« Abidjan est doux, Babi love, Abidjan est dure, Babi blues Abidjan slame aussi, grâce à une joyeuse bande de ménestrels modernes et activistes du verbe libre. Bee Joe, Kapegik, Lyne, Amee, NoucyBoss, Philo, Destou Popov, L’Etudiant, Sergeph, Olilili et Roi Fort Malick se sont rencontrés en décembre 2013 lors d’une soirée tournoi slam organisé par le Goethe Institut », écrivait
Il y a bien longtemps, mon père m’a dit : Fiston,
Fais bien attention à tes fréquentations
Mais comme Saint Thomas, j’ai voulu voir avant de croire
Oh que oui
si jeunesse savait
.je viens de le savoir
Malheureusement sur le tard
Mon père m’a dit : hey
p’tit
Quand les temps seront roses,
Tu connaîtras beaucoup d’amis
Mais quand les temps deviendront moroses
Pause,
Observe et tu verras
Infréquentable tu seras
Comme un banni on te verra
Et même des cornes tu pousseras
Tu n’ crois pas, tu verras,
Au moindre coup de pétard, seul tu resteras
Seul tu resteras
Comme cet enfant triste qui côtoie les murs froids d’un orphelinat
Seul tu resteras
Utilisé puis rejeté comme un enfant soldat
Seul tu resteras
Pire, comme cet sans abri que nos regards tuent sur un boulevard
Seul tu resteras
Plein de regrets comme un bagnard
Tu n’y crois pas, tu verras,
Au moindre coup de pétard seul tu resteras
Je dis bien, seul tu resteras
Tu parles d’amis,
Ah
Ok, c’est même très bien que d’avoir des amis
Certains pour évacuer le spleen
D’autres pour célébrer l’halloween
Mais peu délieront la bourse quand viendront les soucis
Ça je te le garantis
Car moi j’ai vu, j’ai entendu, j’ai vécu
Je n’y crois plu
Mais bon, c’est mon point de vue
Certains de tes compagnons
Ils sont juste là pour soupeser ton pognon
Et dans ton dos les mêmes diront
Oh oui, il a eu ceci, Il n’a pas fait cela
Et pourtant, bien heureux dans la joie ils étaient toujours là
Mais au moindre coup de pétard, seul tu resteras
Je dis bien, seul tu resteras
Seul tu resteras
Comme ce grand malade qui a la peau sur les os
Te voir, ils vont te fuir
Grave, t’as zéro
Te parler, ils vont se l’interdire
Ton numéro zappé
Chez toi, oublié
Et pourtant, ils y allaient boire et manger à satiété
Oh mon DIEU ! Quelle attitude
Que c’est odieux l’ingratitude
N’est pas ?
Mais toi, tu ne crois pas
Tu verras
Au moindre coup de pétard, seul tu resteras
Je dis bien, seul tu resteras
Certains de tes amis, ils vont parier, jurer, te rassurer
Jamais, on ne va te laisser tomber
T’es un frère,
Crois pas à ça
ce sont des promesses de maquis
Des paroles en l’air !
Moi, pas plus tard qu’avant-hier, ils m’ont fait la leçon
Hier, j’ai fait l’évaluation
Aujourd’hui, c’est terminé j’ai fait la correction
Ils m’ont vu en gaou
Trainé dans la boue
Oh Bee Joe, il n’a plus de sous
Et pourtant, ensemble on a fait les quatre cent coups
Et pourtant ensemble, on était partout
J’étais en genou, ils ne sont pas venus au rendez-vous
Mais grâce au TRÈS HAUT, je me suis mis debout
J’ai grandi, mûri, réfléchi
Et plus que jamais, je suis aguerri
Alors, tu conviens avec moi, que n’importe qui
Maintenant, ne peut être mon ami
Mais comme me disait mon feu papa : « tant pis mon p’tit, si tu ne me crois pas »
Mais toi, dès aujourd’hui, prends soin de le noter dans ton agenda
Et un jour, tu t’en souviendras
Au moindre coup de pétard, seul tu resteras
Je dis bien, seul tu resteras
Je vais conclure, juste te dire qu’il n’y a pas pire tristesse
Que de se sentir abandonner par les siens
Surtout quand on est dans la détresse
Et qu’on n’a le plus besoin de leurs soutiens
C’est vrai que chacun doit se bâtir, se construire à l’expérience
Mais se l’entendre dire, tout le monde n’a pas cette chance
C’est pourquoi du fond de mon cur pour toi
Je ne le souhaite pas
C’est juste te dire, t’avertir, te prévenir
Afin qu’un jour tu puisses t’en souvenir
Et te dire : « ah oui, un certain slameur Bee Joe me l’a dit »
Si tu l’as compris ainsi
Oh
.franchement
Merci
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