Littérature / édition
ESSAI | Janvier 1997
Oeuvre romanesque de Calixthe Beyala. Le renouveau de l’écriture féminine en Afrique Sub-saharienne (L’)
Rangira Béatrice Gallimore
Edition : Harmattan (L’)
Pays d’édition : France
Pages: 24
Parution : 01 Janvier 1997
Français
Calixthe Beyala est une femme écrivain camerounaise d’expression française qui vient de publier son septième roman et sur qui ont été braqués récemment les spots de l’actualité littéraire. Cet ouvrage se propose d’étudier quelques-unes de ses oeuvres romanesques et de montrer leur profonde originalité. Celle-ci réside dans le renouvellement systématique des canons esthétiques et des thèmes traditionnels du roman féminin francophone de l’Afrique subsaharienne. L’écriture de Beyala se veut le reflet du malaise post-colonial et de la violence que ce malaise a engendrée, donnant lieu à une société en proie au chaos. Les premières victimes de cette violence sont bien sûr les femmes : l’oppression masculine et le carcan des rites traditionnels détournés de leur valeur d’origine, les ont réduites au silence et ont aliéné leur corps et leur esprit. Les héroïnes de Beyala, femmes souvent marginales, opprimées par l’homme et par la société, tentent de rompre le silence et de se réapproprier leur corps et leur essence. Elles combattent pour faire revivre la femme originelle et universelle. » Nées en voie de développement « , elles refusent de vivre » en voie de disparition « . Pour Beyala, l’écriture est donc un engagement politique et féministe qui se traduit par un style violent et subversif. Ce long cri qui brise le mutisme explose à travers une langue brutale et crue, une écriture fragmentée à voix multiples, de forme et d’inspiration diverses alliant la tradition orale à l’esthétique du nouveau roman. Cette écriture plurielle, profondément originale, fait entendre la voix de la femme africaine d’aujourd’hui qui s’achemine vers sa libération.
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