Fiche Personne
Musique Théâtre Cinéma/TV

Youssou Ndour

Chanteur/euse, Musicien/ne, Auteur-compositeur/trice, Acteur/trice, Producteur/trice
Sénégal

Français

Interprète, Chanteur, Auteur Compositeur, musicien et Producteur sénégalais.

Parfois crédité sous le nom de
Youssou N’Dour
Youssou Madjiguène N’Dour


Il est né le 1er octobre 1959 à Dakar, Sénégal.

Date de naissance : 1/10/1959
Lieu de naissance : Dakar (Sénégal)
Nationalité : sénégalaise
Zone géographique : Afrique
Qualité : Auteur Chanteur Compositeur Producteur
Langue chantée : Wolof
Style musical : Mbalax


Parmi les stars mondiales de la musique africaine, ce qui singularise Youssou c’est d’avoir bâti sa carrière sur le sol de ses ancêtres. Il n’a jamais considéré qu’habiter Dakar serait un obstacle à sa conquête du monde. Dès 1984, il fait des tournées triomphales dans toute l’Europe et rencontre Peter Gabriel. Ils deviennent amis et en 1988, Youssou N’Dour participe à un périple mondial en compagnie de Sting, Peter Gabriel et Tracy Chapman au profit d’Amnesty International. Depuis, Youssou a sorti plus de dix albums. En 1994 il crée « Seven Seconds », chanté en duo avec Neneh Cherry et fait sa véritable entrée dans la variété internationale. Il chantera aussi avec Axelle Red et Pascal Obispo. En mai 2004, sort son album « Allah Egypte », enregistré avec un orchestre égyptien qui lui vaut le Grammy Award 2005.


Il sont à ce jour quatre à avoir réussi le cross-over de la musique africaine : Myriam Makeba, dans les années 60 ; Manu Dibango dans la décennie suivante; Mory Kanté dans les années 80; et Youssou N’dour dans la fin du siècle. Le compte est bon! Mais la grande différence de You par rapport à ses prédécesseurs, c’est d’avoir accompli sa performance sur le sol de ses ancêtres. Avec cette obstination tranquille qu’on lui connaît, il n’a jamais considéré qu’habiter Dakar serait un obstacle à sa conquête du monde. Bel exemple, et chapeau l’artiste !
Youssou N’dour est né le 1er octobre 1959 à Dakar au Sénégal. Son père Elimane est ouvrier. Sa mère Ndèye Sokhna Mboup est griotte. Dès son plus jeune âge, il préfère la musique à ses études. Mais ses parents sont intraitables et désirent le voir réussir. Pourtant à onze ans, il décide d’intégrer la troupe théâtrale Sine Dramatique. Remarqué par un musicien du Dounia Orchestra, Pacheco, celui-ci le recommande auprès du Diamono et particulièrement de Charlie Diop. Il entre au sein du groupe et attend patiemment son heure de gloire. Le véritable déclic se produit alors qu’il n’a que treize ans. A l’occasion de la mort de Papa Semba Diop dit Mba, leader du Star Band de Dakar, le Super Diamono compose un morceau que le jeune Youssou, de sa voix si particulière, doit interpréter lors d’un concert de soutien à sa famille à Saint-Louis. C’est un véritable succès.

Après ce premier essai, le Diamono est invité à se produire à Banjul en Gambie. Ne prévenant pas son entourage, Youssou est considéré comme fugueur. A son retour, son père le sermonne et une véritable explication a lieu. Finissant par convaincre son père de sa vocation, Youssou intègre l’Institut des Arts de Dakar. Il y apprend entre autres le solfège.

En 75, Youssou N’dour rejoint un nouvel orchestre nouvellement engagé par un club réputé de la capitale, le Miami. En raison de son jeune âge, c’est le père qui négocie son contrat avec le maître des lieux, Ibra Cassé.


L’Etoile

Il y reste jusqu’en 79, date à laquelle il monte avec un autre chanteur, El Hadj Faye le groupe l’Etoile de Dakar, la direction d’orchestre étant réservée à Badou Ndiaye. Il démarre en trombe avec le tube « Xalis » (l’argent). En 81, les deux chanteurs ne s’entendant plus très bien, Youssou quitte le groupe et en reforme un autre, le Super Etoile. Tout lui réussit. Il est l’incontestable n°1 des hit-parades dans le genre mbalax. Comme les griots dont il descend, il chante la vie quotidienne, l’amitié, ou les fêtes religieuses. Mais sa grande réussite semble être l’invention d’une nouvelle danse qui fait fureur dans les clubs de la capitale sénégalaise, le « ventilateur ». Le tout sur une musique mélangeant rythmes traditionnels et instruments modernes. Quelques tubes, « Wala walo », « Nadakaro » ou « Indépendance » sont la base de son succès. La production de ses albums (souvent distribués en cassette) se fait aux Editions Madingo.

Sa voix légèrement cassée, son autorité au sein de son groupe et son charisme grandissant font de Youssou, le nouvel ambassadeur de la musique sénégalaise. A l’âge de 24 ans, le jeune homme est déjà un homme d’affaire avisé, à la tête d’une véritable entreprise qui emploie musiciens, managers, secrétaires ? Il est aussi propriétaire du Thiossane, le club où le groupe se produit quand il n’est pas en tournée. Enfin, il soigne son image, celle d’un bon musulman qui ne boit pas ni ne fume. Fils exemplaire, il vit avec ses parents dans le quartier de la Médina à Dakar, qui l’a vu grandir.

Si les pays de l’Afrique de l’Ouest accueillent la nouvelle star sénégalaise comme un des leurs, la tournée européenne qui débute en mai 84 semble plus difficile. Elle débute à Paris par l’Africa Fête, festival culturel africain qui pour une soirée accueille les pionniers de l’afro-rock, Osibisa et Youssou N’dour. Le 18 mai 84, ce dernier fait donc un triomphe non seulement devant ses compatriotes immigrés (qui avaient eu l’occasion de le voir à Paris dans un club quelques mois auparavant) mais aussi devant le public parisien. L’événement se passe à l’Espace Ballard et dure trois heures. La tournée se poursuit en Allemagne, en Angleterre, en Suède, en Finlande, en Norvège et en Suisse. En France, il prend contact avec le label Celluloïd et lui confie ses intérêts.


Tam-Tam

Revenu en Afrique, Youssou N’dour entreprend avec le Super Etoile une nouvelle tournée africaine, de la Mauritanie à la Côte d’Ivoire. Artiste ambitieux, il désire faire écouter sa musique et ses chants en wolof au plus grand nombre. Il retourne en France pour le Festival du Printemps de Bourges en 85, joue en première partie du chanteur Jacques Higelin avec le guinéen Mory Kanté dans l’immense salle de Bercy du 12 septembre au 12 octobre à Paris et revient dans la capitale française en décembre pour une semaine de concerts en vedette au Théâtre de la Ville. A cela doit s’ajouter sa participation au disque « Tam Tam pour l’Ethiopie », à l’initiative de Manu Dibango, pour le soutien à la lutte contre la famine dans ce pays. Le voilà donc sur tous les fronts musicaux ce qui ne peut que contribuer au développement de sa carrière internationale.

Après une nouvelle série de concerts à Paris au Théâtre de la ville en mars 86, « You », idole au Sénégal devient un véritable ambassadeur de la musique africaine et va défendre ses couleurs jusque de l’autre côté de l’Atlantique, aux Etats-Unis et au Canada, trois semaines durant. Le succès est à nouveau au rendez-vous et des journaux comme le magasine américain Times ne tarissent pas d’éloge devant la performance musicale et scénique du « showman ».

Rencontré pour la première fois en 84, Peter Gabriel devient vite un ami de Youssou. Il l’embauche d’ailleurs pour faire la première partie de sa tournée américaine avec deux dates mémorables au Madison Square Garden de New York en 87. Sur la lancée, ils font le tour de l’Europe suivant le même principe.

C’est au cour d’un véritable périple mondial en 88 avec des stars comme Sting, Peter Gabriel, ou Tracy Chapman, que Youssou N’dour accède à la cour des grands. Les concerts sont donnés au profit d’Amnesty International. Cette aventure dans laquelle il s’est engagé sans vraiment se rendre compte de l’impact, a métamorphosé son image, de gloire nationale, il devient vedette planétaire.


Le lion

Toujours aussi apprécié dans son pays, il entreprend une tournée qui rassemble 4000 spectateurs à Rufisque, 3000 à Rosso, 4000 à Kaolack ou Zinguichor; et quelques milliers à Nouakchott en Mauritanie. L' »Enfant chéri de la Médina » réussit à cette occasion à réunir quelques quarante techniciens et musiciens, accompagnés d’énormes camions transportant le matériel (alors que les routes ne sont pas toujours praticables). Youssou N’dour semble déterminé à montrer son professionnalisme malgré les difficultés de logistique.

En 1989, sort son premier disque pour le marché international. Signé chez Virgin, « The lion » (« Gaiendé » en wolof) est un album dont les coûts de production sont très importants. Si le mbalax est toujours le moteur essentiel de sa musique, il est accommodé ici de nappes de synthés, et d’arrangements sophistiqués dignes de studios de haute technologie. Peter Gabriel est invité pour un duo « Shakin’ the tree », et joue les grands conseillers es-production. Si certains aficionados de « You », commencent à parler de dénaturation de sa musique, d’autres voient dans ce disque les débuts de la fusion africaine.

En même temps qu’une tournée européenne qui passe par Paris le 2 novembre 90 à l’Olympia, « Set » le deuxième album chez Virgin, sort en octobre (alors qu’il était sorti en décembre 89 sous forme de cassette au Sénégal). Si le Super Etoile de Dakar forme le noyau central des musiciens, quelques treize autres viennent s’y ajouter et introduisent ainsi des sonorités nouvelles (accordéon et violoncelle) même si l’instrument fétiche, le tama ou talking drum (petit tambour d’aisselles) reste la star des instruments. Sans changer d’optique par rapport au précédent album, Youssou donne là toute la mesure de son talent en révélant une richesse musicale considérable.

Si dans l’univers de la world music, les échos sont extrêmement favorables, les ventes de disques semblent insuffisantes pour le label Virgin qui en avril 91, décide de ne pas renouveler le contrat de Youssou N’dour.

Spike A l’occasion d’un show-hommage à Nelson Mandela à Dakar en 91, l’artiste invite Spike Lee, réalisateur noir-américain à venir y assister. Alors que Youssou est en rupture de maison de disques, ce dernier le contacte un peu après pour produire un nouvel album. C’est « Eyes Open » qui sort au printemps 92. Enregistrés à Dakar avec son groupe et Jean-Philippe Rykiel dans un studio très moderne qui appartient à Youssou, les quatorze titres sont chantés en anglais, wolof et français. Les sections de cuivres et le mixage se font à New York. « Africa remembers » dédiée à la diaspora noire est la chanson qui est choisie pour être le support du clip de lancement, réalisé évidemment par Spike Lee.

En juillet de la même année, il reprend une tournée en France qui passe par le Bataclan à Paris les 15 et 16 octobre. Mais c’est l’année suivante, qu’il marque un grand coup en montant un spectacle véritablement créatif : en effet, le 17 juillet, à l’occasion du Festival Paris Quartier d’été, l’Opéra de Paris (Garnier) ouvre ses portes à Youssou N’dour pour « Africa Opera » fresque autour de l’identité africaine avec la participation d’Angélique Kidjo, Aïcha Kone et Djanka Diabaté. Ce type de prestation est peu fréquent dans le temple de l’art lyrique et rend l’événement exceptionnel.

Neneh

De son propre aveu, Youssou estime que sa musique tarde à s’imposer à l’étranger. Pourtant avec le simple intitulé « Seven Seconds » chanté en duo avec Neneh Cherry mais sans consonance africaine, il se fait plus largement connaître du grand public, amateur généralement de musique anglo-saxonne. Véritable carton commercial à travers le monde (1.500.000 exemplaires vendus), le titre lui permet une percée dans le domaine de la variété internationale.

En 94, le nouvel album profite des retombées de « Seven seconds ». Intitulé « Wommat » (Le Guide), il est vite classé dans les charts européens, preuve que la star sénégalaise a enfin conquis les marchés extra africains. On trouve une reprise de Bob Dylan, « Chimes of Freedom » et « Undicided », le simple remixé par le duo français Deep Forest. Youssou se veut ici le guide musical de ses aficionados dont le nombre grandit au fur et à mesure des tournées qu’il effectue régulièrement en Europe et en Afrique de l’Ouest.

Toujours entreprenant, le « Prince du Mbalax » s’aventure dans le monde traditionnel des griots africains (dont il est un descendant) et leurs rend hommage en chantant avec Yandé Codou Sène, grande personnalité de la scène sénégalaise sur un album « Voices of the Heart of Africa ». Chansons traditionnelles et ballades sont au programme de ce disque magnifique, co-produit avec le label allemand, World Network en 96. Le 20 septembre, il décroche avec Papa Wemba, le prix du « meilleur artiste africain » des premiers Trophées de la musique africaine organisés en Afrique du Sud.


But !

En 97, les deux artistes s’associent pour le compte du Comité International de la Croix Rouge, avec d’autres musiciens africains pour une chanson « So why ? », composé par Wally Badarou et qui appelle à la réconciliation de l’Afrique.

Mais l’événement est sans conteste la participation artistique de Youssou N’dour à la Coupe du Monde 98 de football en France. Le titre « la Cour des grands » avec la chanteuse belge Axelle Red comme choriste exceptionnelle, est retenu comme hymne par Michel Platini, responsable de l’organisation de cette grande manifestation. Passionné de football et internationalement reconnu, Youssou N’dour élargit encore son image. Cette année-là, on l’entend également sur l’album d’Alan Stivell, « 1 Duar ». Mais si aucun nouvel album n’apparaît dans le paysage musical international, Youssou ne sort pas moins de quatre cassettes au cours de l’année 98.

Au printemps 99, il donne un concert exceptionnel sur la scène new-yorkaise du Hammerstein Ballroom au cours duquel Stevie Wonder fait une apparition mémorable.

Devenu star, chacun de ses disques est attendu avec beaucoup d’intérêt. C’est le cas de « Joko » (From Village to town) qui après de long mois de maturation voit enfin le jour en février 2000. Pour le marché international, Youssou déploie les grands moyens. Sur cet album, il y a Wyclef des Fugees qu’il a rencontré à Londres et qui a travaillé sur trois titres. Il y a aussi Peter Gabriel et Sting qui viennent apporter leur contribution en chantant sur un titre chacun. Finalement, la musique du chanteur sénégalais s’apparente à une pop de facture internationale, que celui-ci ne renie d’ailleurs pas du tout.

C’est cette double casquette de chanteur traditionnel et de chanteur international que Youssou N’Dour souhaite mettre en avant lors du Grand Bal qu’il donne à Paris Bercy le 21 octobre 2000. Il organise même la venue à Paris d’une partie de ses fans sénégalais. Composé de deux parties, le spectacle présente d’abord une série de duos de l’artiste avec des chanteurs aussi variés que Cesaria Evora, Zazie, Passi ou Peter Gabriel. Puis après une longue pause, c’est le moment du grand bal qui dure toute la nuit.

Le Grand Bal de Bercy devient alors un événement annuel que tous les fans’ club de Youssou ne ratent pour rien au monde.

Chanteur et musicien remarquable, homme d’affaire avisé, la star sénégalaise multiplie les activités et semble vouloir occuper tous les terrains de la création musicale. S’il produit d’autres artistes comme Cheikh Lô, Positive Black Soul, Pacotille c’est pour favoriser le mouvement artistique africain, pour les aider à se structurer et leur donner une chance de réussir le crossover. Vaste entreprise qui ne fait pas peur à l' »Enfant de la Médina » !


Twitter: @YoussouNdourSN
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