Elle

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je sais tes blessures
dans les entrelacs du temps
je sais que le souvenir du sang
sentence les traversées de ces pierres
je sais que tes mots
lapident tous les sillons de la grande souffrance
que tu foules les terres
drapée dans un manteau d’ombres
que tout bonheur
même le plus limpide
est archivé
dans l’acide
je sais les absences de ta chair
de même que ses fougues
je sais que ta sérénité apparente
recèle les persiflages de la folie
que toute cette clarté
confond les plus grands abysses
qu’elle peuple de lumière
mes poèmes
je sais que tes tresses
noires et précaires
déploie les palimpsestes des nuits
je sais que tu sèmes dans ces fleuves qui creusent ma peau
cette parole
qui engrange les soleils
je sais les rêves tailladés
et le verbe testamentaire qui les cautérise
je sais que tu es possédée
par les cabales de la mésalliance
par cette poésie convulsée
qui fourrage tes sens
par l’angoisse d’un ailleurs
qui ne cesse de fuguer
je sais les canevas de ton être
les premières pulsations de ton cœur
les algèbres de tes paradoxes
je sais que tes mots
sont un miroir
où je me contemple
et deviens ce que tu contemples
ce visage embrasé
par les narcoses de la beauté absolue

Ce poème est illustré par un tableau de [A Vimla Dindoyal]///Article N° : 10415

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