Des histoires d’amour qui finissent bien

La collection sentimentale Adoras des Nouvelles Editions Ivoiriennes ravit le public ivoirien.

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Le beau Adonis-Rodolphe Kiley arrivera-t-il à conquérir le coeur d’Isidora Dufoix, jeune pianiste aveugle ? Kenza réussira-t-elle à convaincre Thierry de son amour malgré les approches de la belle mais superficielle Raïssa ? Et qu’adviendra-t-il de la jeune Myriam, contrainte d’abandonner ses études pour épouser Ismaël, un homme qu’elle n’a jamais vu ?
Lancée en mai 1998 avec six titres, la collection Adoras des Nouvelles Editions Ivoiriennes fait le régal des Ivoiriens assoiffés d’histoires sentimentales. »Nous comblons un vide sur le marché », affirme Méliane Boguifo, directrice de la collection. »Le public féminin – et masculin aussi d’ailleurs !- raffolent des histoires d’amour. Il suffit de voir le succès des séries brésiliennes à la télé. »
Avec Adoras, plus besoin de se contenter des récits importés où les lecteurs africains, selon Boguifo, ont du mal à se retrouver : »On nous parle de châteaux, de neige, d’attitudes qui ne collent pas avec notre réalité », explique-t-elle. Ici, on se donne rendez-vous à l’Hôtel Ivoire, on mange de l’attiéké dans les maquis et on écoute Ismaël Lô. N’empêche, les voitures restent des Jaguar et des Mercedes, les hommes (producteur, médecin, homme d’affaires ou chef d’entreprise) sont riches, et les femmes (secrétaire, étudiante, chanteuse, pianiste ou employée d’agences de voyage) toujours jeunes et belles. Les titres sont évocateurs : Coeurs piégés, Ce regard de feu, Un bonheur inattendu, Cache-cache d’amour… – ce dernier étant un des plus vendus parmi les onze titres de la collection.
Education sentimentale
Les auteurs utilisent pour la plupart des pseudonymes, à l’exception de deux étudiantes ayant publié sous leur propre nom. Certaines règles sont à respecter, précise Méliane Boguifo, alias Carmen P. Lopez, auteur de Coeurs piégés : »Il nous faut des histoires qui accrochent et qui finissent bien. On doit aussi prôner la noblesse des sentiments. Les hommes ne doivent pas être des goujats, ou alors il faut qu’ils se repentissent avant la fin ! Nous voulons faire une éducation sentimentale de notre public. » La directrice tient au contexte africain : »Les gens doivent pouvoir se retrouver dans les histoires » et, plus prosaïquement : »Pas plus de 75-80 pages dactylographiées ! » Ajouter à cela un brin d’érotisme et beaucoup de rêve. La recette marche à merveille : le tirage de la première fournée de six titres s’élevait à 10 000 exemplaires par titre, dont 80% serait, selon la directrice, déjà écoulé. Vendu à 1500 CFA, les ouvrages s’achètent en librairie et dans les kiosques.
Une première dans l’édition francophone de l’Afrique de l’Ouest, Adoras tient à conquérir les autres capitales de la région. Si les ventes de Dakar n’atteignent pas encore celles d’Abidjan, ce n’est qu’une question de marketing, souligne Méliane Boguifo. Une importante campagne de promotion avait en effet accompagné le lancement de la collection en Côte d’Ivoire : publicité dans la presse, spots de télévision, concours et rencontres avec les libraires. Pour faire découvrir la sous-région aux lecteurs – et peut-être conquérir de nouveaux marchés ? -, la directrice suggère désormais à ses auteurs de faire voyager leur héros dans d’autres pays africains.
Les prochaines sorties, dont Tu seras mon épouse et Folies d’une nuit, sont prévus pour le printemps. Une dizaine de manuscrits attendent leur publication. Même si elle estime que ce ne soit pas un nombre suffisant, Méliane Boguifo est confiante : »Je pense qu’Adoras aura une longue vie. » Mais à une condition : »Il faut que le public continue à apprécier. » Ainsi, pour remédier aux quelques critiques sur les couvertures, jugées trop occidentalisées, elle promet de revoir les consignes aux illustrateurs…

///Article N° : 910

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