Fiche Personne
Musique

Kiltir Maloya

Chanteur/euse, Musicien/ne, Percussionniste
France, Réunion (La)

Français

Kiltir (maloya)

L’énergie débordante de la musique de Kiltir lui a valu l’appellation « speed maloya ». Le groupe de Saint-André est en effet connu pour ses morceaux aux rythmes rapides et saccadés. Leurs concerts sont de véritables moments de partage où, par le biais de la danse, on s’y défoule sans relâche.

Jeannick Arhimann, chanteur-compositeur du groupe, réfute cependant cette étiquette musicale en précisant que le maloya possède différents rythmes, plus ou moins cadencés, en fonction des circonstances dans lesquelles la musique est jouée. Selon lui, le terme est aujourd’hui galvaudé et il s’insurge quand il entend parler de maloya traditionnel car selon lui « le maloya constitue la base et par essence, il est traditionnel ». Il affirme donc que  » Kiltir est un groupe de maloya », sans autre adjectif, et que « c’est employé seul que le mot conserve son authenticité et sa force ».
On comprend d’emblée que pour Jeannick Arhimann la tradition revêt une place majeure dans sa façon d’aborder la musique. Il décrit le maloya comme « un sac de frappe qui permet d’extérioriser ce qu’on a en nous, qui permet d’avancer en parlant de notre histoire en abordant l’esclavage et le marronnage ». Pour lui, c’est une partie intégrante de la culture réunionnaise, et il va même jusqu’à penser qu’au-delà d’être un style musical, « c’est un art de vivre, qui véhicule les valeurs que sont la sincérité, le courage, la force et surtout le respect ». Le choix de s’appeler Kiltir apparaît donc comme une évidence.

Depuis son enfance, le maloya est au centre de sa vie familiale, accompagnant les moments difficiles, les moments de fêtes et les « servis kabaré ». Tous les membres de Kiltir, d’ailleurs, font partie de la même famille : Gino Arhimann, son frère, le soutient au kayamb, Jean-Pierre Romon au saty, Florent Bancalin au roulèr, David Bancalin au djembé, Frédérik Bancalin au tam et enfin Julson Bancalin au pikèr.

Les 7 dalons, et qui plus est cousins, avaient l’habitude de se retrouver pour jouer ensemble en utilisant des instruments de leur propre fabrication tels des bouteilles en verre remplies de graines en guise de kayambs. Désireux de monter sur scène, ils se sont inscrits en 1997 à la Clameur des Bambous. A cette époque, d’après leurs souvenirs, ils faisaient partie des seuls jeunes maloyeurs. Leur prestation a été remarquée et ils ont remporté le tremplin musical.

Depuis cette première prestation en public, Kiltir a multiplié les concerts à La Réunion, en métropole et en Afrique en ayant toujours à l’esprit la certitude que leur musique devait rester une passion afin de garder toute sa sincérité. Leurs 3 albums, intitulés Destin Maloya (1998), Cri Maronner (2003) et Pèp’Maloya (2007) ont été conçus par plaisir et non par nécessité financière, avec pour volonté première de parler de l’histoire réunionnaise dans un but de transmission de la « kiltir ».

Kiltir fait partie de la nouvelle génération de maloyeurs et son parcours a impulsé la formation d’autres jeunes groupes de maloya. Grâce à eux la relève est dignement assurée, les gramounes peuvent être rassurés. Comme le dit Jeannick, « il ne faut pas seulement écouter le maloya, il faut le vivre » : laissez donc aller votre corps au rythme envoûtant des percussions.
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