Fiche Personne
Musique
Théâtre
Cinéma/TV
Littérature / édition
Med Hondo
Réalisateur/trice, Metteur/se en scène, Ecrivain/ne, Acteur/trice, Producteur/trice, Scénariste, Producteur/trice délégué/e, Distributeur/trice, Dialoguiste, Voix off
France, Mauritanie
© DR
Site web : www.medhondo.com
Français
MED HONDO
» Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres » – » Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres «
Metteur en scène, auteur, scénariste, producteur et distributeur de ses films (une quinzaine à son actif): courts, moyens, longs métrages, fictions et/ou documentaires.
Il a également fondé sa propre maison de production : Soleil O (aujourd’hui MH Films).
ORIGINES
Med HONDO, de son vrai nom Mohammed Abid HONDO, est né le 4 mai 1936 à Attar, en Mauritanie.
Depuis l’Ecole Hôtelière Internationale de Rabat, au Maroc, où il apprît son premier métier de cuisinier, cinquante ans se sont écoulés !
Cinquante ans forgés au « nomadisme » de ses origines – une famille, qui au gré des mariages ou des guerres, s’est installée au Mali, au Maroc, au Sahara, en Algérie ou au Sénégal.
Cinquante ans d’un regard exercé à l’observation des sociétés et pays qu’il a traversés.
Cinquante ans durant lesquels il se forge une conscience politique citoyenne.
ARRIVEE EN FRANCE
Il arrive à Marseille en 1959.
De là, il constate le racisme croissant à l’égard des populations migrantes d’Afrique de plus en plus nombreuses.
Mais d’où tient-il son désir de communiquer et d’exposer des idées fortes?
– Peut-être de son grand-père paternel qui déclamait des poèmes, psalmodiait le coran, et dont l’éloquence subjuguait l’auditoire.
– Peut être des reliquats de ses lectures de jeune adulte ?
Ces livres politiques ou ces paroles de conteurs et de poètes tels Birago Diop, Kateb Yacine. Ces essais, ces ouvrages de Frantz Fanon, Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop et autres.
– Peut être d’un constat ? : « ? Sur les écrans, au théâtre, l’Afrique, moi, les bicots-nègres, les basanés, un continent était absent des images du monde. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais absent de cette histoire. Il fallait que je remplisse ce vide. »
ARRIVEE A PARIS
MED HONDO arrive à Paris, vit de petits métiers et s’inscrit à des cours de théâtre tout en dévorant les livres de Louis Jouvet et de Stanislavski.
Sa rencontre avec la grande comédienne, Françoise Rosay l’encourage. Après le travail, avec elle, il se perfectionne : « elle m’a adopté, compris et beaucoup aidé »
Vient l’époque où il joue « les classiques » : Shakespeare, Molière, Racine ? puis celle où, il décide que les Africains se doivent d’être représentés au théâtre par le biais d’auteurs ou de comédiens.
Il fonde, sa 1ère compagnie théâtrale SHANGO, puis la compagnie GRIOTSHANGO en 1966 avec le Guadeloupéen Robert Liensol.
Il met en scène René Depestre, Aimé Césaire, Daniel Boukman puis en 1969, « l’Oracle » de Guy Menga jouée à Paris par des Africains et des antillais.
SA VISION DU CINEMA
Parce qu’il veut laisser des traces et que son art soit aussi un témoignage, MED HONDO va s’intéresser au cinéma.
Son parcours l’appelle à revendiquer la multi culturalité : « Je ne suis pas ici par hasard. Mon oncle est mort pour libérer la France et moi, travaillant ici, je suis chez moi au même titre que les Français qui travaillent en Mauritanie sont chez eux là-bas »
Il dénonce tout autant :
– La rupture entre « les peuples d’Afrique subsaharienne et ceux d’Afrique du Nord qui se tournent le dos ».
-L’esclavage, le colonialisme et ses effets.
-Le racisme et les extrémismes quelque soit l’endroit où ils se manifestent. La violence sociale : le chômage, l’exclusion l’injustice du monde.
Et il reconnaît qu’il a certes le choix des armes mais pas celui de se taire.
Dans les pays d’Afrique où ses films sortent, le retentissement est grand. MED HONDO l’explique ainsi : « ce qui crée leur impact ? c’est cette soif d’être, cette soif d’eux-mêmes et de leur culture, qu’ont les Africains. Ils ont besoin de se voir, d’écouter leurs langues, de voir des films qui les concernent. »
Mais il regrette que ces pays manquent de structures de production, de diffusion, d’importation et d’exportation pour son cinéma ainsi que de cohésion et de solidarité entre les cinéastes.
S’il ne peut se taire c’est également parce qu’il est convaincu que le cinéma, l’image, participent de la communication et de la culture pour les défavorisés et les opprimés.
C’est une des manières qu’il a trouvée pour ?uvrer dans le sens du développement de l’homme.
Faire des films qui montrent ou qui dénoncent n’est cependant pas simple.
Le Dictionnaire de la censure au cinéma (1998), sous la plume de Dominique Douin, rappelle les nombreux efforts qui ont été déployés pour faire « parler plus bas » le cinéaste.
En France, après West Indies : les Nègres marrons de la liberté, Sarraounia, puis Lumière Noire, Watani : un monde sans mal, se trouve lui aussi en butte à la censure. Il est, dans un premier temps interdit au jeune public sous prétexte de la violence de certaines séquences risquant de « heurter la sensibilité du jeune public ». Et ce, malgré l’absence de la moindre goutte de sang dans le film.
Le cinéaste réplique à cela qu’il ne fait que traduire la réalité, loin des scènes sanglantes qui envahissent quotidiennement nos télévisions. A l’inverse, il revendique son propos civique : « ?On m’a privé du public pour lequel j’avais directement fait ce film. »
Il fait d’ailleurs l’expérience, un jour, de projeter ce film dans l’enceinte d’un lycée. Un débat a eu lieu avec les élèves qui sont, pour la plupart, enfants d’immigrés ou de sans emplois : le film est plébiscité selon les termes mêmes du proviseur de cet établissement.
Une association africaine ayant fait des démarches auprès d’un ancien ministre de la culture, le film est à nouveau visionné par la même Commission qui, finalement, lui accorde un visa sans restriction.
MED HONDO, qui n’a plus alors les moyens financiers d’engager de nouveaux investissements pour trouver des salles et refaire une campagne de communication, fait ce triste constat : « ils avaient réussi à me briser les reins. Malgré tout, je me relance pour continuer à réaliser des films car je n’ai aucunement l’intention de me laisser faire. »
Il faut d’ailleurs savoir que la plupart de ses films ont eu à faire face à de multiples censures pour des raisons encore obscures. Il n’est cependant pas question de sacrifier le fond à la forme.
Son métier de cinéaste, il le pratique avec une grande curiosité et apporte ses contributions en interprétant des rôles pour d’autres metteurs en scène tels John Huston, Costa Gavras, Robert Enrico, Ken Mac Mullen, Pascal Légitimus ? (cf. filmographie)
Et enfin, la voix de Med Hondo ? sa voix ! Celle qui révèle l’humour qu’on ne lui prête pas d’emblée en regard de la gravité de ses convictions. Il est la voix française d’Eddie Murphy au cinéma, de Mohammed Ali dans » Les chemins de la liberté » ; il double les rôles principaux dans la série western » Les bannis « , dans les films Roots (Racines), Gandhi (Ben Kingsley), puis encore les personnages de Sidney Poitiers, Danny Glover, et Morgan Freeman, entre autres.
Il donne aussi expression aux personnages de cinéma d’animation pour la série des « Shrek », le Roi Lion, Nemo ? (voir filmographie).
En outre, c’est avec ce métier de doubleur qu’il comble ses dettes de réalisateurs et continue à produire des films librement.
MED HONDO, est une figure majeure du cinéma africain qui agit pour que les volontés politiques françaises et africaines cessent leur ?uvre de censure de la réalité sociale et aussi parce que sa réalité à lui est une réalité qui est africaine. « Lorsque je fais des films sur les immigrés, je m’interroge sur la raison de leur présence, leur origine, les raisons du racisme. ? Je ne suis ni américain ni français. Je ne fais pas de films sur Jeanne d’Arc parce que ça n’est pas mon histoire. Je considère que devant vivre en France pour des raisons économiques et politiques, je dois profiter de cette situation pour montrer la réalité de ceux qui vivent de l’autre côté de la Méditerranée? »
Aujourd’hui, les cinéastes africains sont inexistants et rasent les murs pour essayer d’obtenir une subvention. Parmi ceux qui nous étaient les plus acquis, beaucoup nous disent qu’ils ont renoncé à tourner des films africains faute de succès.
« Je suis furieux contre nous ? à quoi cela a-t-il servi de crier si fort si notre colère était si faible ? ? Ne rien écrire, ne rien proposer, alors que nous vivons en France, alors que les cinéastes français soutiennent les sans-papiers et s’agitent contre l’O.M.C (organisation mondiale du commerce). »
MED HONDO combat pour que les pays africains ?uvrent en direction du développement des infrastructures et travaillent à l’élaboration et la construction d’une réelle industrie cinématographique.
Il se positionne contre le choix dictatorial des distributeurs et conscient du danger que représente le monopole du marché du cinéma et de la télévision, prône le droit à la dignité et à l’expression pour chacun.
A son avis, il faut que les gouvernements :
-promulguent des lois définissant des politiques culturelles applicables à l’audiovisuel
-garantissent la protection de la production nationale
-fixent des quotas de projection
-favorisent des co-productions sur la base d’objectifs très précis
-protègent les droits des cinéastes, téléastes, réalisateurs et artistes dans la diffusion de leurs ?uvres.
MED HONDO s’interroge. Les questions qu’il se pose, par le cinéma, il tente d’y répondre et de nous amener à une réflexion commune et au partage.
Il écrit et témoigne par l’image pour que le Monde et les citoyens qui le foule puissent prendre part à leurs destinées.
Bibliographie.
Entretien avec Med Hondo – Magazine Billets d’Afrique, décembre 1999 – propos recueillis par Samira Daoud.
Dominique Douin – Dictionnaire de la censure au cinéma – PUF, 1998
Ibrahima Signaté – Med Hondo. Un Cinéaste Rebelle. Paris : Présence Africaine, 1994
Propos recueillis par Thierry Decourcelle, Magazine « L’autre Regard » 1994, Conseil Général de Seine Saint-Denis.
« Un entretien avec Med Hondo – pour un cinéma africain » – propos recueillis par Christian Scasso, revue « Le rail et le monde » janvier 1981
Feuillet de Med Hondo : Cultures et Droits de l’Homm
» Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres » – » Officier de l’Ordre des Arts et des Lettres «
Metteur en scène, auteur, scénariste, producteur et distributeur de ses films (une quinzaine à son actif): courts, moyens, longs métrages, fictions et/ou documentaires.
Il a également fondé sa propre maison de production : Soleil O (aujourd’hui MH Films).
ORIGINES
Med HONDO, de son vrai nom Mohammed Abid HONDO, est né le 4 mai 1936 à Attar, en Mauritanie.
Depuis l’Ecole Hôtelière Internationale de Rabat, au Maroc, où il apprît son premier métier de cuisinier, cinquante ans se sont écoulés !
Cinquante ans forgés au « nomadisme » de ses origines – une famille, qui au gré des mariages ou des guerres, s’est installée au Mali, au Maroc, au Sahara, en Algérie ou au Sénégal.
Cinquante ans d’un regard exercé à l’observation des sociétés et pays qu’il a traversés.
Cinquante ans durant lesquels il se forge une conscience politique citoyenne.
ARRIVEE EN FRANCE
Il arrive à Marseille en 1959.
De là, il constate le racisme croissant à l’égard des populations migrantes d’Afrique de plus en plus nombreuses.
Mais d’où tient-il son désir de communiquer et d’exposer des idées fortes?
– Peut-être de son grand-père paternel qui déclamait des poèmes, psalmodiait le coran, et dont l’éloquence subjuguait l’auditoire.
– Peut être des reliquats de ses lectures de jeune adulte ?
Ces livres politiques ou ces paroles de conteurs et de poètes tels Birago Diop, Kateb Yacine. Ces essais, ces ouvrages de Frantz Fanon, Aimé Césaire, Cheikh Anta Diop et autres.
– Peut être d’un constat ? : « ? Sur les écrans, au théâtre, l’Afrique, moi, les bicots-nègres, les basanés, un continent était absent des images du monde. Je ne comprenais pas pourquoi j’étais absent de cette histoire. Il fallait que je remplisse ce vide. »
ARRIVEE A PARIS
MED HONDO arrive à Paris, vit de petits métiers et s’inscrit à des cours de théâtre tout en dévorant les livres de Louis Jouvet et de Stanislavski.
Sa rencontre avec la grande comédienne, Françoise Rosay l’encourage. Après le travail, avec elle, il se perfectionne : « elle m’a adopté, compris et beaucoup aidé »
Vient l’époque où il joue « les classiques » : Shakespeare, Molière, Racine ? puis celle où, il décide que les Africains se doivent d’être représentés au théâtre par le biais d’auteurs ou de comédiens.
Il fonde, sa 1ère compagnie théâtrale SHANGO, puis la compagnie GRIOTSHANGO en 1966 avec le Guadeloupéen Robert Liensol.
Il met en scène René Depestre, Aimé Césaire, Daniel Boukman puis en 1969, « l’Oracle » de Guy Menga jouée à Paris par des Africains et des antillais.
SA VISION DU CINEMA
Parce qu’il veut laisser des traces et que son art soit aussi un témoignage, MED HONDO va s’intéresser au cinéma.
Son parcours l’appelle à revendiquer la multi culturalité : « Je ne suis pas ici par hasard. Mon oncle est mort pour libérer la France et moi, travaillant ici, je suis chez moi au même titre que les Français qui travaillent en Mauritanie sont chez eux là-bas »
Il dénonce tout autant :
– La rupture entre « les peuples d’Afrique subsaharienne et ceux d’Afrique du Nord qui se tournent le dos ».
-L’esclavage, le colonialisme et ses effets.
-Le racisme et les extrémismes quelque soit l’endroit où ils se manifestent. La violence sociale : le chômage, l’exclusion l’injustice du monde.
Et il reconnaît qu’il a certes le choix des armes mais pas celui de se taire.
Dans les pays d’Afrique où ses films sortent, le retentissement est grand. MED HONDO l’explique ainsi : « ce qui crée leur impact ? c’est cette soif d’être, cette soif d’eux-mêmes et de leur culture, qu’ont les Africains. Ils ont besoin de se voir, d’écouter leurs langues, de voir des films qui les concernent. »
Mais il regrette que ces pays manquent de structures de production, de diffusion, d’importation et d’exportation pour son cinéma ainsi que de cohésion et de solidarité entre les cinéastes.
S’il ne peut se taire c’est également parce qu’il est convaincu que le cinéma, l’image, participent de la communication et de la culture pour les défavorisés et les opprimés.
C’est une des manières qu’il a trouvée pour ?uvrer dans le sens du développement de l’homme.
Faire des films qui montrent ou qui dénoncent n’est cependant pas simple.
Le Dictionnaire de la censure au cinéma (1998), sous la plume de Dominique Douin, rappelle les nombreux efforts qui ont été déployés pour faire « parler plus bas » le cinéaste.
En France, après West Indies : les Nègres marrons de la liberté, Sarraounia, puis Lumière Noire, Watani : un monde sans mal, se trouve lui aussi en butte à la censure. Il est, dans un premier temps interdit au jeune public sous prétexte de la violence de certaines séquences risquant de « heurter la sensibilité du jeune public ». Et ce, malgré l’absence de la moindre goutte de sang dans le film.
Le cinéaste réplique à cela qu’il ne fait que traduire la réalité, loin des scènes sanglantes qui envahissent quotidiennement nos télévisions. A l’inverse, il revendique son propos civique : « ?On m’a privé du public pour lequel j’avais directement fait ce film. »
Il fait d’ailleurs l’expérience, un jour, de projeter ce film dans l’enceinte d’un lycée. Un débat a eu lieu avec les élèves qui sont, pour la plupart, enfants d’immigrés ou de sans emplois : le film est plébiscité selon les termes mêmes du proviseur de cet établissement.
Une association africaine ayant fait des démarches auprès d’un ancien ministre de la culture, le film est à nouveau visionné par la même Commission qui, finalement, lui accorde un visa sans restriction.
MED HONDO, qui n’a plus alors les moyens financiers d’engager de nouveaux investissements pour trouver des salles et refaire une campagne de communication, fait ce triste constat : « ils avaient réussi à me briser les reins. Malgré tout, je me relance pour continuer à réaliser des films car je n’ai aucunement l’intention de me laisser faire. »
Il faut d’ailleurs savoir que la plupart de ses films ont eu à faire face à de multiples censures pour des raisons encore obscures. Il n’est cependant pas question de sacrifier le fond à la forme.
Son métier de cinéaste, il le pratique avec une grande curiosité et apporte ses contributions en interprétant des rôles pour d’autres metteurs en scène tels John Huston, Costa Gavras, Robert Enrico, Ken Mac Mullen, Pascal Légitimus ? (cf. filmographie)
Et enfin, la voix de Med Hondo ? sa voix ! Celle qui révèle l’humour qu’on ne lui prête pas d’emblée en regard de la gravité de ses convictions. Il est la voix française d’Eddie Murphy au cinéma, de Mohammed Ali dans » Les chemins de la liberté » ; il double les rôles principaux dans la série western » Les bannis « , dans les films Roots (Racines), Gandhi (Ben Kingsley), puis encore les personnages de Sidney Poitiers, Danny Glover, et Morgan Freeman, entre autres.
Il donne aussi expression aux personnages de cinéma d’animation pour la série des « Shrek », le Roi Lion, Nemo ? (voir filmographie).
En outre, c’est avec ce métier de doubleur qu’il comble ses dettes de réalisateurs et continue à produire des films librement.
MED HONDO, est une figure majeure du cinéma africain qui agit pour que les volontés politiques françaises et africaines cessent leur ?uvre de censure de la réalité sociale et aussi parce que sa réalité à lui est une réalité qui est africaine. « Lorsque je fais des films sur les immigrés, je m’interroge sur la raison de leur présence, leur origine, les raisons du racisme. ? Je ne suis ni américain ni français. Je ne fais pas de films sur Jeanne d’Arc parce que ça n’est pas mon histoire. Je considère que devant vivre en France pour des raisons économiques et politiques, je dois profiter de cette situation pour montrer la réalité de ceux qui vivent de l’autre côté de la Méditerranée? »
Aujourd’hui, les cinéastes africains sont inexistants et rasent les murs pour essayer d’obtenir une subvention. Parmi ceux qui nous étaient les plus acquis, beaucoup nous disent qu’ils ont renoncé à tourner des films africains faute de succès.
« Je suis furieux contre nous ? à quoi cela a-t-il servi de crier si fort si notre colère était si faible ? ? Ne rien écrire, ne rien proposer, alors que nous vivons en France, alors que les cinéastes français soutiennent les sans-papiers et s’agitent contre l’O.M.C (organisation mondiale du commerce). »
MED HONDO combat pour que les pays africains ?uvrent en direction du développement des infrastructures et travaillent à l’élaboration et la construction d’une réelle industrie cinématographique.
Il se positionne contre le choix dictatorial des distributeurs et conscient du danger que représente le monopole du marché du cinéma et de la télévision, prône le droit à la dignité et à l’expression pour chacun.
A son avis, il faut que les gouvernements :
-promulguent des lois définissant des politiques culturelles applicables à l’audiovisuel
-garantissent la protection de la production nationale
-fixent des quotas de projection
-favorisent des co-productions sur la base d’objectifs très précis
-protègent les droits des cinéastes, téléastes, réalisateurs et artistes dans la diffusion de leurs ?uvres.
MED HONDO s’interroge. Les questions qu’il se pose, par le cinéma, il tente d’y répondre et de nous amener à une réflexion commune et au partage.
Il écrit et témoigne par l’image pour que le Monde et les citoyens qui le foule puissent prendre part à leurs destinées.
Bibliographie.
Entretien avec Med Hondo – Magazine Billets d’Afrique, décembre 1999 – propos recueillis par Samira Daoud.
Dominique Douin – Dictionnaire de la censure au cinéma – PUF, 1998
Ibrahima Signaté – Med Hondo. Un Cinéaste Rebelle. Paris : Présence Africaine, 1994
Propos recueillis par Thierry Decourcelle, Magazine « L’autre Regard » 1994, Conseil Général de Seine Saint-Denis.
« Un entretien avec Med Hondo – pour un cinéma africain » – propos recueillis par Christian Scasso, revue « Le rail et le monde » janvier 1981
Feuillet de Med Hondo : Cultures et Droits de l’Homm
English
BIOGRAPHY
ORDER OF LETTERS AND ARTS OFFICER
Med Hondo is a movie director, an author, a screenwriter and distributor of his films. He has made or produced a dozen of short, medium or full length films or documentaries and has created his own production company called « Soleil O ».
HIS ORIGINS
Mohammed Abid HONDO (Med Hondo) was born in Attar, Mauritania in 1936.
50 years have passed since young Med Hondo was a student in the International Hotel School of Rabat, Morocco, where he learned his first job: Cooking.
Coming from a traditional nomadic culture where families, regarding marriages, Wars or dry seasons moved to Mali, Morocco, Sahara, Algeria and Senegal.
50 years of looking and making his opinion on countries and cultures.
50 years of making his own political consciousness.
HIS ARRIVAL IN FRANCE
Arriving in Marseille in 1959, he noticed a growing racism towards foreigners coming from Africa.
But where does his will to communicate and give his critical look on societies come from?
-Perhaps from his paternal grandfather, a story teller and coran verses orator known for his brightness.
-Maybe from young adults readings made of Political books, words of storytellers and poets like Birago Diop, Kateb Yacine, or made of works and tests from writers like Frantz Fanon, Aime Césaire, or Cheik Anta Diop.
-Certainly from a statement: « … On movie screens or in theaters, our Mother Land Africa, myself, Black people, a whole continent was missing. I did not understand why I wasn’t part of this History. It was necessary for me to fill this void « .
HIS ARRIVAL IN PARIS
Arriving in Paris, Med Hondo did part time jobs and registered for theatre classes. In the same time, he kept learning & reading books from Louis Jouvet and Stanislavski.
His meeting with great actress Francoise Rosay was a real bless.
After his working hours he used to improve his arts with her: « she took me as his kid, understood and helped me a lot ».
Then he started to act in classic plays: Shakespeare, Molière, Racine?.
And time came when he thought African authors or actors must be represented.
He first created the company SHANGO and then GRIOTSHANGO in 1966 with Robert Liensol from Guadeloupe. He produced Rene Depestre, Aimé Césaire, Daniel Boukman then, in 1969, a piece from Guy Menga called « Oracle ». This was played in Paris by African and West Indian comedians.
HIS ARTS
Thinking of his arts as a testimony and tribute to black history, he decided to turn to the Movie industry.
He dedicates his life to multiculturalism: « I’m not here by chance? My uncle died to set this country free, and I’m home in France, living and working here the same way French people are living & working in Africa. »
He has been giving his critical opinion for years, denouncing the split between sub-saharian & North African people, as well as slavery, colonialism and its consequences, racism & extremisms wherever it takes place, social violence going from unemployment to exclusion, and global injustice.
He knows he has the choice to use different weapons to be heard and he resorts to use his voice!
All over Africa any of his movies releasing is a big event. He explains it this way: « this success is due to African people themselves. Their need to see themselves, listen to their native languages, watch movies they can relate to? »
Nevertheless he still regrets a lack of distribution, production or broadcasting structures together with a kind of unity and sharing between African directors; everything able to help African Movie Industry cross over borders and reach an International level.
If he cannot stay quiet it is also because he is convinced that motion pictures and images are part of communication and culture. And this is also a way to educate people.
Actually, it is one of the ways he found to work towards Man’s development.
However making criticizing films is not that easy.
Censorship around Movie Industry dictionary, written in 1998 by Dominique Douin, recalls the big pressure put on the screenwriter Med Hondo to « take his voice down ».
After making West Indies: Marroons of freedom, Sarraouina, and Black Light, the film Watani: a world without evil, also found itself up against a censorship process in France.
In the first place, the work is rated for a young audience because of a « so called » violence. The director answers he has just described social facts and reality, away from anything bloody we all can watch everyday on TV screens.
He said: « I made this movie for specific viewers and they’ve been deprived of it. »
He decided once to show this movie in a French high school, mostly attended by immigrants’ children. This film projection was followed by a chat with those kids. In his comments, the high school headmaster confirmed the movie was a real success according to students.
Thanks to African lobbies and after long time talks and meetings with movie academy members and politics, they finally agreed to grant a visa without restriction.
But it was too late. MED HONDO had no longer, at that time, enough money to make new investments for another communication campaign and find theaters. He said remembering this time: « they had succeeded in breaking my knees. Despite everything, I stepped up again and continued carry out films because I did not want to let them get the best of me. »
Besides, most of Med Hondo’s movies have indeed face censorship for doubtful reasons but he keeps on trying to use his words and camera lenses as political weapons to show honor and dignity.
He practices his career as a screenwriter with a great curiosity and contributes his share to the movie field playing roles for other directors like John Huston, Costa Gavras, Robert Enrico, Ken Mac Mullen, Pascal Légitimus… (See film catalogue).
And finally there goes Med Hondo’s voice ?. THE VOICE! This voice reveals a real sense of humour compared with the depth of his opinions. He’s the French voice of Eddy Murphy in quite all of his movies; he’s speaking for Mohamed Ali in the serie called « freedom roads ». He’s also dubbing main characters in the western serie called « O utlaws », in the motion pictures « Roots » or « Gandhi » (Ben Kingsley) and even actors like Sidney Poitier, Danny Glover as well as Morgan Freeman.
He also gives his voice for animated pictures in films like Shrek, Lion King, Nemo and so on. (See film catalog)
MED HONDO is a great and major character for African movie industry. He has always acted for social reality theme movies as he is aware of living: « an African reality! When I make films about Immigrants, I wonder why they are there, questioning myself about their origin, the reasons for racism… I am neither American nor French. I do not make films about Joan of Arc because that is not really part of my history. Living in France for economic and political reasons, I have to take advantage of it to show daily life in Africa to overseas people. »
Nowadays it’s hard to find African movie directors. Most of them are just struggling to get public financial help. Among the few conscious, a lot have turned their back to « African pride » theme saying it’s too much work and trouble for no success!
Hondo words: « I’m really mad at us! How come we did speak so loud if our anger was so weak? It’s unuseful not to write, not to suggest anything when seeing French movie directors marching for human rights or protesting against WTO (world trade organisation). »
MED HONDO fights so that African countries should work toward infrastructure development and tries to help for a strong movie industry organization in Africa.
He also fights against unlimited power of movie distributors and speak for dignity and self expression to avoid TV and cinema market monopoly position.
In his opinion, governments have to:
– write laws defining cultural policies applicable to audiovisual field
– create National production protection guarantees
– set up projection quotas
– favor co-productions with real goals and accurate objectives
– Protect movie directors, artists and producers’ rights concerning their own works use and diffusion.
MED HONDO questions himself, trying to give answers through films. He’d like to bring people share experiences and think as one.
He writes and testifies by the image so that the world and the citizens who crowd it can take part of their own destinies.
Related bibliography
* Interview with Thierry Decourcelles from magazine « l’autre regard » in 1994
* Interview with Christian Scasso published in « le rail et le monde » in 1981
* Interview with Samir Daoud from magazine « Billets d’Afrique » in 1999
* « Censorship around Movie Industry » dictionary – Dominique Douin(1988)
ORDER OF LETTERS AND ARTS OFFICER
Med Hondo is a movie director, an author, a screenwriter and distributor of his films. He has made or produced a dozen of short, medium or full length films or documentaries and has created his own production company called « Soleil O ».
HIS ORIGINS
Mohammed Abid HONDO (Med Hondo) was born in Attar, Mauritania in 1936.
50 years have passed since young Med Hondo was a student in the International Hotel School of Rabat, Morocco, where he learned his first job: Cooking.
Coming from a traditional nomadic culture where families, regarding marriages, Wars or dry seasons moved to Mali, Morocco, Sahara, Algeria and Senegal.
50 years of looking and making his opinion on countries and cultures.
50 years of making his own political consciousness.
HIS ARRIVAL IN FRANCE
Arriving in Marseille in 1959, he noticed a growing racism towards foreigners coming from Africa.
But where does his will to communicate and give his critical look on societies come from?
-Perhaps from his paternal grandfather, a story teller and coran verses orator known for his brightness.
-Maybe from young adults readings made of Political books, words of storytellers and poets like Birago Diop, Kateb Yacine, or made of works and tests from writers like Frantz Fanon, Aime Césaire, or Cheik Anta Diop.
-Certainly from a statement: « … On movie screens or in theaters, our Mother Land Africa, myself, Black people, a whole continent was missing. I did not understand why I wasn’t part of this History. It was necessary for me to fill this void « .
HIS ARRIVAL IN PARIS
Arriving in Paris, Med Hondo did part time jobs and registered for theatre classes. In the same time, he kept learning & reading books from Louis Jouvet and Stanislavski.
His meeting with great actress Francoise Rosay was a real bless.
After his working hours he used to improve his arts with her: « she took me as his kid, understood and helped me a lot ».
Then he started to act in classic plays: Shakespeare, Molière, Racine?.
And time came when he thought African authors or actors must be represented.
He first created the company SHANGO and then GRIOTSHANGO in 1966 with Robert Liensol from Guadeloupe. He produced Rene Depestre, Aimé Césaire, Daniel Boukman then, in 1969, a piece from Guy Menga called « Oracle ». This was played in Paris by African and West Indian comedians.
HIS ARTS
Thinking of his arts as a testimony and tribute to black history, he decided to turn to the Movie industry.
He dedicates his life to multiculturalism: « I’m not here by chance? My uncle died to set this country free, and I’m home in France, living and working here the same way French people are living & working in Africa. »
He has been giving his critical opinion for years, denouncing the split between sub-saharian & North African people, as well as slavery, colonialism and its consequences, racism & extremisms wherever it takes place, social violence going from unemployment to exclusion, and global injustice.
He knows he has the choice to use different weapons to be heard and he resorts to use his voice!
All over Africa any of his movies releasing is a big event. He explains it this way: « this success is due to African people themselves. Their need to see themselves, listen to their native languages, watch movies they can relate to? »
Nevertheless he still regrets a lack of distribution, production or broadcasting structures together with a kind of unity and sharing between African directors; everything able to help African Movie Industry cross over borders and reach an International level.
If he cannot stay quiet it is also because he is convinced that motion pictures and images are part of communication and culture. And this is also a way to educate people.
Actually, it is one of the ways he found to work towards Man’s development.
However making criticizing films is not that easy.
Censorship around Movie Industry dictionary, written in 1998 by Dominique Douin, recalls the big pressure put on the screenwriter Med Hondo to « take his voice down ».
After making West Indies: Marroons of freedom, Sarraouina, and Black Light, the film Watani: a world without evil, also found itself up against a censorship process in France.
In the first place, the work is rated for a young audience because of a « so called » violence. The director answers he has just described social facts and reality, away from anything bloody we all can watch everyday on TV screens.
He said: « I made this movie for specific viewers and they’ve been deprived of it. »
He decided once to show this movie in a French high school, mostly attended by immigrants’ children. This film projection was followed by a chat with those kids. In his comments, the high school headmaster confirmed the movie was a real success according to students.
Thanks to African lobbies and after long time talks and meetings with movie academy members and politics, they finally agreed to grant a visa without restriction.
But it was too late. MED HONDO had no longer, at that time, enough money to make new investments for another communication campaign and find theaters. He said remembering this time: « they had succeeded in breaking my knees. Despite everything, I stepped up again and continued carry out films because I did not want to let them get the best of me. »
Besides, most of Med Hondo’s movies have indeed face censorship for doubtful reasons but he keeps on trying to use his words and camera lenses as political weapons to show honor and dignity.
He practices his career as a screenwriter with a great curiosity and contributes his share to the movie field playing roles for other directors like John Huston, Costa Gavras, Robert Enrico, Ken Mac Mullen, Pascal Légitimus… (See film catalogue).
And finally there goes Med Hondo’s voice ?. THE VOICE! This voice reveals a real sense of humour compared with the depth of his opinions. He’s the French voice of Eddy Murphy in quite all of his movies; he’s speaking for Mohamed Ali in the serie called « freedom roads ». He’s also dubbing main characters in the western serie called « O utlaws », in the motion pictures « Roots » or « Gandhi » (Ben Kingsley) and even actors like Sidney Poitier, Danny Glover as well as Morgan Freeman.
He also gives his voice for animated pictures in films like Shrek, Lion King, Nemo and so on. (See film catalog)
MED HONDO is a great and major character for African movie industry. He has always acted for social reality theme movies as he is aware of living: « an African reality! When I make films about Immigrants, I wonder why they are there, questioning myself about their origin, the reasons for racism… I am neither American nor French. I do not make films about Joan of Arc because that is not really part of my history. Living in France for economic and political reasons, I have to take advantage of it to show daily life in Africa to overseas people. »
Nowadays it’s hard to find African movie directors. Most of them are just struggling to get public financial help. Among the few conscious, a lot have turned their back to « African pride » theme saying it’s too much work and trouble for no success!
Hondo words: « I’m really mad at us! How come we did speak so loud if our anger was so weak? It’s unuseful not to write, not to suggest anything when seeing French movie directors marching for human rights or protesting against WTO (world trade organisation). »
MED HONDO fights so that African countries should work toward infrastructure development and tries to help for a strong movie industry organization in Africa.
He also fights against unlimited power of movie distributors and speak for dignity and self expression to avoid TV and cinema market monopoly position.
In his opinion, governments have to:
– write laws defining cultural policies applicable to audiovisual field
– create National production protection guarantees
– set up projection quotas
– favor co-productions with real goals and accurate objectives
– Protect movie directors, artists and producers’ rights concerning their own works use and diffusion.
MED HONDO questions himself, trying to give answers through films. He’d like to bring people share experiences and think as one.
He writes and testifies by the image so that the world and the citizens who crowd it can take part of their own destinies.
Related bibliography
* Interview with Thierry Decourcelles from magazine « l’autre regard » in 1994
* Interview with Christian Scasso published in « le rail et le monde » in 1981
* Interview with Samir Daoud from magazine « Billets d’Afrique » in 1999
* « Censorship around Movie Industry » dictionary – Dominique Douin(1988)
Films(s)
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