Événements

Festival Origines Contrôlées 2005
Issus de l’immigration? Issus de la colonisation ? Le festival Origines Contrôlées propose concerts, débats-rencontres, expos, théâtre, danse, slam…

Français

Le festival Origines Contrôlées propose concerts, débats-rencontres, expos, théâtre, danse, slam…

La soirée d’ouverture le 26 novembre se déroulera au Zénith de Toulouse, puis la semaine du 28 novembre au 3 décembre sous chapiteau…

Le cabaret du « plein emploi »
En partenariat avec Nitroscenium Le festival se déroulera pendant une semaine unique, dans un cadre unique. Sous un chapiteau dans la zone de loisirs des Argoulets à Toulouse, nous créerons « le cabaret du plein emploi ». Le chapiteau sera chauffé, il sera possible de s’y restaurer. Il offrira une ambiance propice à l’échange, le partage et la convivialité.
Tous les jours seront proposés : un débat, un concert, un spectacle. Seuls les concerts du 26 novembre, du 2 et du 3 décembre seront payants, tout le reste de la semaine sera gratuit.

Exposition « 17 octobre 1961.17 illustrations. »
Reproductions de dessins de 17 illustrateurs donnant leur vision du 17 octobre 1961.
Le 17 octobre 1961, lors d’une manifestation non-violente contre le couvre-feu qui leur était imposé, des dizaines d’Algériens étaient assassinés à Paris par des fonctionnaires de police aux ordres de leurs supérieurs.
Chaque année, avec comme point fort la date anniversaire du 17 octobre un long travail de sensibilisation et d’interpellation est accompli. Aujourd’hui grâce aux enquêtes, aux témoignages, aux publications, personne ne conteste plus la réalité de cet événement aussi tragique que scandaleux. L’expression est donné à 17 talentueux illustrateurs, pour la plupart de presse, afin qu’ils livrent selon leur identité et leur sensibilité, leur approche de cet événement.

Thématique des débats
Des débats-rencontres seront proposés chaque jour, où, au delà des points de vue scientifique, la place sera faite à des propos originaux d’artistes, d’écrivains ou d’acteurs associatifs et politiques.
Concernant les thèmes des débats, nous nous attacherons à mettre en évidence les liens entre l’histoire et des enjeux plus contemporains.
Nous aborderons l’histoire de l’immigration comme une question transversale. En faisant le lien avec l’histoire ouvrière, la culture, la question des femmes, la mémoire de l’esclavage. Il s’agit d’éclairer les problématiques actuelles en les situant dans un temps plus long et en comparaison avec d’autres questions politiques.

L’immigration en chanson
Tout au long de la semaine nous voulons mettre l’accent sur le thème des chansons de l’immigration.
Dans les années 1960, 1970, quand la télévision n’a pas encore complètement envahi les maisons, les immigrés se retrouvent au café et les chansons étaient toujours présentes. Ces chansons sont de véritables « témoins », de la vie quotidienne, et de la nostalgie de ces hommes et femmes qui pensent encore à ce moment-là, que l’exil ne durera pas. Chaque jour, rendez-vous sera pris pour voir et écouter ces chansons.
« L’0rchestre Maison » sera le fil rouge de la semaine. Ce groupe constitué par des artistes toulousains avec le groupe Azarif, il proposera de (ré) interpréter un certain nombre de chansons (souvent en français ou en franc arabe) d’artistes arabes, berbères, juifs… qui ont marqué le quotidien des premières générations immigrées et l’enfance des suivantes : Mazouni, Blond Blond, Lili Boniche, Slimane Azem, Enrico Macias, Rabah Driassa, Dahmane El Harachi…

« Les Voitures cathédrales »
Les photos présentées pour la communication de ce festival sont tirées de l’exposition du photographe Thomas Mailaender. Il propose une série de douze images représentant des « voitures cathédrales ». Ce terme générique a été inventé par les dockers du port autonome de Marseille. Il désigne les véhicules qui permettent d’acheminer, par bateaux, des tonnes de marchandises à travers la Méditerranée, depuis Marseille jusqu’au Maghreb. En constant transit entre deux territoires, le nord et le sud, ces containers sur quatre roues sont une matérialisation évidente du concept de la frontière et des frottements culturels qui en résultent.

SAMEDI 26 NOVEMBRE 2005

19h. Zénith de Toulouse. 24 euros pré vente. 25euros sur place.
co-production Bleu Citron, le Bikini et Tactikollectif.

AMADOU & MARIAM : World – Rock blues
Amadou Bagayoko est un guitariste épatant sorti du formidable creuset des années 70, à l’heure des indépendances proclamées, du temps des effusions d’un Mali bouillonnant d’idées en tout genre. Mariam Doumbia chante depuis toute petite, grandie à l’écoute de la radio de son père et formée lors des fêtes traditionnelles qui rythment le quotidien malien.
Amadou et Mariam se sont installés à Abidjan, ils se font remarquer, enregistrant des cassettes qui se font entendre dans toute la région.
Depuis, ils ont débarqué en France, avec un refrain qui ne tarde pas à les faire connaître : « Je t’aime mon amour, ma chérie… ». Depuis 1998, ils ont beaucoup tourné, en France puis aux Etats-Unis, retournant comme un seul homme le public happé par la chaleur d’un show bouillant, un chaudron composé de nombreux ingrédients : inflexions rurales, gorgées de soul, poésie du blues, rythmiques telluriques et ainsi de suite… Trois disques au compteur et des milliers d’heures en concert, Amadou & Mariam ont imposé ce double prénom, sans forcer, avec naturel. Pour ce nouveau chapitre, il y a aussi Manu Chao, il les a rencontrés, puis a décidé de se mettre derrière les manettes pour enfiler la casquette de producteur pour leur nouvel album « Dimanche à Bamako ».
« Dimanche à Bamako », nouvel album www.amadou-mariam.com

TIKEN JAH FAKOLY : Reggae roots
Tiken Jah Fakoly est le nouveau symbole du reggae africain, il cultive un reggae 100% roots aux couleurs de l’Afrique, son pays, mais aussi profondément inspiré par les influences jamaïcaines. Que ce soit la batterie, lourde ou rapide, les cocottes de guitares agitées, l’énergie militante des cuivres, les plaintes fatalement régulières des choeurs ou le chant envoûtant de Tiken Jah, tout est rythme.
Rasta musulman, Tiken Jah Fakoly partage plusieurs cultures qu’il défend chacune, parle plusieurs langues et chante son reggae pour tout le monde. Concerné par les problèmes de son pays, il n’hésite pas à dire ouvertement ce qu’il pense, à citer des noms et à montrer les plaies du doigt. Il alterne le français et le dioula, sa langue maternelle, qui se marie très bien à ses textes engagés et colorés. Chanteur militant, il prône pourtant la paix et l’unité et revendique ses idées sans violence. « Notre rôle en tant qu’artiste est de calmer le jeu et d’informer les gens sur ce qui se passe vraiment ».
Sur scène, sa réputation n’est plus à faire. Il remplit des stades entiers en Afrique. Véritablement charismatique, il sait parler aux foules n’hésitant pas à fustiger son auditoire et à calmer les esprits surchauffés. Un chanteur de reggae plutôt remuant, incontournable.
« Coup de gueule », nouvel album www.tikenjah.net

LUNDI 28 NOVEMBRE 2005

18h. Débat- rencontre « 30 ans de luttes de l’immigration… »
Mouvements des travailleurs Arabes, marches pour l’égalité, luttes de sans papier, engagements quotidiens… Etat des lieux de la situation sociale et politique des Français issus de l’immigration post coloniale. Bilans et perspectives.
avec : Dominique Vidal : co-auteur du livre « Le mal être arabe », rédacteur en chef du Monde Diplomatique.
Mogniss H. Abdallah : journaliste, producteur de films documentaires (Douce France ; La Ballade des sans-papiers, le Syndrome de Hoyerswerda), dirige l’agence de presse Im’média, auteur de « J’y suis, j’y reste, les luttes de l’immigration depuis les années 60 ».
Animé par Salah Amokrane.

20h30. L’immigration en chanson.
Reprises, par le groupe Azarif, d’un répertoire de « chansons de l’immigration ».
21h15 Précises. Gratuit.

Théâtre militant. Nasser Djemaï. Une étoile pour Noël.
Une étoile pour Noël c’est l’histoire du petit Nabil farouchement décidé à devenir premier ministre comme le lui a demandé secrètement son père. Entre les mines de ciment où travaille ce dernier et le ministère, il n’y a qu’un pas à franchir… C’est en tout cas ce dont est bientôt convaincu Nabil, happé par la grande machine à laver d’une petite société, où chacun s’emploie à lui inculquer les recettes de la réussite : ne pas ressembler à son père, avoir un prénom avec les bonnes sonorités, connaître l’équation type d’un cercle pour découper un gâteau… Dans ce microcosme peuplé d’ogres à visage humain, Nabil, tour à tour naïf et manipulateur, avance dangereusement sur le fil ténu de sa destinée. Une histoire où une simple tasse de thé peut avoir le tranchant d’une paire de ciseaux affûtés.
http://www.nasserdjemai.fr

MARDI 29 NOVEMBRE 2005

18h. Débat- rencontre en partenariat avec La Ligue des Droits de l’Homme de Toulouse.
« Loi du 23 février 2005… ». Le Parlement français adopte une loi, dont l’article 4 prévoit que : « Les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit. » Devant la polémique soulevée par cet article de loi, plusieurs interrogations s’imposent : – Quelle histoire de la colonisation (et de la décolonisation) enseignons-nous aujourd’hui ? – Pour qui cette histoire (scolaire) de la colonisation est-elle importante ? Quels sont les groupes de mémoire qui sont mobilisés derrière cette forme de « reconnaissance » officielle ? – Doit-on, comme cela fait débat actuellement, enseigner plus ou différemment l’histoire coloniale devant des élèves, eux-mêmes issus de ces colonies ? – Enfin, quel rôle peut avoir l’Etat devant ce type de débat ? Doit-il laisser travailler librement les historiens ou leur donner de grandes lignes directrices qui répondraient à un besoin politique ponctuel (une sorte d’histoire officielle) ? Avec : Gilles Manceron: historien, rédacteur en chef de la revue de la Ligue des Droits de l’Homme, Hommes et Libertés, auteur de nombreux ouvrages, dont Marianne et les colonies, une introduction à l’histoire coloniale (juin 2005).

20h30. L’immigration en chanson
Reprises, par le groupe Azarif, d’un répertoire de « chansons de l’immigration ».
21h15. Précises. Gratuit.

Danse. Compagnie Black Blanc Beur.
Née à Saint-Quentin en Yvelines, dans le foisonnement des années 80, la compagnie Black Blanc Beur a persisté et signé, en 15 ans, une quinzaine de pièces chorégraphiques particulièrement inspirées. Saluée par le public, elle a également bénéficié de la reconnaissance des institutions pour avoir donné ses lettres de noblesse au hip hop. En France, elle semble l’un des espaces où, de toute évidence, loin de leurs territoires d’origine, Afrique noire et Maghreb expriment une unité. Mais la compagnie s’est également toujours voulue contemporaine, détachée d’une gestuelle dont on reconnaîtrait l’appartenance sociale, détachée également de toute ethnicité.
Spectacles proposés :  » BREAK QUINTET & DEFILLES  » Chorégraphie : Christine Coudun // Interprètes: Franz Cadiche, Adilson Horta de Sousa, François Kaleka, Laurent Kong a Siou, Lowriz Vo Trung Ngon www.blackblancbeur.fr

MERCREDI 30 NOVEMBRE 2005
Soirée « Hommage à Slimane Azem »
Poète et chanteur kabyle, Slimane Azem né le 19 septembre 1918 à Agoni Ggeghran et mort à Moissac (Tarn et Garonne) le 28 janvier 1983. Slimane Azem arrive en France dès 1937 et entame une immersion précoce dans les tourments de l’exil. Sa première chanson « a Mûh a Mûh » consacrée à l’émigration paraît dès le début des années 1940, elle servira de prélude à un répertoire riche et varié qui s’étend sur près d’un demi-siècle.
18h. Projection en avant première en partenariat avec les films de la castagne.
« SLIMANE AZEM – une légende de l’exil « . Durée du film : 52mn.
Le portrait de SLIMANE AZEM, fameux représentant de la chanson algérienne, envisagé comme une plongée dans l’univers poétique d’une culture plurimillénaire, celle des Berbères. Au travers de l’oeuvre de cet artiste adulé par les siens, éclairage sur cette communauté Kabyle qui constitue un des fondements de l’identité nationale algérienne.
Peindre le portrait de SLIMANE AZEM, vingt ans après sa mort, c’est rendre hommage à l’un des plus fameux représentants de la chanson algérienne du siècle dernier (1918-1983). Traiter de l’oeuvre de Slimane Azem équivaut à porter un regard sur le déchirement d’une génération d’hommes poussés par des raisons de survie à s’exiler vers un monde inconnu ! C’est de ces hommes là dont Slimane Azem s’est fait le porte parole durant toute sa vie.
Débat- rencontre Avec Rachid Merabet : réalisateur de « SLIMANE AZEM – une légende de l’exil « .
Hamid Salmi : auteur de « Ethnopsychiatrie – Culture et identités ».

21h. Gratuit. Concert.
L’exil en chansons.
Azarif et son orchestre.
Rencontres autour du répertoire de Slimane Azem et de ces contemporains.

22h30. Concert. Gratuit.
Baobab : Reggae ragga français Après deux albums dans la plus pure tradition des classiques du reggae, Baobab revient à l’essentiel pour son troisième opus maison. Le groupe Baobab a participé à la première compilation de musique « justice pour Mumia » en faveur du militant noir américain Mumia Abu Jamal condamné à mort aux Etats Unis. C’est suite à leur tournée en Palestine, que le double album « il y a un Pays… Palestine » a pu voir le jour, cette compilation réunissait des artistes français comme Manu Chao, Zebda, Noir Désir, Sergent Garcia…, des artistes palestiniens Sabreen, DAM, Rim Banna… et des expériences franco-palestiniennes comme Sadaqa où Manu le chanteur de Baobab mêlait sa voix à celle d’Azza jeune chanteuse palestinienne de Jénine.

JEUDI 1er DECEMBRE 2005
Soirée « Hommage à Frantz Fanon »

Né Martiniquais, Frantz Fanon a vécu Algérien. Quand il s’éteint le 12 décembre 1961 aux Etats-Unis, ce combattant de la liberté, théoricien de l’anticolonialisme, laisse derrière lui des écrits qui influenceront de nombreux intellectuels du Tiers-Monde. Mais le combat de Fanon ne visait pas seulement la libération de l’homme noir ou du colonisé. Il cherchait à libérer l’homme.

18h.Projection du film de Abdenour Zahzah « Frantz Fanon, mémoire d’asile »
Résumé du film (52mn): portrait du psychiatre et théoricien révolutionnaire Frantz fanon. Né en 1952 à la Martinique, il fut résistant au pétainisme colonial (il rallia les Forces Françaises Libres des Caraïbes), psychiatre noir chez les blancs de métropole, puis en Algérie, membre du FLN, poète, écrivain, puis ambassadeur de la République Algérienne auprès de l’Afrique Noire. Personnage emblématique des années 60 et 70, ce jeune homme noir auteur de nombreux ouvrages dénonçant avec passion le racisme et le colonialisme, fut admiré des Black Panthers, des jeunes révolutionnaires du Tiers-Monde et d’Europe.

Débat rencontre avec Abdenour Zahzah : réalisateur de « Frantz Fanon, mémoire d’asile » et Le Cercle Frantz Fanon.

20h30. L’immigration en chanson
Reprises, par le groupe Azarif, d’un répertoire de « chansons de l’immigration ».

21H/ Bouchazoreill : Slam
Entrée Libre
Une coproduction: Trabendo Logo/La Villette Logo Au Trabendo du Parc de la Villette, les dimanches Bouchazoreill’slam sont devenus un rendez vous régulier des poètes Hip hop, conteurs et tchatcheurs de Paris et d’ailleurs.Des joutes verbales réunissent les pointures de la scène slam tels les collectifs Spoke orchestra,129H,Slam’alekoum et quantité de slameurs solos pour des moments de « micros ouverts » et de défis, forts d’une tradition slam libre,rythmée et toujours en mouvement.
Le temps d’un soir sous le chapiteau du festival Origines Contrôlées, l’esprit du Bouchazoreill propose de se transposer à Toulouse pour un tour des horizons slam.On y entendra une session classique à « micros ouverts » avec les tchatcheurs débutants ou confirmés,et bien sûr le tournoi de lyrics consacré par la salle à l’applaudimètre, le tout imprégné du blues de Bo Weavil, des sons de DJ Yom Predator et des images du Kolektif Alambik.
Direction artistique:D’de kabal et Bouchon.Avec les slameurs:Yo,Rouda,Delphine,Hocine Ben,D’de kabal,Grand Corps Malade,Nada,Felix J,John Pucc Chocolat,Droopy et Techa Musique:Bo Weavil et DJ Yom Predator Images:Kolektif Alambik


VENDREDI 2 DECEMBRE 2005

18h. Débat- rencontre « …Mémoire de l’esclavage, histoire coloniale… »
Le débat est vif autour des trahisons de la République à ses propres principes. Au delà des discours lénifiants sur les valeurs de la République, est-ce que le travail sur l’histoire contribue à restaurer ses valeurs ou à les enterrer ? avec Christiane Taubira : députée (PRG) de Guyane. Elle a donné son nom à la loi française, votée le 10 mai 2001, qui reconnaît comme crimes contre l’humanité la traite négrière transatlantique et l’esclavage qui en a résulté.
Karfa Diallo : Président de DiversCités (Mémorial de la traite des noirs sur Bordeaux)

21h.Concerts.
12 euros sur place. 10 euros pré vente.
Dupain : Scène Française – Electr’occitan Groupe marseillais mêlant toutes les influences de la Méditerranée. Ils cultivent un son atypique et envoûtant fait de sonorités électro, de vieille à roue et de chants en occitan.
Serge Teyssot Gay & Khaled Aljaramani : Dialogue vibrant entre un oud et une guitare électrique.
C’est à Damas en avril 2002, lors de la tournée de Noir Désir au Moyen-Orient qu’eut lieu la première rencontre entre Serge Teyssot Gay le guitariste rock et Khaled Al Jaramani, virtuose de l’oud. Ils ont réussi avec « INTERZONE » un magnifique dialogue musical à découvrir lors de ce concert.
Interzone, premier album. www.sergeteyssot-gay.com
La Rumeur : rap « militant » Il est des groupes de Rap dont le souci majeur consiste à ramener leur art à ses racines sulfureuses et contestataires. La Rumeur en est une parfaite illustration. 10 années d’apprentissage de l’indépendance, d’art de brûler les planches et de réflexion permanente autour de l’idée de réappropriation de l’héritage post-colonial. 10 années au bout desquelles, La Rumeur relance la machine avec leur dernier album « Regain de tension ».
Regain de tension, nouvel album. www.larumeur-records.com

SAMEDI 3 DECEMBRE 2005

17h. Débat- rencontre
Sexisme dans les quartiers, jeunes filles voilées…Ces thèmes sont l’objet de nombreux débats autour des questions féministes. Implicitement ou explicitement, les populations issues de l’immigration post coloniale et notamment les hommes, mais aussi les femmes sont parfois désignés comme responsables d’un sexisme particulier.
Avec : Nacira Guénif : sociologue et anthropologue, auteur : « Des Beurettes aux descendantes d’immigrants nord-africains », « Les Féministes et le garçon arabe »

21h.Concerts. 17 euros sur place. 15 euros pré vente.
Anis : Scène française bluesy, reggae.
L’univers d’Anis, titi parisien, tient autour d’une clarinette, d’un piano-bastringue, d’un harnonica, des guitares nerveuses et d’une voix blues-jazzy. Son rêve est de s’approcher d’un blues français, surtout pour l’histoire qu’il porte, celle des émigrés et enfants d’émigrés, le tout sur une musique de lutte.

La Chance, nouvel album. www.anis-tchadhouse.com

Hakim et Mouss : scène française.
Mouss et Hakim jouent « à la maison ». Membres fondateurs du Tactikollectif, organisateur de ce festival, ils vont donner avec Rémi, Manu, Julien et Tony, leur premier concert à Toulouse, depuis la sortie de leur nouvel album.
Mouss et Hakim…ou le contraire, nouvel album. www.moussethakim.fr ADF Sound System Le Sound System des Asian Dub Foundation continue de balancer leur sauce jungle métissée de guitares rock, de rythmes ragga et de sonorités « asian ».

Au regard des nombreuses parutions, et initiatives récentes, il n’est pas excessif d’affirmer que la question coloniale est de retour dans les débats publics en France. Autant le dire, au Tactikollectif, nous nous en félicitons, même si le sujet peut sembler délicat en raison des héritages que nous laisse la colonisation, tel, par exemple, la question de l’immigration postcoloniale. En effet il devient enfin possible de parler de ce passé.
Cette période, longtemps occultée, peut éclairer notre présent (c’est ce que démontre l’enquête réalisée en 2003 à Toulouse par l’ACHAC1). C’est le cas, par exemple, avec la question des rapports que la société française entretient avec les immigrés postcoloniaux.
Si le sujet est si délicat, c’est sans doute que, la colonisation est également difficile à assumer car elle met en cause le discours républicain, ou plutôt, elle met en évidence le double discours que la France a tenu lors de son épopée coloniale (par exemple : d’un côté la « mission civilisatrice », de l’autre les inégalités, structurellement entretenues, entre les colons et les colonisés…).
Nous devons le dire pour être clair, nous ne pensons pas que le passé colonial se reproduise tel quel, ces héritages coloniaux se sont transformés dans la période postcoloniale. Nous pensons simplement qu’il est contreproductif, pour comprendre notre société telle qu’elle est aujourd’hui, d’occulter la période coloniale.
Pour dépasser les tabous de cette histoire, le travail est énorme, avec d’autres formes d’actions (politiques, universitaires, institutionnelles…). Le rôle de l’action culturelle est déterminant. Il semble primordial de déconstruire des images et stéréotypes qui perdurent aujourd’hui et qui s’appliquent plus particulièrement aux français ayant des ascendants de l’immigration coloniale ou postcoloniale. En effet, ces images sont des vecteurs importants dans la diffusion d’a prioris négatifs. C’est un travail de longue haleine, qui ne trouvera son utilité qu’à partir du moment où les acteurs (programmes scolaires, films, documentaires, expositions…) s’en empareront pour en faire un véritable outil, pour tenter de dépasser ces « tabous ».
Cette deuxième édition du festival Origines Contrôlées est envisagée dans cet état d’esprit. Après avoir en 2003, en 2004, largement évoqué le passé colonial, nous avons souhaité mettre l’accent sur les prolongements de cette histoire dans les problématiques plus récentes et contemporaines.
Durant cette semaine, avec des débats, des films mais aussi avec la programmation artistique, nous voulons donner à voir et à entendre, ce que fut et ce que c’est, d’être héritier de cette histoire.
Que ce soit, en examinant l’état des lieux, de la situation sociale et politique des Français issus de l’immigration maghrébine, afro antillaise, ou en s’interrogeant sur la nature des rapports sociaux de sexe, au travers de rencontres-débats ; Que ce soit en témoignant, de la pensée vivace et si contemporaine, de Frantz Fanon ou en rendant hommage à Slimane Azem une légende de la chanson immigrée méconnue du grand public, au travers de films ; Que ce soit bien sur en donnant la parole aux artistes, précieux appuis du combat contre les discriminations et pour l’égalité.
1 Voir la synthèse de cette étude dans la revue « Origines Contrôlées » ou dans « La Fracture coloniale ». Ed. La Découverte 2005.
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