Je t’écris à l’autre bout du monde,
Dans la force qui repousse les bombes
Mes histoires desperados,
Sac à dos rempli
De mes histoires de retour au pays natal
Dans la langue tranchante qui chantonne
Dans Batouk, tant de vers animés,
Feu et Vérité
Croisés l’autre soir
On remplit des sceaux d’eau
Pour arroser nos jardins désertiques au coin du feu
Ainsi, les oiseaux chantent toujours
Je t’écris loin des cris
On dirait que le temps n’existe pas,
L’art résistant au bruit des bottes
D’un clignement d’il,
Mon être s’évade
A travers ces lignes indignées de mes feuilles
Je t’écris un changement
Révolution silencieuse
Qui longe les murs
Un degré de rime en trop, la tête tourne
Je me sens si Soul musique,
Je bois le verbe poétique
Recrache les vers mystiques qui débordent sur la feuille
Ce soir encore, le sommeil m’a tourné le dos
L’antidote : une autre respiration
Une dose d’inspiration se distille,
Danse verbe somnambule, me disent-ils,
Étrange éclair, un jardin vert qui fleurit en secret
S’endormir, l’oreille au crochet d’une radio
Éveil
Le temps naît sans aucune trace,
Et la nuit fait place au jour
Les heures s’enchaînent
Et les chênes trainent leurs feuilles denses
Dans un chant avant-gardiste,
Avant que le soleil ne les sèche
Vent tendre, violent,
Une semelle a écrasé leurs espoirs
De redevenir les mains et les doigts des arbres millénaires
Je t’écris à l’autre bout du monde
Dans la force qui repousse les bombes
Je t’écris à l’autre bout du monde
Déverse mes vers poétiques
Sur du papier prosaïque
Loin d’être une bouteille à la mer
Mon écriture flotte sur les lignes et les contours de ton cur
Shabaaz, Congo
///Article N° : 12988