Fiche Personne
Cinéma/TV

Hadj Rahim

Réalisateur/trice, Comédien(ne)
(Homme)
Algérie

Français

Hadj Rahim (الحاج رحيم), né en 1934, fut le réalisateur de la première caméra invisible algérienne en 1970. A cette époque, le réalisateur, avec peu de moyens techniques et matériels d'aujourd'hui n'avait réussi que grâce à sa créativité, son savoir-faire et son amour du métier. Hadj Rahim, qui devait d'abord trouver l'idée de piéger les gens, était non seulement derrière la caméra mais aussi devant où il jouait souvent le rôle du piégeur, c'est-à-dire qu'il avait également un véritable don de comédien.



Le jeune Hadj Rahim a un temps quitté Alger pour Paris , au milieu des années 1950, où il découvre la télévision à travers des figurations et la radio où il fut régisseur. C’est également à Paris où il croise l’engagement pour l’indépendance dans l’émigration algérienne. De retour à Alger au début des années 1970, on le retrouve en particulier au générique des Vacances de l’inspecteur Tahar de Moussa Haddad, dont Hadj Rahim fut l’assistant. Le film, qui compte parmi les plus grand succès publics de la cinématographie algérienne, met en scène une grande figure de comique, Hadj Abderrahmane avec lequel Hadj Rahim aurait fait du théâtre à l’école des Scouts musulmans algériens.



Dans les fictions ultérieures à la séquence de la Caméra invisible, fictions dont Hadj Rahim sera invariablement le scénariste, il se distingue avec Le Mariage des dupes (Ars al moughaffalin, 1978) interprétée par Mustapha El-Anka et Ouardia Hamtouche, et surtout Un aller simple (Mechia bila raj’a, 1980) où il est question d’une famille paysanne emmenée par Hassan el-Hassani, qui cède aux sirènes de la ville, connaît les affres de la désillusion, avant de revenir au village et d’être mortifiée, car, durant leur absence, c’est tout le village qui a changé sous le poids des biens de consommation qu’ils pensaient réservés aux privilégiés citadins.



En 1982, Hadj Rahim s’attele à Serkadji, une fiction sur la prison de Barberousse à Alger, où furent incarcérés et exécutés des centaines de combattants et de militants du FLN-ALN. Après sa diffusion en 1985, le film fera l’objet de critiques d’anciennes détenues dans le quartier des condamné.e.s à mort et leurs témoignages sur les tortures, les privations, les brimades et leur résistance feront la matière de Barberousse mes sœurs de Hassan Bouabdellah.



Après Khoud ma âtak Allah (1983) et la restructuration de l’ex-RTA scindée en deux entités ENTV et ENPA (1986), cette dernière étant destinée à produire pour la première, Hadj Rahim comme beaucoup de réalisateurs rejoint l’ENPA et poursuivra avec La Fin d’une grève (1992), Le Portrait (1994) et un feuilleton Hikayat ennas (2005), mais l’ENPA a entretemps disparu des radars et l’entreprise publique de télévision n’est plus que l’ombre d’elle-même. Et avec elle des talents perdus et peu à peu oubliés comme celui de Hadj Rahim, auquel par ailleurs aucun hommage particulier n’a été rendu par le petit écran, sinon par une équipe envoyée à l’inhumation du réalisateur et qui a recueilli les regrets de deux compagnons de route de l’ex-RTA : Moussa Haddad et Ahmed Bedjaoui qui a dirigé le département des émissions dramatiques au tournant 1980.



Il décède le 13 janvier 2017 des suites d'une crise cardiaque, il était âgé de 83 ans.





http://www.themoviedb.org/person/3535391-hadj-rahim

English

Hadj Rahim (الحاج رحيم), born in 1934, was the director of the first Algerian invisible camera in 1970. At that time, the director, with few technical and material means of today, had only succeeded thanks to his creativity, his know-how and his love of the profession. Hadj Rahim, who first had to come up with the idea of trapping people, was not only behind the camera but also in front where he often played the role of the trapper, that is to say he also had a real gift of actor.



The young Hadj Rahim left Algiers for a while for Paris, in the mid-1950s, where he discovered television through extras and radio where he was a manager. It was also in Paris where he encountered the commitment to independence among Algerian emigration. Back in Algiers at the beginning of the 1970s, we find him in particular in the credits of Vacation of Inspector Tahar by Moussa Haddad, for which Hadj Rahim was the assistant. The film, which is among the greatest public successes of Algerian cinematography, features a great comic figure, Hadj Abderrahmane with whom Hadj Rahim would have done theater at the Algerian Muslim Scouts school.



In the fictions subsequent to the Invisible Camera sequence, fictions of which Hadj Rahim will invariably be the screenwriter, he stands out with Le Mariage des dupes (Ars al moughaffalin, 1978) performed by Mustapha El-Anka and Ouardia Hamtouche, and especially Un aller simple (Mechia bila raj'a, 1980) where it is about a peasant family led by Hassan el-Hassani, who gives in to the sirens of the city, experiences the pangs of disillusionment, before returning to the village and being mortified, because, during their absence, the entire village changed under the weight of consumer goods that they thought were reserved for privileged city dwellers.



In 1982, Hadj Rahim tackled Serkadji, a fiction about the Barberousse prison in Algiers, where hundreds of FLN-ALN fighters and activists were incarcerated and executed. After its broadcast in 1985, the film will be the subject of criticism from former inmates on death row and their testimonies on torture, deprivation, bullying and their resistance will be the material for Barberousse my sisters of Hassan Bouabdellah.



After Khoud ma âtak Allah (1983) and the restructuring of the former RTA split into two entities ENTV and ENPA (1986), the latter being intended to produce for the first, Hadj Rahim like many directors joined ENPA and will continue with The End of a Strike (1992), The Portrait (1994) and a soap opera Hikayat ennas (2005), but ENPA has since disappeared from the radar and the public television company is no more than the shadow of 'herself. And with it lost and little by little forgotten talents like that of Hadj Rahim, to whom no particular tribute was paid by the small screen, except by a team sent to the burial of the director and who collected the regrets of two traveling companions from the ex-RTA: Moussa Haddad and Ahmed Bedjaoui who headed the dramatic broadcasts department at the turn of 1980.



He died on January 13, 2017 following a heart attack, he was 83 years old.





http://www.themoviedb.org/person/3535391-hadj-rahim





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