Ne faut-il pas se rapprocher d’un organisme international comme l’UNESCO qui a mis au point des outils de travail et une bibliographie en matière de manuels scolaires adaptée au continent africain ? On cite l’ouvrage de Falk Pingel en anglais Unesco Guidebook on, textbook research and textbook revision 2e édition publié à Paris et à Braunschweig en 2009 avec le concours du Georg Eckert Institute for International Textbook Research [email protected] et site www.gei.de. Contestation. Cette information est-elle disponible en français ? L’UNESCO est-elle un garant fiable en matière de manuels scolaires ? On rappelle l’exemple de l’Histoire générale de l’Afrique en 8 volumes éditée conjointement par Présence Africaine, Edicef et l’UNESCO en 1986 qui fourmille d’erreurs et de préjugés. Il n’a pas d’audience ni de crédibilité et repose sur une vision anglo-saxonne du monde.
Le manuel d’histoire franco-allemand est un exemple d’une vision commune de l’histoire par deux pays qui ont été adversaires. L’idée est née lors d’une session du Parlement des Jeunes. Ne pourrait-on imaginer que des jeunes de France et d’Afrique prennent la même initiative parce que justement ils sont de la génération qui n’a pas vécu l’année des indépendances et qui peut donc prendre ses distances avec des histoires relatées contradictoirement ? Contestation. Le manuel franco-allemand était une bonne idée mais n’a pas eu d’impact. Quelle est l’organisation franco-africaine de jeunes qui pourrait supporter une telle initiative ?
La Grande Bretagne, l’Espagne, le Portugal s’interrogent-ils autant que nous sur leur passé colonial ? La question est restée sans réponse
S’il est vrai que l’Afrique, comme l’a rappelé Eugénie Diecky a vocation à être le « grand continent du XXIe siècle », il est regrettable que cela se fasse sans la France. Il faut en chercher les raisons à la fois dans l’afro-pessimisme, le dénigrement de la France par les plus hautes autorités africaines qui préfèrent se tourner vers l’Inde et la Chine. « Le temps ne se rattrapera pas et on se demandera plus tard comment les Chinois et les Indiens sont arrivés ».
« Les enfants de nos amis africains font leurs études aux Etats Unis ou au Canada » pour des raisons de visas non obtenus, de bourses plus généreusement accordées. Or « on est toujours l’ancien élève de sa dernière école ». Contestations. Le formatage par le continent américain est-il si prégnant ? De toute façon ces enfants ne retourneront pas au pays d’origine. La France aussi fait du lobbying. Et les pays africains ne sont pas conscients de ce qu’ils perdent en laissant partir leurs élites.
L’hypermnésie est une pathologie mémorielle qui a pour conséquence le risque de l’amnésie ou d’une mémoire partielle. Travailler sur la mémoire c’est s’efforcer d’en revenir à une véritable anamnèse, c’est à dire travailler non pas sur une année mais sur la mémoire longue de chaque continent. C’est la condition pour que chacun retrouve sa fierté de se situer et d’être lui-même. Contestation. Pour travailler sur une mémoire longue, il faut prendre le temps de s’arrêter sur des étapes symboliques comme l’est justement l’année des indépendances
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