Depuis deux décades, Babacar Sall poursuit simultanément une carrière d’universitaire et de poète. Sans être incompatibles, ces deux activités se complètent avec bonheur dans sa poésie. Rompant avec les contraintes stériles de la versification, Babacar Sall évoque dans ses poèmes les problématiques de la souffrance, de l’exil, de l’amour de ses racines africaines, sans renoncer à la quête de l’universel.
Dans son dernier recueil, il s’interroge sur la mort : » Je me retrouve alors tout nu/ Dans ma nudité primitive/ Et le vent sur mon corps brut/ Soulève des débris de chair vivante/ qui finissent par faire de moi/ Un amas de lambeaux mal cicatrisés. » La mort est paradoxalement le meilleur moyen pour le poète de penser la vie : » La mémoire du monde gît/ Dans ces fragments de rochers/ Dans ces grains de sable/ Que le vent soulève et berce/ En poussiéreux nourrisson/ Et à chaque fois qu’il souffle/ Il amplifie une voix qui s’éteint/ Ou porte au loin une complainte. «
Le Lit de sable, de Babacar Sall, L’Harmattan 1998, 80 p.///Article N° : 464