Le » MASA Festival 2003 » n’a pas été une réussite. Ce » off » organisé en marge du MASA institutionnel dans toutes les communes d’Abidjan a surtout souffert des » difficultés de circulation » (les barrages policiers) qui se traduisent par une sorte de » couvre-feu virtuel « .
Mais il en fallait plus pour dissuader Munlato de se donner en spectacle. Cette troupe compte une quarantaine de jeunes danseurs et musiciens habitant le quartier populaire de Koumassi, où elle n’a pas de local fixe. Hier accueillie par un maquis du coin, elle campait dans une école jusqu’à la rentrée. Elle rassemble une douzaine d’origines ivoiriennes et étrangères mettant en commun leurs héritages. Son directeur, Epouck Eyock est camerounais, comme Were Were Liking, la fondatrice de la Villa-Kiyi où il a passé trois ans.
Son ambition est de suivre cet exemple : créer un vrai phalanstère d’artistes. Il joue sur deux tableaux : d’une part des spectacles néo-traditionnels où la plastique est astucieusement modernisée (les masques sont fabriqués avec des calebasses et des canettes de bière) ; d’autre part des chansons originales, associant les rythmes villageois ivoiriens aux sons de musiques modernes comme le makossa et le soukouss. La maquette de ce qui sera le premier cd de Munlato est une parfaite réussite : les textes y sont d’une rare qualité et d’une sincérité désarmante, évoquant sans pudeur tous les problèmes actuels de l’Afrique.
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