La danse bouge en Afrique. Et fait de plus en plus parler d’elle. Elle éveille un nouvel intérêt sur le continent comme dans les pays occidentaux. Cette édition du Masa l’a encore démontré avec évidence. Les acheteurs et le public se sont pressés aux spectacles donnés au Centre culturel français d’Abidjan. Art en pleine transformation, à la recherche d’un nouveau langage chorégraphique en phase avec la réalité complexe d’aujourd’hui, la danse est en train de se réinventer en Afrique.
Originaires de six pays, les huit compagnies sélectionnées et présentées dans le cadre du Marché-festival rendent compte pour la plupart de cette recherche difficile de formes nouvelles, entre le répertoire traditionnel qui peut sembler sclérosant et les influences artistiques étrangères qu’il ne s’agit évidemment pas de copier platement (cf. critiques des spectacles dans les pages suivantes). Si leurs maîtrises techniques et chorégraphiques sont apparues de niveaux très inégaux, tous les groupes témoignent d’une recherche inventive. Particulièrement la célèbre compagnie sud-africaine Moving Into Dance, le trio kenyan Gaara et trois jeunes compagnies ivoiriennes (le J-Ban et Tchétché dans le Masa In, et la compagnie Ivoire Danse, dirigée par Georges Momboye, présentée dans le Masa Off).
Au delà du (faux) débat sur l’identité de la danse africaine contemporaine, les créations chorégraphiques du Masa 99 ont réaffirmé la pluralité des démarches mais surtout un souci croissant d’utiliser au mieux les ressources scéniques (musiques live, recherche plus importante sur la création des lumières, des costumes, de la scénographie…).
///Article N° : 818