En écho au Salon International du Livre de Ouagadougou, un large panel de professionnel burkinabè du livre se fédère et s’organise au sein de la Sages, une association d’envergure nationale qui uvre pour se réapproprier collectivement la chaîne du livre.
Depuis plus de vingt ans, les acteurs de la chaîne du livre au Burkina Faso évoluent de façon isolée. Les regroupements d’écrivains créés pour rompre cet isolement sont plongés dans une léthargie que beaucoup déplorent. En effet, les derniers nés comme l’Union des gens de Lettres (Ugel) et la Mutuelle pour l’Union et la Solidarité des Ecrivains (Muse) au début des années 1990, s’ils ne sont pas officiellement dissous, ils ne fonctionnent pas de façon visible. Avec la création d’une manifestation comme la Foire internationale du Livre de Ouagadougou (devenu Salon International du Livre de Ouagadougou à sa dernière édition) à l’initiative du ministère de la Culture, les autorités du Burkina Faso ont posé un acte politique d’envergure qui appelait les écrivains à se mobiliser. De ce constat est née l’idée d’une nouvelle association qui regrouperait à la fois les écrivains, éditeurs, détenteurs de savoirs traditionnels et même des juristes spécialisés dans les droits d’auteurs. Ainsi est née la Société des Auteurs, Gens de l’Ecrit et du Savoir (SAGES) qui a été portée sur les fonts baptismaux le vendredi 1er avril 2011.
Son bureau exécutif composé de cinq membres est dirigé par Dramane Konaté, romancier et dramaturge et par ailleurs secrétaire général de la Commission Nationale pour la Francophonie. La jeune équipe est encadrée par des écrivains plus expérimentés comme Pacéré Titinga, Pierre-Claver Ilboudo, Jacques Prosper Bazié, Paul Tinoaga Ouédraogo ou Ansomwin Ignace Hien. Les créateurs de la nouvelle association ont eu la sagesse de faire appel à l’expérience de ces sommités qui leur servent de mentors à travers une entité qui conseille le bureau exécutif.
Parmi les missions et objectifs de la Sages, on peut citer la création d’un Ordre et d’une maison de l’écrivain, la création d’un pôle de conseil littéraire, juridique et socioprofessionnel dans le domaine de l’écrit et du livre, la promotion de la critique littéraire journalistique et bien d’autres idées nouvelles.
La promotion de la littérature burkinabè passe par sa mise au programme de l’enseignement secondaire. En effet, si celle-ci fait l’objet d’un cours à l’université de Ouagadougou, sa traduction d’enseignement au collège et au lycée n’est pas encore effective. Aussi, en collaboration avec le ministère des Enseignements secondaire et supérieur, la Sages entend jeter une passerelle entre les écrivains et les élèves au travers des professeurs de français qui étaient massivement représentés à l’assemblée générale constitutive. Etaient également présents des universitaires comme l’historien Hamidou Diallo représentant du ministère des Enseignements, le spécialiste de littérature orale Albert Ouédraogo de l’Université de Ouagadougou et Mathias Kyélem de l’Université de Koudougou.
Association à vocation nationale, la Sages voudrait mettre sur pied, dans les prochains jours, des antennes régionales pour une mise en route de ses projets dans tout le pays.
Une exposition consacrée aux écrivains disparus est organisée au sein de la Commission nationale pour la Francophonie. Le vernissage a eu lieu le 1er avril, elle dure jusqu‘au 1er mai 2011.///Article N° : 10032