Dès les premières pages, on reconnaît l’écriture de Yasmina Khadra : précise, cinglante, oscillant entre cruauté et poésie. Nous sommes à Kaboul, ville des femmes-hirondelles sans visage, le tchadri bleu flottant au vent. C’est cette ville-fantôme que Khadra a choisie pour relater une double histoire d’amour. Un amour qui se disloque, broyé par les frustrations du règne des talibans, et un autre qui naît dans un dénouement merveilleusement inattendu. Pas question de se montrer au grand jour, l’amour est confiné à l’intérieur de quatre murs, que ce soit ceux de la maison familiale en ruines de Mohsen et Zunaira, ou ceux de la prison où veille Atiq, gardien des condamnés à mort. Ce qui revient au même : la liberté trouve un meilleur refuge dans la prison que hors de ses murs.
Contrairement aux précédents romans de Khadra, on a tendance à lire Les Hirondelles de Kaboul comme un conte, de par sa structure en boucle, ses personnages qui semblent servir le message et son dénouement presque fantastique. Un conte sur la solitude profonde de l’être humain que seul l’amour saurait, peut-être, consoler.
Les Hirondelles de Kaboul, de Yasmina Khadra, Ed. Julliard, 2002, 190 p.///Article N° : 2636