Fiche Film
Cinéma/TV
LONG Métrage |
Vous êtes tous des capitaines (Todos vós sodes capitáns)
Pays concerné : Maroc
Support : 35 mm
Durée : 78 minutes
Type : fiction

Français

Un réalisateur europén fait un film avec des enfants vivant dans un foyer pour des adolescents sociallement exclus à Tanger, Maroc. Lors du tournage, les méthodes de travail peu orthodoxes du réalisateur dégrade sa relation avec les enfants à un tel point que le cours du projet initial est altéré.

Long métrage / Espagne / 1h18 / 2010
Un film de Olivier Laxe

L’avis du comité de sélection (Quinzaine des Réalisateurs, Festival de Cannes 2010) :
« Des ateliers de réflexion sur l’image, menés par Oliver Laxe avec des enfants de Tanger, ont été le point de rencontre d’un curieux récit mêlant fiction et documentaire. On ne sait plus très bien qui dirige qui, les rôles s’échangent, les apparences sont parfois trompeuses… Une aventure drôle et solaire, qui n’est pas sans rappeler la poésie et la grâce des « ragazzi » des films de Pasolini »
GV

NOTE D’INTENTION
Il y a trois ans, j’ai décidé de déménager au Maroc. J’ai senti que la générosité et la sensualité du pays, ainsi que sa cruauté, m’inspireraient. Qu’elles me permettraient de construire un dialogue plus étroit avec la vie. J’ai été séduit par les mythes de Tanger, passé et présent.
Peu après mon arrivée, j’ai décidé de créer un atelier de cinéma pour enfants défavorisés. Dès le départ, j’étais conscient des raisons pour lesquelles je voulais me rapprocher d’eux.
J’apprécie leur curiosité, la façon dont ils perçoivent les choses comme s’il s’agissait toujours de la première fois. J’ai aimé leur sens de la liberté dans le processus créatif, loin de tout académisme. La
maladresse est un autre des traits enfantins qui m’intéressent. Quelque chose qu’ils partagent avec les artistes. Tous leurs désirs, leurs besoins, leur spiritualité, vient de cette maladresse. La créativité est liée au niveau d’expérience, et de ce point de vue, il était évident que ces enfants avaient dû l’employer dans leur vie depuis leur plus jeune âge.
Nous avons travaillé de façon traditionnelle, avec des caméras 16 mm dont nous développions les rushes nous-mêmes.
Nous avons filmé ce que nous trouvions beau, et partagé notre fascination pour l’existence des choses. Vous êtes tous des capitaines est un film né de cette expérience d’atelier. Nous l’avons finalement tourné avec la caméra 35 mm utilisée lors des voyages du roi Hassan II.
Le plus important était de régler le point de vue et de définir ma double relation avec les enfants : distant mais en empathie. Le risque était d’en faire d’enfants de la rue ; c’étaient avant tout des enfants. Je devais aussi fuir l’approche paternaliste. Leurs histoires personnelles étaient particulièrement dures et m’affectaient en tant que personne. Mais en tant qu’artiste, je n’ai jamais pensé les utiliser comme un thème. Cela aurait été injuste et malhonnête. Je ne m’intéresse pas à la stylisation du drame mais au processus stylistique et à l’expérience créatrice. Ma mission envers ces enfants et moi-même consistait donc à dépasser ce malaise avec lequel nous appréhendons les obstacles de la vie. L’exercice devait être un acte d’affirmation en vue d’une guérison partagée. Nous pouvons agir librement, c’est simplement un problème de point de vue, d’interprétation de la vie. Inutile de se demander pourquoi la vie est injuste. La nature est chaotique par définition. Il faut simplement l’accepter et se concentrer sur les réponses que chacun de nous peut apporter.
Le jeu commande le film. Je voulais faire un film sérieux dans son manque de sérieux. J’ai vraiment manqué de respect au cinéma dans ce fi lm, parce que je respecte le cinéma. Je voulais que le spectateur sache que je suis l’enfant parmi les enfants. Je voulais qu’il soit clair que le jeu et la création sont mes choix de résistance. Il fallait néanmoins que je tourne ces images, provoquer la vie et le mouvement. J’en ai dansé. J’ai choisi d’être le méchant du film ; d’incarner l’artiste néocolonialiste occidental typique. Je ne voulais pas transmettre l’image d’un bon missionnaire. Il était crucial pour moi de montrer que l’art est au-delà du bien et du mal, que tous les moyens sont bons pour faire des images. Le spectateur doit être conscient du fait que la personne cynique et stupide que je joue dans le film est la même qui ressent des choses en faisant le film.
C’était évident pour moi dès que j’ai sauté derrière la caméra, où ma présence se fait paradoxalement sentir davantage. Vous êtes tous des capitaines devait être un film romantique sans le paraître.
Je pense que l’image floue de l’affiche évoque l’idée de que quelques fois on voit mieux les choses de loin. La distance est toujours bonne, surtout pour la création. Dans la première scène, quand les enfants regardent l’avion, un d’eux suggère à tous de fermer les yeux pour mieux le voir. Vous êtes tous des capitaines est un film sur le regard.

v.o arabe dialectal, français
scénario : Oliver Laxe
image : Ines Thomsen
son : Albert Castro
montage : Fayçal Algandouzi
interprétation : Shakib Ben Omar, Nabil Dourgal, Mohamed Bablouh, Said Targhzaoui, Asharaf Dourgal, Mohamed Selushi, Redouan Negadi, Youssef Boughari, Bilal Belchekh, Oliver Laxe

production :
Zeitun Films
P. Gaiteira, nº2, 5ºA
15006 A Coruña
Espagne
Tél : +34 662 04 64 54
Fax : +34 981 90 77 52
felipe.lage(@)zeitunfilms.com
www.zeitunfilms.com

ventes à l’étranger / foreign sales :
MFI (Memento Films International)
9 cité Paradis
75010 Paris, France
Tél: + 33 1 53 34 90 20
Fax: +33 1 42 47 11 24
www.memento-films.com

presse / publicist :
Makna Presse
Chloé Lorenzi
cell : +33 6 08 16 60 26
Audrey Grimaud
cell : +33 6 71 74 98 30
info(@)makna-presse.com

English

You all are captains
A European filmmaker is making a movie with children living in a home for socially excluded youngsters in Tangier, Morocco. While filming, the director’s unorthodox methods of working cause his relationship with the children to disintegrate to such a point, that the initial course of the project is altered.

Feature film / Spain / 1h18
by Oliver Laxe, 2010

Director’s statement
Three years ago, I decided to move to Morocco, hoping for a closer communion with life.I felt the generosity and sensuality of the country would inspire me, as would its cruelty. I was seduced by the myths of Tangier, past and present.

Soon after my arrival, I decided to create a film workshop for under-privileged children. From the beginning, I was very aware of my reasons for wanting to get closer to them.

I was taken by their curiosity and their way of perceiving things as if each time were always the first. I liked their sense of freedom in the creative process, their total lack of academic formalism. Another feature that interested me a lot was how maladjusted the children were. That is something they share with artists. All their desires, their needs, their spiritual impulse, stem from that maladjustment. Creativity springs from one’s experience and in this context it was obvious that these kids had had to reflect on what their lives were like from a very young age.

We worked in a traditional way, with 16mm cameras. We developed the rushes ourselves. We simply filmed that which we thought was beautiful; our objective was to share our fascination for the mere existence of things. You All Are Captains is a film born within this workshop experience; shot with a 35mm camera used to film the travels of Moroccan King Hassan II.

It was most important to correctly establish my standpoint and to define my twofold relationship with the children: distant but empathetic. I was wary of reducing them to street urchins: they were children above all. Moreover, I tried to avoid a paternalistic approach. Their personal stories were particularly dramatic and affected me as a human being. However, as an artist there was no point in which I thought of using their plight as the main theme of my film. This would have been unfair and dishonest. I’m not interested in dramatic stylization but in stylistic processes and the experience of creating. My commitment with the children and with myself consisted in transcending a certain regret, a certain uneasiness about what we sometimes interpret as hurdles in life. The result had to be positive as an act of a shared cure. We can be free, it’s simply a matter of how things are interpreted, a certain dialogue with life itself. Life is unfair; it’s pointless to ask why. Nature is by definition chaotic. The true question is understanding how to react to this fair unfairness.

The act of playing was the propelling force behind the film. I wanted to make a piece that would be serious in its lack of seriousness. I was utterly disrespectful with the notion of cinema with this film, mostly because I respect cinema. I wanted the spectators to know that I am the child between the children and that playing and creating are my way of resisting. As I had to shoot the scene from within the images, I found it easy to provoke life and get things moving. By doing so I was able to dance. I chose to be the bad guy in the film. I chose to embody the typical European neocolonialist artist: I didn’t want to be portrayed as a missionary nor a do-gooder. It was crucial for me to show that art goes far beyond good and evil: all means can be justified to get images.

The spectator had to be aware that the cynical and stupid person I play in the film is the same person who « feels » when making the film.This becomes obvious when I jump out of the film and get behind the camera, where my presence is strangely enough stronger. I wanted You All Are Captains to be a romantic film without seeming to be one.

I think the blurry image on the poster lends to the idea that there are times when we can see things better from afar. Perspective is always good above all where creativity is concerned. In the first scene, when the boys are looking up at the plane, one of them suggests everyone close his eyes to see it better. You All Are Captains is a film about how we see things.

Cast
Shakib Ben Omar,
Nabil Dourgal,
Mohamed Bablouh,
Said Targhzaou,
Asharaf Dourgal,
Mohamed Selushi,
Redouan Negadi,
Youseff Boughari,
Bilal Belcheikh,
Zhor Arfaoui,
Oliver Laxe,
Hicham Amidallah,
Adam Mouaouia,
France Aline,
Habiba Bouzerda,
Fouad Lhadari,
Ahmed Kacem,
Rachida Marrakechi,
Hassan Wahabé,
Abdelghani Obayeb,
Nourredine Al Fatouh

Crew
Script
Oliver Laxe

Cinematography
Ines Thomsen

First assistant camera
Sandra Ortiz

Second assistant camera
Álvaro Redondo

Editing
Fayçal Algandouzi

Sound
Albert Castro Amarelle

Direct sound
Nicolás Barrena, Simohamed Fettaka


v.o arab dialect, french


production :
Zeitun Films
P. Gaiteira, nº2, 5ºA
15006 A Coruña
Espagne
Tél : +34 662 04 64 54
Fax : +34 981 90 77 52
felipe.lage(@)zeitunfilms.com
www.zeitunfilms.com

ventes à l’étranger / foreign sales :
MFI (Memento Films International)
9 cité Paradis
75010 Paris
France
Tél: + 33 1 53 34 90 20
Fax: +33 1 42 47 11 24
www.memento-films.com

presse / publicist :
Makna Presse
Chloé Lorenzi
cell : +33 6 08 16 60 26
Audrey Grimaud
cell : +33 6 71 74 98 30
info(@)makna-presse.com


This movie, completely shot in Morocco, is also the first production of Zeitun Films

2010 | 63rd Cannes Films Festival | CANNES, France | http://www.quinzaine-realisateurs.com/todos-vos-sodes-capitans-f14232.html
* Directors’ Fortnight (Quinzaine des Réalisateurs)
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