Jenny Alpha, grande artiste martiniquaise, a passé les trois quarts de sa vie à Paris. Agée de 99 ans cette année (elle est née le 22 Avril 1910), elle symbolise la mémoire vivante de tous les artistes noirs, obligés alors de s’exiler pour travailler et vivre de leur art. Elle connaît la seconde guerre mondiale en Europe et peut être considérée comme un témoin privilégié du XXième siècle.

Bien qu’assez souffrante ces 2 dernières années, elle travaille encore et a la tête pleine de projets. Elle vient de sortir un album « La sérénade du muguet » avec l’aide du pianiste David Fackeure. Les morceaux du CD sont d’ailleurs utilisés pour la bande-son tout au long du documentaire. Quand Jenny Alpha vient en Martinique, elle connaît un succès d’estime mais elle n’est pas connue du plus grand nombre.

Un documentaire de 52 minutes écrit et réalisé par Nathalie Glaudon,

Martinique – 2009 – 52′



« Les vies de Jenny, une histoire de résilience » est un documentaire de 52 minutes se proposant à travers plusieurs thèmes de dessiner une leçon de vie et de survivance.

Surmontant les obstacles, les contournant avec élégance, les utilisant pour en tirer quelque chose de positif, cette doyenne des comédiens français n’a jamais perdu espoir et s’est toujours battue. Autour d’elle, d’autres témoignent. Certains sont artistes, Jocelyne Béroard, Joby Bernabé, Daniel Mesguich, Roland Pierre-Charles et vivent ou pas en Martinique. Ils racontent des anecdotes ou des faits marquants. D’autres sont ethnologue et écrivain, avec Ina Césaire qui pose la problématique propre aux créateurs martiniquais: partir ou rester, pour une reconnaissance en Martinique ou ailleurs?. Bernard Lagier, manager opérationnel du Point Culture Spectacle du pôle emploi apporte une réflexion sur la pratique professionnelle en prenant comme exemple Jenny Alpha. Guilène Gadjard, son amie de toujours, comédienne et retraitée du Ministère de la Culture affirme avec force et conviction la nécessité de savoir d’où l’on vient et déplore le manque de reconnaissance qu’a connue la comédienne.

Tous ces témoignages affectueux et authentiques éclairent une facette différente de la grande dame avec comme point commun l’admiration pour son courage et sa ténacité.  » La sérénade du muguet, Mais ça pas possible, Lechel Poule ou Douvan Pote Doudou » apportent au film ses notes tantôt gaies, tantôt mélancoliques.
« Les vies de Jenny, l’histoire d’une résilience » s’inscrit une fois dans la volonté d’apporter des repères, des points d’ancrage aux générations actuelles et futures. Ce témoignage de force, de courage, de talent et de dignité leur permettra, tel est le but souhaité, de mieux se positionner dans la vie et d’aller jusqu’au bout de leurs rêves.