Cette année, le Festival des trois continents ne comptait aucun film africain en compétition.
Pour sa vingtième édition, le Festival des trois continents à Nantes a »mis le paquet », selon l’expression de Souleymane Cissé lors de la soirée d’anniversaire. En plus de la sélection officielle, un hommage fut rendu à seize des réalisateurs primés lors des vingt années du festival avec un choix de films impressionant. Deux cinéastes africains figurèrent dans cette sélection : Souleymane Cissé, présent avec Baara (1977), Yeeleen (1987) et Den muso (1975), et Gaston Kaboré, qui présentait son dernier film Buud Yam (1997). Abderrahmane Sissako avec La vie sur terre (1998) et Cheik Omar Sissoko avec Finzan (1989) étaient présents dans d’autres sélections.
Cependant, aucun film africain n’était en compétition cette année de quoi se poser des questions. Alain et Philippe Jalladeau, fondateurs du festival, disent qu’ils ont de plus en plus de mal à trouver des films. »Les conditions de production sont extrêmement difficiles pour le cinéma africain. On peut espérer au mieux deux films de qualité par an », dit Alain Jalladeau et se demande : »Comment peut-on espérer d’ailleurs des films de qualité quand même les cinéastes africains les plus reconnus doivent tout faire : chercher le financement, écrire le snénario, se convertir en caméraman ? Le cinéma africain n’existe que par la détermination et la motivation d’individus. Peut-être qu’un gros succès convaincrait les producteurs. »
En attendant ce succès commercial qui remplirait les salles, on peut tout de même espérer que ce cinéma franchisse au moins le seuil des festivals et que celui de Nantes reste effectivement un festival des trois continents, que la rencontre entre cinéastes de ces mondes reste encore possible.
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