Pour l’ouverture de ce printemps poétique, le poète Marc Alexandre Oho Bambe offre ses mots qui pourraient répondre à la question « A quoi sert la poésie ? »
Il y a quelque chose chez la femme et l’homme, une vacuité sidérale, une part manquante, une vacance à être, qui ne peut être comblée que par la poésie. Pas seulement celle des livres, des mots, mais aussi et peut-être surtout, celle essentielle, des matins et des gestes tendres, poésie de la beauté intraitable et des amours inévitables. Poésie de la justice et de la dignité, inéluctables ! Le poème qui se dresse en vertige, droit comme la voile vent debout dans le vide, dans l’incertitude et l’espérance des jours. Le poème qui ne négocie pas. Le poème qui résiste et ne se rend pas à la vulgarité de l’époque.
J’ai appris à écrire dans le noir.
De là, vient ma quête de lumière.
On sait qu’on est bon quand le cœur bat, quand on est en phase avec chaque phrase qui surgit au carrefour de nos silences et nos paroles rebelles, on sait qu’on a le ton juste, ni plus haut, ni plus bas qu’il ne faut. L’évidence, en battement d’ailes. La vie qui ruisselle, coule en mystère d’écume, portée par la plume et la langue exaltée du poète, habitant du monde.
J’ai appris à écrire dans le noir.
De là, vient ma quête de lumière.
Ma quête.
De lumière.
Les années ont passé depuis Douala, pays natal, j’ai parcouru la terre à la recherche de l’être humain en moi, et je l’ai trouvé. En l’autre, en nous, en tout ce qui nous lie, nous relie, nous délivre de nous-mêmes, de notre arrogance et nos certitudes, tout ce qui nous élit au rang de femmes et d’hommes, tout ce qui nous livre entier au souffle de la vie qui s’évertue et se tue à nous dire, que nous sommes les mêmes.
J’ai appris à écrire dans le noir.
Et j’apprends encore, à écrire.
Pour dissiper les ténèbres, laisser une trace et faire de la place, toute la place à la beauté.
J’apprends, encore à écrire.
Pour dire que je suis vivant, et à travers moi tellement d’autres aussi.
J’apprends toujours, à écrire.
Comme je vis, comme je respire, pour rester à la surface et ne pas me noyer, en mots troubles.
J’apprends, encore et toujours.
A écrire juste, juste écrire.
Pour ne pas mourir, sans avoir été.
Il y a quelque chose chez la femme et l’homme, une vacuité sidérale, une part manquante, une vacance à être, qui ne peut être comblée que par la poésie.
Non ?
Un commentaire
Très touchant à la poésie je répondrai par la poésie
Je suis une larme
De celles qui jaillissent face à la pureté d’un enfant
Qui coulent aux premières heures du printemps
Ou qui scintillent au regard de ce couple papillon qui toujours plus haut vers le bonheur s’envole
Je suis une arme
De celles qui agressent les tyrannies
Qui pointent les inégalités
Et explosent les injustices
Je suis un regard un sourire une voix
J’apaise je rassure
Mais blesse un des miens et sur ton chemin mon cri
Sur ton chemin ma guerre
Je suis une âme
Une âme d’espoir
Une âme de victoire
en l’humain je veux croire
Et des sourires partout je veux voir
Je suis une Dame
Noble et respectueuse
Généreuse et forte
Au pays de l’amour je suis reine
Sombre est cette vie sans mes lueurs
Fade ce voyage sans ma beauté
Je suis une Larme
Je suis une Arme
Je suis une Ame
Je suis une Dame
Je suis La Poésie