« Jeune Camerounaise cherche mari blanc »

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Trouver un mari blanc – tel est le souhait de toutes ces jeunes femmes qui envahissent les cybercafés camerounais. Si le rêve ne date pas d’aujourd’hui, Internet a révolutionné les rencontres entre Africaines et Européens. Reportage.

Dans un cybercafé de Briqueterie, un bidonville de Yaoundé, Anita E, 22 ans, est installée devant un ordinateur, en plein  » chat « . Pantalon patte d’éléphant, tee-shirt collé à même le corps, elle ressemble à toutes ces jeunes filles qui investissent le cybercafé, concentrées sur leur discussion en ligne. Une fois la boîte aux lettres fermée, les yeux pétillants, Anita esquisse quelques pas de danse, sort un billet craquant de 5 000 CFA et envoie sa copine acheter des boissons pour les employés du cybercafé.
 » J’arrose mon mariage ! Votre cyber m’a donné la chance. Mon Blanc arrive lundi soir par Air France, il apporte tout le trousseau de mon mariage – vous y êtes tous conviés. Ah, mes sœurs, Dieu n’oublie personne ! Moi aussi je vais pouvoir mettre ma famille à l’abri du besoin et aller vivre en Europe comme mes copines.  »
Comme Anita, de plus en plus de jeunes femmes rêvent de changer de vie grâce à un mari blanc déniché sur Internet. Autour d’un verre, Anita raconte :  » Je fais Internet depuis cinq ans. Quand mes copines du quartier ont commencé à surfer, ça ne me disait rien du tout, d’autant plus que j’étais fiancée et adorais mon mec. Je les voyais comme des prostituées, elles me traitaient d’irréaliste. Quand je les ai vues se marier, ici au Cameroun, avec leurs correspondants blancs et changer le train de vie de leur famille, j’ai commencé à les envier et à rêver. Beaucoup d’entre elles ont même trouvé des époux blancs à leurs cadettes qui sont à leur tour parties vivre en Europe. Ma décision a été prise lorsque mon fiancé m’a quitté sur un coup de tête. Il fallait que moi aussi j’épouse un Blanc. Mes frères noirs dérangent. Ils sont jaloux et infidèles, l’abus de confiance fait partie de leur jeu. Ils veulent que nous soyons leur bonniche, à leur faire enfants et à assouvir leurs instincts. Mon Blanc, lui, m’a envoyé des sous à chaque fois que je lui ai posé un problème sérieux et il me couvre de cadeaux.  »
Un mari blanc pour changer de statut social
Deux heures du matin au MHnet, cybercafé du centre-ville de Yaoundé. Sandra A. est en pleine discussion online avec  » son gars « , un Français qui approche la soixantaine. Depuis l’âge de 17 ans, elle ne sort qu’avec des Blancs. Le dernier en date, un Italien, l’a laissée tomber sans plus de nouvelles après son retour au pays natal. Sandra a été expulsée de l’appartement qu’elle occupait avec lui au quartier Bastos et habite désormais chez ses parents, dans les bas-fonds de Mokolo, un quartier populaire de Yaoundé. La jeune femme a quitté l’école en classe de 6ème et n’a aucune formation professionnelle.
Sandra arbore les dernières tendances vestimentaires, un luxe qui lui permet de voiler sa condition sociale. Mais elle est mal dans sa peau.  » Là où vous me voyez là, ma mère peut me tuer, dit-elle. J’ai manqué plusieurs fois d’offrir à ma famille une vie de rêve. Il faut que je me marie et comme ce vieux Blanc est décidé à m’épouser, je vais finalement accepter. Ma mère a trop de problèmes, je dois augmenter son fonds de commerce et notre maison doit être crépie et cimentée avant mon mariage.  »
Pour beaucoup de filles, le mariage avec un Blanc est en effet la seule voie qui permet de changer son statut social. C’est la solution pour aller travailler en Europe, permettre à sa famille de rivaliser avec les familles nanties du pays.  » Je suis de condition pauvre. Je n’ai pas été intelligente du tout, confie Sandra. J’ai eu pas mal de Blancs qui me donnaient beaucoup d’argent et regardez, je n’ai même pas pu planter un piquet quelque part. Il faut que je me rachète auprès des miens. Je compte m’installer définitivement en Europe.  »
Des petites annonces d’Amina au dialogue en ligne
La recherche d’un mari blanc par correspondance ne date pas d’aujourd’hui. Il y a vingt ans, le magazine Amina et ses petites annonces de la rubrique  » Correspondances  » faisaient le bonheur de nombreuses Africaines. Les mots doux s’échangeaient alors par voie postale et mettaient parfois un mois et demi pour arriver à bon port. Régulièrement, les lettres étaient éventrées dans les centres postaux par des agents véreux qui les revendaient à leurs connaissances. L’avènement d’Internet a révolutionné le système : courrier électronique, dialogue en direct, photos en ligne, sites spécialisés…
Aujourd’hui, les cybercafés ne désemplissent pas. À Yaoundé, l’heure de navigation coûte 500 FCFA – et le double, si on y rajoute une webcam. Certains cybercafés, ouverts 24h sur 24, proposent des tarifs de nuit, à 400 ou 350 CFA l’heure.
 » Les femmes font le gros de notre clientèle, explique Marcelle S., gérante de cybercafé. Elles sont une quarantaine, voire une cinquantaine par jour, de tous âges. Certaines approchent même la cinquantaine, mais elles contractent des mariages avec de bons partis. Je connais une dame de cet âge qui a trouvé un mari belge dans mon cyber. Elle est partie pour la Belgique alors qu’elle avait de grands enfants. Certaines filles monopolisent une machine pendant 3 à 4 heures, voire toute la journée. C’est le même phénomène dans tous les cybercafés. Il suffit d’avoir un haut débit et on fait de bonnes affaires. La ville de Yaoundé doit compter environ 200 cybercafés, même dans les quartiers. Imaginez le nombre de femmes qui voyagent tous les jours pour l’Europe grâce à Internet !  »
Les critères de sélection
Comment procéder pour entrer en contact avec un correspondant sur Internet ?  » Le procédé est simple et facile, explique Marcelle. Il suffit de s’inscrire et d’entrer dans un site destiné aux rencontres entre hommes et femmes pour dialoguer en direct. Une fois que votre annonce est en ligne, vous recevez une multitude de messages. Certains sites sont prisés par les femmes qui recherchent un mari blanc sur Internet : 123.love.com, rendez-vous.com, séduction.com, affection.com, amitie.fr, meetic.fr, tchatche.com… Certains sont payants, d’autres pas.  »
Les petites annonces se ressemblent :  » Jeune Camerounaise (ou belle Noire) de 23 ans, mesurant 1m65 pour 45 kg, cherche des hommes de 40 à 60 ans pour mariage ou pour amitié pouvant conduire au mariage. N.B. Aventuriers, s’abstenir.  »
Pour avoir plus de chance, il est astucieux d’ajouter une photo sexy, mais, par discrétion et par prudence, rares sont celle qui choisissent cette formule. Certaines vivent avec leur copain et d’autres sont des femmes mariées.
 » Les filles ou les femmes minces et de couleur foncée sont les plus sollicitées par les Blancs, ajoute Marcelle. Nos sœurs, elles, n’ont pas de préférences, pourvu qu’elles trouvent un mari blanc et s’en aillent. En face de mon cybercafé, il y a une petite qui s’est mariée à un Français récemment, et s’il vous plaît, il y a un Suisse qui vient l’épouser en juin prochain ! Elle m’explique qu’elle préfère le Suisse parce qu’il a beaucoup d’argent et c’est avec lui qu’elle va vivre définitivement. Voyez-vous ça !  »
Seule préférence affichée par les candidates au mariage : elles aiment les hommes matures, au-dessus de 40 ans.  » Les jeunes sont trop possessifs, explique Anita. Ils sont collants et vous créent des situations chaque fois que vous levez la tête. Alors qu’un vieux, il vous câline et vous couvre de présents.  »
Quand le rêve tourne au cauchemar
Les mariages par Internet ne sont pas sans risques. Certaines tombent sur d’anciens psychopathes, d’autres sur des proxénètes de tout bord.
Une fois le mariage célébré, le départ pour la terre d’alliance, soumis au visa Schengen, peut alors se transformer en un véritable chemin de croix. Parfois, le tendre monsieur ne donne plus signe de vie, passée la nuit de noces.
Il y a deux ans, mourait Madeleine E, une jeune fille issue d’un quartier mal famé de Yaoundé. Cette dernière avait pourtant gagné le  » jackpot  » en rencontrant le Canadien Rémy. Le mariage entre les deux tourtereaux avait été célébré à l’Hôtel de ville de Yaoundé. Puis Rémy est rentré dans son pays. Malgré plusieurs tentatives pour le rejoindre, Madeleine n’a pu s’envoler vers le Canada. Mourant d’amour pour son épouse, Rémy a tout vendu pour venir s’installer à Douala.
Mais au bout de quelques mois de vie commune, il a appris qu’il était trompé. L’atmosphère du domicile conjugal est devenue insoutenable et les querelles interminables. Une nuit, Rémy a assassiné sa tendre moitié et s’est suicidé. C’est au cours des formalités de rapatriement que la famille de Madeleine a appris qu’il était un ancien bagnard, condamné pour violences et sévices sur mineurs.

Yvette Mbogo Medzogo, née en 1968, est caméraman et journaliste. Elle collabore au quotidien Mutations, aux magazines Amazones et Echos d’Oman et aux sites africinfo.org et cameroon-info.net. Elle est chargée de l’information et de la communication à Scène d’Ebène.///Article N° : 3829

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14 commentaires

    • Bonjour je voudrais faire ta connaissance sur WhatsApp tu peux taper 0785325811 sa me ferait plaisir bonne journée

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