Africana, rencontres franco-africaines d’Asnières-sur-Seine

Un rendez-vous des ailleurs riverains

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Cette semaine de manifestations et d’échanges interculturels a vu le jour, du 14 au 20 février 2000, à l’initiative d’un groupe d’associations dynamiques et grâce à la mobilisation des infrastructures municipales – cinq lieux avec expositions et projections, salon de coiffure africaine ouvert au public, rencontres et spectacles, pour sensibiliser la ville à l’apport culturel de sa population d’origine africaine.

En choisissant de donner une réelle ampleur à un projet associatif limité dans ses moyens, les responsables culturels de la ville d’Asnières, le centre socio-culturel (futur Centre Yannick Noah, son futur parrain) et la municipalité ont sans doute fait plus que de monter un simple programme de divertissements. Ils ont manifesté une forme de reconnaissance du travail de proximité fourni par le tissu associatif de la ville et favorisé sa présentation au grand public (Asnières entr’aide, Association Gilles Ploquin, le conseil de famille Freycinet, France Espoir, SOS réfugiés mauritaniens, Ville Univers , CLAQNSE et Artisans du Monde). Tout au long de la semaine, des temps de dialogue et de réflexion avec de nombreux intervenants ont élargi les problématiques associatives en les reliant à des domaines spécifiques tels que les sciences sociales, l’anthropologie, la littérature et la philosophie.
D’un événement à l’autre, enjeux associatifs et expressions artistiques s’entremêlaient : un peu comme si les préoccupations du quotidien s’étaient teintées du rayonnement des oeuvres, et inversement. Au Théâtre Armande Béjart, Le Théâtre noir de la Compagnie Benjamin-Jules Rosette nous ouvra Une Porte sur la mer, semblant nous souhaiter d’exotiques vacances sur des rivages en trompe-l’œil. Gabriel Kinsa, comédien-conteur, convoqua les esprits des espaces verts à l’Aspic Théâtre. Et à l’ambassade du Burkina Faso, le film documentaire sur l’écrivain Sony Labou Tansi (Diogène à Brazzaville de Léandre-Alain Baker et Ferdinand Batsimba), nous éclaboussa d’une eau noirâtre qui n’était plus celle du fleuve Congo mais bien celle qui coule sous le pont Mirabeau. Pour clôturer, Toups Bebey orchestra magistralement le deuil de nos amertumes, avec sa fanfare du Spirit Pan African Brass Company.
Au fait, était-ce un songe ? Non, Africana est un temps de réflexions pluridisciplinaires sur les rapports interculturels urbains, un pari sur les re-connaissances mutuelles.

///Article N° : 1332

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