Fiche Film
Cinéma/TV Histoire/société
COURT Métrage | 2004
Route de Mandja (La)
Pays concerné : Guadeloupe
Durée : 26 minutes
Genre : société
Type : documentaire

Français

Cent cinquante ans après l’arrivée des premiers indiens en Guadeloupe, Mandja*, un garçon d’une dizaine d’années, découvre à travers l’album photos de sa mamie, l’épopée de ses ancêtres venus de loin ainsi que leur apprentissage de la terre guadeloupéenne.

Après les traumatismes de la période esclavagiste et la découverte d’une origine vieille de plus de 9000 ans, les guadeloupéens restent-ils attachés à la culture de leurs ancêtres indiens ? Qu’ont-ils conservé, qu’est-ce qui a été caché ?

Des réponses s’offrent aux lecteurs en quête de réconciliation avec la mémoire du monde.
De découvertes en découvertes, le documentaire marque un temps d’arrêt de 26 minutes et observe l’indien face à l’Histoire. « La Route de Mandja » cesse d’être une reproduction du réel et nous donne à voir des choses qui n’existeraient plus…

(*) : nom donné par les indiens au Safran ou Curcuma.

fiche technique :

D’après une idée de : Eric Rayapin
Scénario : Eric Rayapin / Tony Coco-Viloin Durée : 26 min
Genre : Documentaire de création Année : 2004
Réalisation : Tony Coco-Viloin
Montage : Pascal Garel
Support : DVD
Format : DVC Pro 50
Langues : Créole / Français
Sous-titres : Français
Images : Michel Dunan
Son : Jacques Marie Basses
Musique : Tous droits réservés
Assistant-Réalisateur : Dimitry Zandronis
Avec le soutien de :
Conseil Régional de Guadeloupe, Auto Guadeloupe
Directrice de prod. : Christine Vial-Collet
Production exécutive : ICV
Production : ACPCA



Note d’intention du réalisateur
Pour « La Route de Mandja »

Après « Le Cri des Neg Mawon » (1992), en l’occasion du tricentenaire des peuples noirs, « L’Esclavage, Crime contre l’Humanité » (1998), en mémoire du cent cinquantenaire de l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises, « Les statues vivent aussi.. » en commémoration du génocide arménien (Marseille – 1998), « Delgrès… à la Postérité » (2002) et « Karukéra – Gorée » à l’occasion du bicentenaire des sacrifiés de 1802… Je peux reconnaître que la mémoire, l’apparence et la parole traversent ma filmographie comme des thématiques prédominantes, à la fois foncièrement humaines et viscéralement cinématographiques.
En assumant ma casquette de réalisateur guadeloupéen, je conviens également d’assumer ce précieux héritage, de le revaloriser et de lui reconnaître sa place dans la culture nationale, dans l’édification de la société de demain. C’est une nécessité historique et un garant pour la lutte contre toute forme d’exclusion. La Guadeloupe qui s’est indianisée comme beaucoup d’autres pays du globe, se doit de reconnaître la totalité de son patrimoine naturel et culturel, si elle veut affirmer correctement sa personnalité et se libérer de tous ses complexes. A ce titre, l’épisode du peuplement indien de la Guadeloupe ne peut demeurer une mise en parenthèses. Ouvrir les parenthèses, c’est un peu pour moi comme ouvrir un album photo. C’est le procédé de narration qui me semble convenir pour, raconter ce prisme que représente l’histoire de notre métissage, nourrir notre mémoire de demain. C’est ainsi que m’a happé cette enquête documentaire, proposée par Eric Rayapin. La rencontre entre l’information et la poésie peut encore relever d’une quête de sens.
Photo signifiant lumière, graphe, écriture, j’en déduis que la photographie est l’art d’écrire avec la lumière, la confirmation est subtilement posée grâce au travail de Nicolas Nabajoth.
Pas de lumière, pas d’image, je pense que la lumière aussi révèle les choses du monde. Il serait dommage de se passer de cette vérité.

Une façon de tourner et de raconter ?

Le choix des personnages est basé sur un schéma narratif archétype de la transmission : la grand-mère, le grand-père, le petit-fils. Tous les trois permettent au récit d’avancer selon un principe de montage parallèle que l’on a mis en place avec Pascal Garel, bourré de talents. La musique indienne originale, mais également traditionnelle (Guadeloupe) permettent à chacun de passer du souvenir au présent.
Puissent les abeilles que nous sommes féconder les fleurs de notre culture, juste pour qu’elles ne meurent pas… L’indianité, loin d’être une idéologie est l’une de ces fleurs… Alors fleurissons nos maisons en cette année de commémoration.

Tony Coco-Viloin
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