Très influencé par la tradition de pratique de cet instrument à vingt et une cordes développée à Bamako, mais désormais résidant à New York, Mamadou a très précocement développé un penchant affirmé pour une approche esthétique faisant voler en éclat toutes les frontières, et clivages : il s’est ainsi produit au fil des concerts ou sessions aux côtés d’artistes d’horizons si différents qu’ils incluent Donald Byrd, Eric Bibb, ou Randy Weston. Son cinquième album en nom propre, enregistré à Bamako en 2009, revitalise la tradition de la kora, en lui adjoignant cette infinitésimale note bleue qui positionne l’instrument sur la scène internationale. Les sessions réunissent, outre le leader, le spécialiste du ngoni (instrument à cordes pincées d’Afrique de l’Ouest) Abou Sissoko, le virtuose du balafon Lansana Fode Diabate, ainsi que le joueur de calebasse Adama Diarra. Quant à Noah Jarrett (fils d’un premier mariage du pianiste Keith Jarrett), bassiste et compositeur, il apporte des tréfonds de Brooklyn la saveur occidentale d’un groove immémoriel.