Fiche Personne
Poésie / Conte
©
Justin Stanislas Drabo
Ecrivain/ne
Burkina Faso

Français
Le jeune écrivain Justin Stanislas Drabo n’est pas très connu du public ni même du lectorat burkinabè. Et pour cause, il en train de fourbir ses armes à l’ombre de grands fromagers de la littérature du « pays des Hommes intègres ». Malheureusement, une de ses muses tutélaires, Jacques Prosper Bazié vient de casser sa plume au détour d’un bras de fer avec son devoir.
Dans la préface que son mentor, son père spirituel et éditeur, a rédigé pour son recueil de poésie « La magie des lucioles » paru aux éditions L’Harmattan Burkina en févier 2014, nous apprenons de Justin Stanislas Drabo qu’il est « un talent qui se révèle dans la discrétion qui est la tradition même de la bonne littérature, celle qui s’affranchit des scories, des emphases et des faire-valoir ». Et de fait, ce jeune poète, dramaturge et nouvelliste est de la graine des grands artistes.
Mais ce qui le caractérise le mieux à l’exemple de nombreux burkinabè, c’est la simplicité, l’humilité, poussant le bouchon parfois jusqu’à la mésestime de soi. En effet, nous avons rencontré la jeune pousse de la littérature burkinabè dans une salle du théâtre national de Nice en France, défendant vaillamment devant un jury de littérateurs avertis les couleurs de son pays lors des jeux de la Francophonie en septembre 2013.
S’il n’est pas revenu avec un trophée, Justin Stanislas Drabo est rentré de l’expédition niçoise, où il s’est frotté à des paires de toute l’espace francophone, plus aguerri et plus confiant que jamais en l’avenir de la langue de Molière, en celui de sa plume et de la littérature de son pays au sein de cette communauté francophone.
Né « un stylo à la main » le 1er juin 1978 à Ouéléni dans le Kénédougou au Burkina Faso, le petit Drabo prend vite le bain des lettres chez son géniteur, inspecteur de l’enseignement de base et enseignant en psychopédagogie. Au gré des affectations professionnelles de papa, le petit Stan, c’est ainsi que l’appelait affectueusement Jacques Prosper Bazié, va au contact d’autres cultures de son Faso natal.
Son adolescence est nourrie, malheureusement, au rapport conflictuel de quatre religions qui ont bercé cette étape cruciale de sa vie à savoir : le christianisme, l’islam, le protestantisme et le traditionalisme.
Cette situation de ni guerre ni paix dans sa famille forge une âme révolutionnaire chez ce futur écrivain Justin Stanislas Drabo qui éructe sa colère au lendemain de l’assassinat du journaliste et écrivain Norbert Zongo, le 13 décembre 1998.
Ses premières œuvres poétiques en portent d’ailleurs les stigmates : « Les vers éploré », « Les proses roses sur une tombe », « La croisade ». L’auteur rassemble ces premiers jets dans un recueil en 2006 qu’il intitule « La magie des lucioles » et où il dénonce le déni identitaire né de sa propre expérience : « Je suis né des entrailles fiévreuses d’un brassage douloureux […] le rejeton d’une hybridation malsaine […] le confluent de croyances conflictuelles et le confluent de cultures contradictoires », écrit-il dans le poème « Identité » du recueil.
En 2012, il s’essaye à la nouvelle avec le recueil « Les confessions d’une muette » qui obtient le 1er prix des Grands prix nationaux des arts et des lettres (GPNAL) à la Semaine nationale de la culture (SNC).
Il en tire en 2013 « Le fruit béni du péché » qui est nominé aux jeux de la Francophonie. Fort de ces premiers succès, l’auteur s’enhardit et rebelote en 2014, cette fois en dramaturgie et sa pièce, « La république en jupon », remporte également le 1er prix du GPNAL.
La jeune termitière vie, puisqu’elle continue « d’ajouter de la terre à la terre » selon l’expression chère au poète émérite burkinabè Me Titinga Pacéré. A ce jour, sa bibliographie est sur le point de s’enrichir avec la sortie prochaine d’une poésie dramatique « Les caprices du mal », mais en attendant, il prépare « L’autopsie » avec la Compagnie Falinga pour les Recréâtrales qui auront lieu du 25 octobre au 2 novembre 2014 à Ouagadougou et « Ein mieshung » (ingérence d’Etat) en projet avec une association allemande.
Stan s’inspire au quotidien de ses devanciers et de sa culture burkinabè pour écrire mais au-delà, sa curiosité s’étend à la culture noire du continent et de la diaspora africaine des Amériques et des Antilles.
Pour autant, la littérature n’est pas le seul domaine d’expression de cet artiste complet qui semble avoir troqué ses muscles de lutteur san contre la culture artistique tout azimut. Les autres cordes à l’arc de Stan sont la musique et la danse, raison pour laquelle il crée en 2008 la Fondation Ferguson, une association d’artistes professionnels œuvrant pour la formation des jeunes de toutes les couches socioprofessionnelles en musique, théâtre et danse.
Animateur d’affaires culturelles de formation, il occupe à la Commission nationale de la Francophonie le poste de chargé de la promotion de la littérature, du français et des langues nationales.
L’après-midi du mardi 30 septembre 2014, le jour même du décès de son éditeur et père, à 13h, soit seulement quelques heures avant que l’irréparable ne se produise aux environ de 17 heures, Stan a reçu comme dans une cérémonie de passage de témoin, le dernier contrat d’édition signé de la main de son maître et probablement le dernier jet d’encre de cette plume vertueuse.
L’on est alors tenté de qualifier le jeune Justin Stanislas Drabo d’héritier présomptif du grand écrivain que fut Jacques Prosper Bazié.
Thomas Dakin POUYA
[email protected]
Dans la préface que son mentor, son père spirituel et éditeur, a rédigé pour son recueil de poésie « La magie des lucioles » paru aux éditions L’Harmattan Burkina en févier 2014, nous apprenons de Justin Stanislas Drabo qu’il est « un talent qui se révèle dans la discrétion qui est la tradition même de la bonne littérature, celle qui s’affranchit des scories, des emphases et des faire-valoir ». Et de fait, ce jeune poète, dramaturge et nouvelliste est de la graine des grands artistes.
Mais ce qui le caractérise le mieux à l’exemple de nombreux burkinabè, c’est la simplicité, l’humilité, poussant le bouchon parfois jusqu’à la mésestime de soi. En effet, nous avons rencontré la jeune pousse de la littérature burkinabè dans une salle du théâtre national de Nice en France, défendant vaillamment devant un jury de littérateurs avertis les couleurs de son pays lors des jeux de la Francophonie en septembre 2013.
S’il n’est pas revenu avec un trophée, Justin Stanislas Drabo est rentré de l’expédition niçoise, où il s’est frotté à des paires de toute l’espace francophone, plus aguerri et plus confiant que jamais en l’avenir de la langue de Molière, en celui de sa plume et de la littérature de son pays au sein de cette communauté francophone.
Né « un stylo à la main » le 1er juin 1978 à Ouéléni dans le Kénédougou au Burkina Faso, le petit Drabo prend vite le bain des lettres chez son géniteur, inspecteur de l’enseignement de base et enseignant en psychopédagogie. Au gré des affectations professionnelles de papa, le petit Stan, c’est ainsi que l’appelait affectueusement Jacques Prosper Bazié, va au contact d’autres cultures de son Faso natal.
Son adolescence est nourrie, malheureusement, au rapport conflictuel de quatre religions qui ont bercé cette étape cruciale de sa vie à savoir : le christianisme, l’islam, le protestantisme et le traditionalisme.
Cette situation de ni guerre ni paix dans sa famille forge une âme révolutionnaire chez ce futur écrivain Justin Stanislas Drabo qui éructe sa colère au lendemain de l’assassinat du journaliste et écrivain Norbert Zongo, le 13 décembre 1998.
Ses premières œuvres poétiques en portent d’ailleurs les stigmates : « Les vers éploré », « Les proses roses sur une tombe », « La croisade ». L’auteur rassemble ces premiers jets dans un recueil en 2006 qu’il intitule « La magie des lucioles » et où il dénonce le déni identitaire né de sa propre expérience : « Je suis né des entrailles fiévreuses d’un brassage douloureux […] le rejeton d’une hybridation malsaine […] le confluent de croyances conflictuelles et le confluent de cultures contradictoires », écrit-il dans le poème « Identité » du recueil.
En 2012, il s’essaye à la nouvelle avec le recueil « Les confessions d’une muette » qui obtient le 1er prix des Grands prix nationaux des arts et des lettres (GPNAL) à la Semaine nationale de la culture (SNC).
Il en tire en 2013 « Le fruit béni du péché » qui est nominé aux jeux de la Francophonie. Fort de ces premiers succès, l’auteur s’enhardit et rebelote en 2014, cette fois en dramaturgie et sa pièce, « La république en jupon », remporte également le 1er prix du GPNAL.
La jeune termitière vie, puisqu’elle continue « d’ajouter de la terre à la terre » selon l’expression chère au poète émérite burkinabè Me Titinga Pacéré. A ce jour, sa bibliographie est sur le point de s’enrichir avec la sortie prochaine d’une poésie dramatique « Les caprices du mal », mais en attendant, il prépare « L’autopsie » avec la Compagnie Falinga pour les Recréâtrales qui auront lieu du 25 octobre au 2 novembre 2014 à Ouagadougou et « Ein mieshung » (ingérence d’Etat) en projet avec une association allemande.
Stan s’inspire au quotidien de ses devanciers et de sa culture burkinabè pour écrire mais au-delà, sa curiosité s’étend à la culture noire du continent et de la diaspora africaine des Amériques et des Antilles.
Pour autant, la littérature n’est pas le seul domaine d’expression de cet artiste complet qui semble avoir troqué ses muscles de lutteur san contre la culture artistique tout azimut. Les autres cordes à l’arc de Stan sont la musique et la danse, raison pour laquelle il crée en 2008 la Fondation Ferguson, une association d’artistes professionnels œuvrant pour la formation des jeunes de toutes les couches socioprofessionnelles en musique, théâtre et danse.
Animateur d’affaires culturelles de formation, il occupe à la Commission nationale de la Francophonie le poste de chargé de la promotion de la littérature, du français et des langues nationales.
L’après-midi du mardi 30 septembre 2014, le jour même du décès de son éditeur et père, à 13h, soit seulement quelques heures avant que l’irréparable ne se produise aux environ de 17 heures, Stan a reçu comme dans une cérémonie de passage de témoin, le dernier contrat d’édition signé de la main de son maître et probablement le dernier jet d’encre de cette plume vertueuse.
L’on est alors tenté de qualifier le jeune Justin Stanislas Drabo d’héritier présomptif du grand écrivain que fut Jacques Prosper Bazié.
Thomas Dakin POUYA
[email protected]
Partager :