Dans La récolte douce des larmes (Grasset, 1999), Edwige Danticat explorait déjà l’importance des rêves, ces échappées qui permettent de continuer à vivre quand la réalité devient oppressante. Dans Après la danse, intitulé » récit » plutôt que » roman « , elle revient sur le carnaval de Jacmel, le rêve éveillé de toute une ville. Petite, son père lui interdisait d’y participer, ce qui ne faisait qu’attiser la curiosité de l’enfant. Adulte, exilée aux Etats-Unis, elle revient à Haïti pour participer à l’événement. Au lecteur, elle raconte l’histoire et la mythologie du carnaval, les préparatifs, les rivalités entre différents groupes, les visions des artistes sur ce défilé haut en couleurs. Et, surtout, son excitation d’enfant retrouvée à la vision des masques, au son des tambours, au contact de la foule compacte par laquelle elle est happée. » Après la danse, le tambour est lourd « , dit un proverbe haïtien. Mais pendant la danse, il est si léger T.T.
Après la danse, d’Edwige Danticat. Traduit de l’anglais par Jacques Chabert, éd. Grasset, 216 p., 20 euros.///Article N° : 3650