Rancunes ancestrales entre « Tsatus » et « Sutus », guerres civiles, règne de milices sauvages – Flore Hazoumé s’inspire ici d’une réalité africaine plutôt pessimiste Mais avant que tout ne bascule, il y a une société divisée entre l’opulence et l’extrême pauvreté, deux mondes qui coexistent sans se côtoyer. Edith, étudiante en médecine, est du bon côté de la barrière sociale, issue d’une famille bourgeoise, fille d’un père ministre et d’une mère férue d’art africain. Alors d’où lui vient cette vocation quelque peu macabre de médecin légiste, ce mépris des soirées mondaines et cet intérêt pour Pascal, un mystérieux jeune homme sans-le-sou, agitateur de foules à ses heures ? Hazoumé laisse habilement planer les questions pendant toute la première partie du roman. Mais le dénouement surprend, proposant une vision plutôt apocalyptique de l’Afrique. L’avenir de l’humanité résiderait-elle dans le monde animal ? Hazoumé semble suggérer que celui-ci soit bien plus humain que l’univers des hommes. On laissera le lecteur apprécier.
Le Crépuscule de l’Homme, de Flore Hazoumé, éd. CEDA, 2001, 200 p.///Article N° : 2304