nous sommes
des épaves
à la dérive
sur une nuée de songes
il est donné
aux élus – si peu nombreux –
de transvaser
les manifestes du sens
en des sillons
cendrés de lumière
quant aux autres – nous –
il ne faut guère les blâmer
il leur suffit
car doués pour la chair
l’attirail des mondanités
et le clinquant de la matière
ils sont les plus démunis
car ils besognent
une liberté qui fuit
alors que tout est déjà écrit
nous sommes ainsi
dérisoires
et conçus pour échouer
faut-il en rire ou en pleurer
nul ne le sait
mais les
dépositaires des aveux
ou est-ce d’un oubli
d’un indicible
dont le vouloir
est la supercherie
///Article N° : 8983