Afriscope 2015

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Depuis 2007, Afriscope le magazine papier d’Africultures, s’intéresse aux dynamiques citoyennes et interculturelles en Ile-de-France. Tour d’horizon des thématiques abordées en cette année 2015 qui se termine.

[Afriscope 44 – novembre, décembre 2015] : Rencontre avec l’imam Mohamed Bajrafil autour de son livre Islam de France, l’an I
« La laïcité est pour moi quelque chose de coraniquement naturelle. La liberté est donnée à tout un chacun de croire ou de ne pas croire » nous confie Mohamed Bajrafil dans ce numéro. Se posant comme homme de la réconciliation, il appelle à une réforme de la lecture des textes de l’islam. Lettré et communicant hors pair, cet imam d’Ivry-sur-Seine (94) qui est né aux Comores, vit en France depuis 16 ans. Son livre Islam de France, l’an I se révèle nécessaire pour dépoussiérer le débat sur la place des religions en France. Il renvoie chacun à ses responsabilités dans le climat de crispations identitaires actuelles.

[Afriscope 43 – septembre, décembre 2015] : Diversité, un symbole et après ?
En Une de ce numéro, Bakary Sakho. Son premier livre, Je suis, publié chez une toute nouvelle maison d’édition, Faces Cachées. Enfant du 19e, gardien d’immeuble dans le quartier Cambrai-Curial, militant associatif, il prend la plume. « Je suis un personnage aux multiples identités […] complet et complexe » écrit-il dans cet essai-témoignage. Né de parents mauritaniens, il y valorise son héritage culturel soninké, sa spiritualité musulmane et y parle d’éducation. Ouafa Mameche, éditrice, l’accompagne et fait de ce premier livre, son manifeste : mettre en avant des auteurs singuliers en utilisant des stratégies marketing issues des cultures urbaines. Ensemble, avec Je suis, ils envoient un message de mobilisation collective. L’enjeu ? Se réapproprier les mots, penser les quartiers où ils vivent par eux-mêmes, agir et transmettre. Le tout pour « créer une société multiculturelle soudée ». Rencontres dans Afriscope.

[Afriscope 42 – été 2015] : La négritude de Youssoupha
« J’écris ce texte un 9 janvier et quelques mètres à côté c’est la guerre… », scande Youssoupha dans « Love Musik », extrait de son nouvel album NGRTD, pour « négritude ». Afriscope l’a rencontré. Ça fait 10 ans qu’il pense à ce disque, et c’est au cœur d’un contexte où les crispations identitaires menacent, qu’il choisit de le sortir. Justement, pour aller à leur encontre. « Je suis père, je suis musulman, je suis français, j’ai plusieurs identités dont je suis fier. Être noir en fait partie » et d’ajouter « si on se retrouve tous dans le même moule identitaire parce qu’il faut renier ce qu’on est, [qu’aurons-nous] à partager ? ». Définit dans les années 1930, en pleine colonisation, par Césaire, Senghor et Damas, comme « la négation de la négation de l’homme noir », la négritude est une affirmation ; elle renvoie à une histoire commune, une histoire douloureuse – de l’esclavage à la colonisation – en partage. Une trajectoire liée, qui dessine depuis des siècles la société multiculturelle actuelle.

[Afriscope 41- mars, avril 2015] : Insurrection poétique
« Que peut la poésie ? », s’interrogeait déjà Africultures en 2000(1). Quinze ans plus tard, votre magazine Afriscope renouvelle la question, faisant également écho au poète Hölderlin qui, au XIXe siècle, demandait : « À quoi bon la poésie en temps de détresse ? » « L’insurrection » répondait la 17e édition du Printemps des poètes. L’insurrection, l’insoumission, la révolte, la faim furieuse du bonheur sont aussi les invitées de ce numéro spécial « poésie ». Par les mots, les images, les jeux de langues, elle permet au minimum « une insurrection de la conscience » selon l’éditeur et poète Bruno Doucey. « La poésie, c’est le refus radical d’une pensée unique, normative, réductrice », en opposition alors aux crispations, aux replis, aux rejets et aux fixations que les temps actuels pourraient attiser. Faire un pas de côté, « se reconnecter à l’essentiel et aux autres », affirme Kaddour Haddadi, en Une de ce numéro. À ses côtés, Julien Delmaire, Silex et Kalimat. Tous, écrivent, disent, chantent ou performent leurs mots pour les offrir en résonance avec le monde.

[Afriscope 40- janvier, février 2015] : Tour d’Europe des dynamiques antiracistes
Construite et pensée dans un idéal de vivre-ensemble, de liberté de circulations, d’échanges et de solidarité, l’idée même d’Europe se morcelle dans les stéréotypes et le repli. Mais la société civile, ses militants et ses artistes, vibre encore de résistances aux assignations identitaires. Afriscope est allé à la rencontre d’acteurs antiracistes dans plusieurs pays européens. Des citoyens qui répondent par la mobilisation, l’éducation, le lobbying politique, la réflexion et la création, à la haine, la peur, et le rejet exacerbé. Et parce que le champ de l’antiracisme est vaste et ses définitions complexes, Afriscope a choisi de présenter, de manière non-exhaustive, quelques-uns de ses visages ; certains à vocation généraliste, d’autres concentrés sur une problématique de mémoire et d’histoire, sur le combat politique, ou contre le racisme institutionnalisé.
En Une, Johny Pitts, photographe, qui positive ses identités plurielles à travers le terme « afropéen ».

///Article N° : 13397

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