Fiche Livre
Cinéma/TV
ESSAI | Mai 2012
Cinémas d’Afrique des années 2000 (Les) : perspectives critiques
Olivier Barlet
Edition : Harmattan (L’)
Pays d’édition : France
ISBN : 978-2296557604
Pages: 440
Prix : 36.00
Parution : Mai 2012

Français

Le relatif effacement des cinémas d’Afrique, et notamment d’Afrique noire, sur la scène internationale durant les années 2000 ne saurait masquer les profondes ruptures à l’œuvre : nouveau rapport au réel, nouvelles stratégies esthétiques, émergence d’un cinéma populaire postcolonial.
Olivier Barlet, qui suit au jour le jour les cinématographies de l’ensemble de l’Afrique et des Caraïbes, dégage ici, à partir de la plupart des films marquants de la décennie, les questions critiques que posent ces évolutions. Il en livre ainsi une vision personnelle et passionnée.
En lien par de multiples références au travail de la revue Africultures dans tous les domaines artistiques, ce livre est une somme indispensable pour contrer les idées reçues et enrichir l’approche du cinéma comme art critique.

> Plan de l’ouvrage

Introduction : pour une critique des cinémas d’Afrique

1. L’enjeu critique

1.1 Désarroi
1.1.1 La crise, nouveau paradigme
1.1.2 L’effroi de la traversée
1.1.3 Un cinéma qui ne transforme pas le monde
1.1.4 Les pistes de la reconstruction
1.2 Inquiétude
1.2.1 L’irruption de l’intrus
1.2.2 L’humain en danger
1.2.3 La famille manque
1.2.4 L’ère du soupçon
1.2.5 L’individu face au groupe
1.2.6 La conscience de l’exilé
1.2.7 Un cinéma africain ?
1.3 Les enjeux critiques
1.3.1 En guise de définition
1.3.2 La critique en questions
1.4 Nécessité du cinéma
1.4.1 Contre la déréalisation
1.4.2 Les ambiguïtés d’une génération spontanée
1.4.3 Préserver le déclic
1.5 Une critique africaine ?
1.5.1 Révolutionner la critique
1.5.2 L’universalité dévorante de la culture dominante
1.5.3 Sortir de l’autodestruction
1.5.4 La critique africaine existe
1.6. Le public fantôme
1.6.1 Le public comme procès
1.6.2 Le public absent ?
1.7. Défini par l’Autre ?
1.7.1 Les ambivalences du soutien français
1.7.2 La distorsion des contenus

2. Continuités et ruptures


2.1 Les cinq décennies des cinémas d’Afrique

2.1.1 Années 60 : l’obligatoire engagement
2.1.2 Années 70 : un miroir social
2.1.3 Années 80 : le roman de soi
2.1.4 Années 90 : l’individu face au monde
2.1.5 Années 2000 : un voyage dans l’humain
2.2 Quelle filiation ?
2.2.1 Rupture de transmission
2.2.2 Habiter le présent
2.2.3 La liberté de Mambety
2.2.4 Un nouvel humanisme
2.3 Un nouveau rapport au réel
2.3.1 Spectacle et réalité
2.3.2 En finir avec l’opposition tradition / modernité
2.3.3 L’art de la métaphore
2.3.4 Une poétique d’intuition du monde
2.3.5 La tauromachie du point de vue
2.3.6 Sortir de la fixation territoriale
2.3.7 L’arme de la dérision
2.3.8 Les risques de la plongée
2.4 Nouvelles intuitions
2.4.1 Rupture avec la marginalité
2.4.2 N’est pas fou qui veut
2.4.3 De la langue au langage
2.4.4 Un rapport moral au sacré
2.4.5 Le temps de l’incertitude

3. Clichés postcoloniaux

3.1 La persistance du malentendu
3.1.1 Révisionnisme colonial
3.1.2 Décontextualisation
3.1.3 Ethnocentrisme
3.1.4 Démobilisation
3.2 Un regard occidental qui dérange
3.3 Réponses africaines
3.4 Le poids d’Hollywood
3.5 La longue marche des acteurs minoritaires
3.5.1 Le faux exemple américain
3.5.2 Ecrans pâles et stéréotypes
3.5.3 En Afrique
3.6 Une nouvelle représentation de l’immigré

4. Mémoire et réconciliation

4.1 On n’oublie pas, on pardonne
4.1.1 Vitalité du passé
4.1.2 Conjurer l’oubli
4.2 Vaincre l’esclavage et la traite
4.2.1 L’Histoire bégaie
4.2.2 Exorciser la mémoire
4.2.3 Exister
4.3 Le mensonge colonial
4.2.1 L’absence du colonisé
4.3.2 Le passé dans le présent
4.3.3 Le désir de l’Autre
4.4 Les tirailleurs, premiers brûleurs
4.5 Réconciliation sud-africaine
4.6 La représentation de l’Itsembabwoko
4.6.1 Victimes et bourreaux
4.6.2 La violence à l’écran
4.6.3 Le pouvoir des images
4.6.4 Face à l’effroi

5. Ecriture et stratégies

5.1 Des films novateurs
5.1.1 Aimer le spectateur
5.1.2 Dévier, inverser, détourner
5.1.3 Oser l’oralité
5.2 Enjeux documentaires
5.2.1 La conscience de la caméra
5.2.2 Respecter l’opacité
5.2.3 Mobiliser le spectateur
5.2.4 Restaurer l’humain
5.2.5 La proximité comme partage
5.2.6 Braver les pouvoirs
5.2.7 Un spectacle discordant
5.3 La conscience des corps
5.3.1 L’émergence de l’intime
5.3.2 Libérer les corps
5.3.3 Déchéance et résistance des corps
5.3.4 L’homosexualité en face
5.4 La parole des femmes
5.4.1 Contrer la misogynie
5.4.2 Restaurer la complexité
5.4.3 La souterraine résistance des femmes
5.4.4 Négoféminisme
5.5 Le temps de la musique
5.5.1 Vitalité de la mémoire
5.5.2 Le temps diffracté du jazz
5.5.3 Un cinéma des corps vivants

6. Perspectives économiques

6.1 Le nouveau marché des films d’Afrique
6.1.1 L’enjeu des salles indépendantes
6.1.2 Diffusion planétaire
6.1.3 Au-delà du piratage
6.2 La télévision : piège, requin ou chance ?
6.2.1 Sortir de la logique du flux
6.2.2 Le pouvoir des séries
6.2.3 Un rapport d’anthropophagie
6.2.4 L’enjeu festivalier
6.2.5 Se saisir de la télévision
6.3 Les ravages du mythe nollywoodien
6.3.1 Le règne du marché
6.3.2 Fascination et imitation
6.4 Politiques culturelles et coopérations
6.4.1 Sans encadrement de la diffusion, pas de salut !
6.4.2 Braver les censures
6.4.3 Repenser le soutien au secteur
6.4.4 Modernité de la critique

Conclusion
Livres et articles cités
Index

English

African and notably sub-Saharan African film’s relative eclipse on the international scene in the 2000s does not lessen the profound mutations at play: a new relationship to the real; new aesthetic strategies; and the emergence of a post-colonial popular cinema.
With reference to the decade’s most notable films, Olivier Barlet, who daily follows filmmaking throughout Africa and the Caribbean, here identifies the critical questions that these evolutions pose. In the process, he offers us a personal and passionate vision.
Interrelated through multiple references to the Africultures journal’s work in all artistic domains, this book is an indispensable sum of thought that challenges preconceived ideas and enriches an approach to cinema as a critical art.

> Contents

Introduction: For a critique of African film

1. The Stakes of Criticism

1.1 Disarray
1.1.1 The crisis, a new paradigm
1.1.2 Fear of the crossing
1.1.3 Cinema that does not change the world
1.1.4 The paths of reconstruction
1.2 Concern
1.2.1 The sudden arrival of the odd man out
1.2.2 Mankind in danger
1.2.3 A non-existent family
1.2.4 The era of suspicion
1.2.5 The individual versus the group
1.2.6 An exile consciousness
1.2.7 African cinema?
1.3 Critical stakes
1.3.1 In guise of a definition
1.3.2 Criticism in question
1.4 The necessity of film
1.4.1 Against derealization
1.4.2 The ambiguities of a spontaneous generation
1.4.3 Preserving the impulse
1.5 African criticism?
1.5.1 Revolutionizing criticism
1.5.2 The devouring universality of dominant culture
1.5.3 Ending self-destruction
1.5.4 African criticism exists
1.6. Phantom audiences
1.6.1 Audience as an attack
1.6.2 A non-existent audience?
1.7. Defined by the Other?
1.7.1 The ambivalence of French funding
1.7.2 Distorting content

2. Continuities and new directions

2.1 The five decades of African film
2.1.1 The 60s: mandatory commitment
2.1.2 The 70s: a social mirror
2.1.3 The 80s: the novelistic tale of the self
2.1.4 The 90s: the individual versus the world
2.1.5 The 2000s: a journey into mankind
2.2 Filiations?
2.2.1 A breakdown in transmission
2.2.2 Inhabiting the present
2.2.3 Mambetian freedom
2.2.4 A new humanism
2.3 A new relationship to the real
2.3.1 Entertainment and reality
2.3.2 Going beyond the tradition/modernity opposition
2.3.3 The art of metaphor
2.3.4 A poetics of the intuition of the world
2.3.5 A tauromachy of viewpoints
2.3.6 Ending territorial fixation
2.3.7 Self-derision as a weapon
2.3.8 The risks of submersion
2.4 New intuitions
2.4.1 Escaping marginality
2.4.2 The wise fool
2.4.3 From language to style
2.4.4 A moral relationship to the sacred
2.4.5 Times of uncertainty

3. Post-colonial clichés

3.1 A persistent misunderstanding
3.1.1 Colonial revisionism
3.1.2 Decontextualization
3.1.3 Ethnocentrism
3.1.4 Demobilization
3.2 A problematic Western gaze
3.3 African responses
3.4 The burden of Hollywood
3.5 Minority actors’ long road
3.5.1 The American non-example
3.5.2 Pale screens and stereotypes
3.5.3 In Africa
3.6 New immigrant representations

4. Memory and reconciliation

4.1 Forgive, not forget
4.1.1 Vitality of the past
4.1.2 Averting oblivion
4.2 Overcoming slavery and the slave trade
4.2.1 History stammers
4.2.2 Exorcising memory
4.2.3 Exist
4.3 The colonial lie
4.2.1 Absence of the colonial subject
4.3.2 The past in the present
4.3.3 Desiring the Other
4.4 Colonial infantrymen, the first migrants
4.5 South African reconciliation
4.6 Representing the Itsembabwoko
4.6.1 Victims and perpetrators
4.6.2 On-screen violence
4.6.3 The power of images
4.6.4 Confronting the terror

5. Styles and strategies

5.1 Innovative films
5.1.1 Love your spectator
5.1.2 Divert, invert, deviate
5.1.3 Banking on orality
5.2 Documentary stakes
5.2.1 The conscience of the camera
5.2.2 Respecting opacity
5.2.3 Mobilizing the spectator
5.2.4 Restoring humanity
5.2.5 A shared proximity
5.2.6 Defying powers
5.2.7 A discordant spectacle
5.3 A consciousness of bodies
5.3.1 Emergence of the intimate
5.3.2 Emancipating the body
5.3.3 The downfall and resistance of the body
5.3.4 Facing homosexuality
5.4 Women’s voices
5.4.1 Challenging misogyny
5.4.2 Reestablishing complexity
5.4.3 Underground female resistance
5.4.4 Negofeminism
5.5 Music time
5.5.1 The vitality of memory
5.5.2 The diffracted time of jazz
5.5.3 A cinema of living bodies

6. Economic perspectives

6.1 The new African film market
6.1.1 Independent cinemas
6.1.2 World distribution
6.1.3 Beyond piracy
6.2 Television: a trap, shark or opportunity?
6.2.1 Breaking out of the flow logic
6.2.2 The power of series
6.2.3 An anthropophagous relationship
6.2.4 The festival logic
6.2.5 Conquering television
6.3 The ravages of the Nollywood myth
6.3.1 Market rule
6.3.2 Fascination and imitation
6.4 Cultural and cooperation policies
6.4.1 No distribution frameworks, no salvation!
6.4.2 Defying the censors
6.4.3 Rethinking the sector’s backing
6.4.4 The modernity of criticism

Conclusion
Books and articles cited
Index

Español

Un desafío a las ideas preconcebidas y un aporte al cine como arte crítico.

Desde hace dos décadas se están produciendo profundas rupturas en los cines africanos por diferentes causas: una nueva relación con la realidad, renovadas estrategias estéticas y la aparición de un cine popular poscolonial. Olivier Barlet aborda en esta obra las cuestiones críticas que plantean estas evoluciones, ofreciendo una visión personal del desarrollo reciente de una cinematografía todavía poco conocida, pero que lucha por ocupar su lugar en el cine mundial. Este libro, que ha sido traducido también al inglés y al árabe, es una síntesis indispensable para desafiar las ideas preconcebidas y para enriquecer el enfoque del cine como arte crítico.

« La labor de Olivier Barlet, incansable investigador y crítico apasionado de los cines africanos, es digna de elogio ». (Cahiers du Cinéma)

« La nueva obra de referencia sobre todos los temas que aborda el cine en África ». (Slate Afrique)

« Olivier Barlet es una enciclopedia viviente del cine africano ». (Jeune Afrique)


Partager :