Grandes Stars en ville : l’histoire du succès du Bongo Flava.

Le hip-hop swahili en Tanzanie

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Une nuit de vendredi, en juin 2004 à Masasani, Dar es Salaam, la foule attend patiemment le lancement du nouveau club attend. On dit que certains des célèbres rappeurs de Bongo Flava vont se montrer ce soir. C’est un club identique aux autres, dans le reste du monde. L’entrée et les boissons sont chères. Les garçons s’habillent décontractés à la dernière mode ; les filles sont élégantes, sexy, comme des mannequins. Beaucoup plus tard, quand Jay Moe et Suka apparaissent sur la scène, le public les accueille avec enthousiasme. La même semaine il y a eu un énorme événement en plein air dans la ville avec Juma Nature parmi les acteurs principaux, plusieurs de ses fans ont accouru. C’était un événement libre, au public très différent de la foule du club de Masasani : les gosses de la ville avec peu d’argent et un futur moins optimiste, mais la musique les fascine de la même manière. Les artistes de Bongo Flava sont de grandes stars en ville.

Bongo Flava, ou hip-hop swahili, est le nom de cette musique sortie des rues de Dar Es Salaam, en Tanzanie depuis le début des années 90. Le Bongo Flava n’est pas un style, c’est un mélange de rap, hip-hop, et R&B mais ces étiquettes ne lui font pas justice parce que ce sont des rap, hip-hop et R&B de style tanzanien : un grand croisement de goûts, histoire, culture et identité. Le Bongo Flava appartient à la rue, ‘bongo’ signifie ‘cerveau’ en Kiswahili mais c’est également un terme argotique à Dar es Salaam – le cœur officieux du pays. La plupart des artistes de cette scène arrivent de, ou sont basés à, Dar es Salaam. Le ‘flava’ qu’ils créent est variable et tranchant, exclusif à la ville et ses habitants.

La Tanzanie a subi des changements politiques et économiques cruciaux pendant ces deux dernières décennies. Après l’ère du socialisme strict du Président Nyerere vers la fin des années 80, le pays a ouvert son économie aux marchés extérieurs et a libéré les médias. Avec l’établissement de la TV commerciale et de stations radio, de compagnies de production, de promoteurs et de distributeurs, les Tanzaniens ont augmenté rapidement l’accès à la musique nationale et internationale. Ce qui n’était disponible qu’en cassettes importées pour peu de personnes chanceuses, était dorénavant disponible pour tous. Le hip-hop a commencé en 1979 dans les ghettos de New York avec ‘Rappeurs Delight’ de Sugar Hill Gang, il est rapidement devenu un phénomène mondial. Les Tanzaniens s’attaquent à ce moyen d’expression unique qu’est le hip-hop. « Le hip-hop a pris une telle place parce qu’il est si facile de s’exprimer en rappant… les artistes internationaux de hip-hop nous ont montré comment faire…les vidéos de musique de stars comme Eminem ont eu une grande influence, » dit Mike Tee lui-même, un artiste très populaire en Tanzanie. En Afrique, la première grande scène hip-hop a émergée en Afrique du Sud, mais rapidement les pays africains occidentaux – en particulier le Sénégal – ont commencé à rapper et ils ont établi leur propre style, qui est devenu très populaire dans la région et en Europe. On dit souvent que le hip-hop a ses racines dans la tradition orale de l’Afrique, le conte étant toujours été une grande source de divertissement et de commentaire social, et on dit qu’il provient de la tradition Tasu des chansons-discours de la culture de Griot en Afrique occidentale. Les jeunes Tanzaniens, inspirés par la forme et la culture du hip-hop des Etats-Unis, utilisaient le rap pour exprimer leur identité et leur propre situation sociale, mais en le mélangeant aux sonorités et aux styles propres à la Tanzanie : c’est devenu le célèbre Bongo Flava. Cette musique exprime les idées de cette génération et reflète leur attitude à travers leur créativité et leurs vies ainsi que leur identité swahili. Le Président Nyerere a introduit la politique de l’auto-confiance et a favorisé la culture et la langue nationales. « Une langue, une nation », il est souvent cité pour cette phrase, et c’est ce que ces jeunes artistes promeuvent. La vision de Nyerere perdure. Les artistes hip-hop de Tanzanie sont fiers de leur pays et de leur langue et l’expriment en employant le Kiswahili, la langue de référence pour la plupart des africains de l’Est.

Le hip-hop swahili a pris d’assaut le marché africain de l’Est à partir de la moitié des années 90. Saleh J a réalisé le premier album tanzanien, Swahili Rap. Ice Ice Baby en 1991. Il a combiné des chansons rap américaines avec ses propres idées. Il a parlé de la ‘vraie’ situation (`Hali Halisi’), abordant directement les questions sociales, politiques et culturelles de la jeunesse. Il a chanté surtout en Kiswahili. D’autres albums et artistes sont suivis : Mabishoo (1993) de Contish, Mambo ya Mjini (1994) de Hardblasters, Tucheze (1994) de Kwanza Unit, Ni Mimi (1995) de Mr II, et Msela (1995) de The Clouds. Leur chanson ‘Msela’ a été l’un des premiers morceaux de rap en Kiswahili à entrer dans les classements tanzaniens. Aujourd’hui, plus de dix ans après, le Bongo Flava est une histoire de succès. Dans l’industrie de la musique de Tanzanie, le Bongo Flava est une grande affaire avec une immense influence sur la scène musicale à travers l’Afrique de l’Est, il est devenu le style musical principalement vendu de la région, et il continue à gagner en popularité. L’album Sauti ya Dhahabu (2002) de TID a vendu plus de 200.000 copies en Tanzanie. D’autres grandes stars Tanzaniennes comme Crazy GK, AY, Professor Jay, Juma Nature, Dully Sykes, Sista P sont aussi des artistes au top des ventes.

Les artistes hip-hop mélangent librement différents styles de musique – contemporains et traditionnels – spécifiques à la Tanzanie et à la région d’Afrique orientale. Outre les styles musicaux tels le rap, le R&B, le reggae et le ragamuffin ils incluent des éléments d’Hindi beats, le style côtier swahili du taarab, le style des Caraïbes, rumba, salsa, or house. La tendance courante semble aller vers la mélodie, plutôt que le rap pur. Man Dojo et Domo Kaya, nouveaux-benus sur la scène hip-hop, ont présenté un style plus doux, moins rap, plus mélodique et instrumental, principalement avec guitare acoustique et écriture lyrique intelligente, poésie, contes imaginatifs, ainsi que la création de « slanguistics » de rue. Les chansons du Bongo Flava sont chantées en Kiswahili ponctué de mots et d’expressions anglaises. Les chansons sont originales et pleines d’humour, elles parlent des problèmes quotidiens, partagent des expériences personnelles, et donnent toujours un message clair pour leur public. Elles couvrent des thèmes propres au continent et au monde : pauvreté, chômage, ambition, succès, SIDA et éducation, et explorent des émotions que nous pouvons tous rapporter à l’amour, la jalousie et la solitude. Plusieurs des artistes se sentent responsable envers la jeunesse, et utilisent leur renommée et créativité pour soulever des questionnements et pour informer leur public. Par exemple, Mwanafalsafa chante au sujet du SIDA et de la religion. En 2003, il a été élu « meilleur artiste hip-hop » avec sa chanson au sujet du SIDA `Alikufa Kwa Ngoma’ aux Kili Music Awards, Dar Es Salaam. Le premier album de Jay Moe Ndio Mama est un hommage à sa mère, morte avant l’heure. Les chansons récentes de Solo Thang parlent d’amour et de sa vie de musicien. Ses chansons `Kilio Changu’ (`Je pleure’) ou `Hutafa Hutaumbika’ (‘Personne n’est parfait’) sont très personnelles. Lady Jay Dee parle dans son dernier album Moto de l’amitié, de la trahison, des amours éconduits, et du rapport entre les hommes et les femmes. Comparé au hip-hop des Etats-Unis, le contenu lyrique du Bongo Flava, influencé par le milieu social et politique de la Tanzanie, est moins destructeur, raciste et misogyne, moins intéressé aux fêtes et au sexe, et opte pour une attitude sociale plus forte et un aspect spirituel. Il est moins la voix d’une minorité raciale ou sociale, que celle d’une jeune génération urbaine en général. Beaucoup de rappeurs sont issus d’une classe moyenne avec une bonne éducation scolaire et universitaire. Cependant, le hip-hop n’a pas été facilement accepté. « Ça n’a pas été facile pour moi d’être dans le jeu (hip-hop), comme mes parents d’abord ne l’admettaient pas, j’ai du leur démontrer que le hip-hop n’est pas aussi mauvais que les gens croient, que je pouvais le faire, et tout le reste s’est très bien passé. » Solo Thang réfléchit sur le début de sa carrière. La génération plus ancienne est devenue partisane une fois qu’elle s’est rendue compte que le Bonga Flava n’était pas une version américaine de ‘gangsta’ et de ‘bling-bling’ mais une critique constructive, source de commentaires et de discussion sociale.

Les artistes tanzaniens de hip-hop sont organisés par communautés ou équipes. La scène de Dar est petite, tous se connaissent, il y a donc beaucoup de collaborations et d’échanges d’idées et de styles ; un lieu passionnant et dynamique, le centre de la scène hip-hop du pays. La plupart des artistes hip-hop ont grandi dans le même quartier, comme Upanga, une banlieue de classe moyenne à l’Est de Dar es Salaam, ou la plus pauvre Temeke, ils sont allés à la même école et vivent toujours dans la même zone. Ils l’appellent leur ‘ghetto’. Les rappeurs d’Upanga et de Temeke concurrencent souvent dans les contenus lyriques. Les artistes hip-hop se considèrent comme interprètes solos, mais s’exhibent souvent ou vont en tournée en équipe, ou s’invitent à enregistrer ensemble. Ces communautés travaillent étroitement ensemble pendant tout le processus : de l’écriture des chansons à l’enregistrement en passant par l’exécution. Beaucoup d’albums, comme le dernier Je Utanipenda ? de Mike Tee, sont une sélection de morceaux de plusieurs artistes. Ce n’est pas seulement économiquement très efficace, c’est surtout artistiquement excitant et avantageux. Le hip-hop est interaction, collaboration et échange. Une approche semblable est suivie par des artistes des scènes indépendantes de musique en Amérique et en Europe, où les musiciens pop, folk, country et blues collaborent afin d’avoir meilleur accès aux finances et aux équipements, pour monter sur scène et enregistrer ensemble. Il fournit aussi une plate-forme où des musiciens inexpérimentés mais doués sont soutenus et gagnent leur chance. Les hits de Bongo Flava sont souvent remixés, avec la participation d’un autre rappeur et sont destinés à un public spécifique, la scène des clubs par exemple. Un groupe de sept artistes hip-hop a récemment formé l’East Coast Team pour collaborer comme équipe. Travailler en équipe permet aux artistes de maintenir leur indépendance et le contrôle créatif de leurs carrières, musique, production, promotion et vente. « Collaborer en tant qu’équipe est très utile pour nos carrières. La promotion est très difficile, vous devez appeler les présentateurs de radio et les Djs et être sympathique avec eux pour qu’ils vous passent à la radio,  » dit Crazy GK. D’autres rappeurs suivent des concepts semblables tels que la famille VIP autour de Solo Thang, ou collaborent avec d’autres musiciens comme Jay Moe et les rappeurs kenyans Necessary Noize. Jay dit, « je veux travailler indépendamment, je ne veux pas dépendre d’un manager pour obtenir que ma musique passe à la radio. A Dar es Salaam la plupart des managers sont aussi présentateurs à la radio. Ils sont très influents. »

Les Djs et les présentateurs de radio ont une grande influence sur qui complète les classements musicaux, et de cette façon les stations de radio et la TV régionale ont un énorme impact sur le succès des artistes de Bongo Flava. Dès le début, la station de radio – Clouds FM a eu une influence importante. Cette station de radio privée a été lancée en 1999, elle était la quatrième station à travailler en Tanzanie à ce moment-là. Ruge Mutahaba, directeur général à Clouds FM, a dit que la station a été, dès le début, adressée au jeune public. « Nous voulions faire quelque chose de différent. C’était une sorte de révolution : une station de radio qui ne jouait que de la musique tout le temps. Nous voulions créer le besoin de musique. » Clouds FM a une orientation commerciake et suit avec succès les stratégies de vente de l’industrie internationale de musique. La chanson est vue comme un produit qui doit satisfaire les besoins des clients et faire profit. Aujourd’hui, Clouds FM est la station radio la plus populaire à Dar. Elle emploie 65 personnes, quatre fois plus qu’en 1999. La radio Clouds FM fait partie de Clouds Entertainment qui inclut également Smooth Vibes et Prime Time Promotions. De cette façon, Clouds Entertainment combine la gestion de la production, de la promotion, de la distribution et de l’événement. Smooth Vibes a actuellement 20 artistes sous contrat, Prime Time Promotions organise des événements promotionnels pour ses musiciens, concours de danse et concours de recherche des stars dans l’ensemble de l’Afrique de l’Est. Leurs artistes (sous contrat) bénéficient énormément d’un système qui fournit la production, la promotion et les passages à la radio. Cela signifie que Clouds FM et ses compagnies sœurs travaillent pour promouvoir leurs artistes sous contrat laissant en dehors ceux qui travaillent indépendamment. Une concentration des affaires de musique, comme c’est le cas en Tanzanie, donne aux artistes qui sont sous contrat un accès plus facile aux équipements et aux finances. Les artistes qui travaillent indépendamment devront travailler plus dur pour obtenir la promotion dont ils ont besoin. Sous de multiples aspects c’est la vieille histoire de la tentative de trouver un équilibre entre l’indépendance créatrice et le succès économique.

Rester un artiste indépendant est une question importante, particulièrement pour quelques artistes célèbres et pour ceux qui ont été dans les affaires pendant un certain temps. L’East Coast Team, Jay Moe et Solo Thang par exemple couvrent eux-mêmes leurs coûts de production et de promotion. Il existe un bon choix de studios offrant une production de haute qualité, et des manières de promouvoir un morceau ou un album et de les faire écouter par des auditeurs. Produire une chanson coûtera entre 100 et 200 $, une compilation autour 1.300 $. De cette façon, le copyright et la distribution reviennet à l’artiste, et ils peuvent faire leur propre choix sur la façon de garder leur indépendance créatrice, aussi bien qu’un contrôle plus global de leur carrière. Solo Thang a fait son premier album avec Bongo Records, qui suffisait pour lancer sa carrière avec succès. Mais quand sa popularité a augmenté, il n’a pas obtenu le niveau de promotion et d’appui qu’il voulait par Bongo Record, il a donc décidé de produire lui-même son deuxième album. Cela a impliqué beaucoup de travail pour la promotion, la vente, la distribution et pour la tournée dans le pays.

Le piratage et les pertes sont un problème commun dans beaucoup de pays en voie de développement. En 1997, le gouvernement Tanzanien a fait une tentative pour aborder la question et il a présenté une loi sur le copyright, mais selon les gens de l’industrie les infractions demeurent à peine poursuivies. Christine Mosha de l’U+I Entertainment, qui a travaillé de nombreuses d’années dans ces affaires en Afrique et aux USA, pense que le piratage en Afrique n’est toujours pas considéré comme illégal et reste largement accepté. En Tanzanie, la plupart des fans d’un artiste ne considèrent pas les pertes financières causées par le piratage. « Et il est difficile d’établir une telle mentalité, » dit Christine. Naturellement, en Tanzanie, où le PIB est seulement de 600 $ par habitant (évaluation de la Banque Mondiale, 2003), malgré le fait que le revenu ait augmenté en raison de récentes réformes bancaires, de solides politiques macro-économiques et l’aide continue des distributeurs, peu de gens ont l’argent nécessaire à l’achat d’une cassette ou d’un CD (respectivement 1,20 $ et 6-7 $), tandis que copier un CD ou une cassette reste facile et coûte moins que la moitié du prix au détail. Jusqu’ici les seuls moyens efficaces contre le piratage ont été de stigmatiser les bandes et CDs avec des hologrammes, et d’indiquer les magasins et les vendeurs de musique piratée. Il est donc difficile pour les artistes de vivre en vendant eux-mêmes leur musique.

Comme l’occasion d’avoir un bon profit en produisant des albums est mince, la plupart des artistes font bénéfices grâce aux concerts et aux concours de danse, leurs fans aiment ça. Pour une exhibition un artiste bien connu peut gagner en moyenne entre 300 et 400 $. A Dar es Salaam, les exhibitions ont lieu dans des clubs comme le Diamond Jubilee, le Coco Beach, le California Dreamer et le Bilicanas. Les concerts culturels, les festivals, et les concours de danse, souvent sponsorisés par les compagnies locales la radio ou les stations Télé, sont aussi attrayants et se déroulent dans les clubs et les écoles. Les artistes montent sur scène régulièrement à Arusha, Moshi, Dodoma, et maintenant ailleurs en Afrique de l’Est. Seuls quelques-uns sont allés plus loin.

Un autre facteur crucial outre les concerts live est la présence médiatique. La télévision a une influence croissante par rapport à la radio sur la musique de toute la région. La popularité d’une chanson ou d’un album dépend de plus en plus de sa promotion sur écran. East African Television, Channel 5 et ITV mélangent les clips-vidéo avec les derniers classements internationaux et régionaux. Récemment, MTV Network Europe a annoncé le lancement de MTV Afrique qui, d’une part, apportera de grandes occasions aux musiciens d’être entendus et vus par le grand public ; de l’autre rendra plus difficle l’accès au grand marché, l’obtention d’un public et de succès pour les musiciens inconnus. MTV Afrique présentera la musique internationale aussi bien que la musique africaine. Elle sera transmise par satellite pour 24 heures en anglais. MTV pense attirer plus de 1.3 millions de foyers dans la région sous-saharienne. En Afrique de l’Est où le Bongo Flava est au top des ventes, MTV Afrique est susceptible de reprendre sur ce succès. Le programme hiplife présentera la dernière musique de la scène africaine de hip-hop. Le Bongo Flava, qui est transmis déjà largement en Tanzanie, au Kenya et en Ouganda, gagnera un public encore plus large. Cette liaison entre radio, télévision, sans oublier internet, fixe sur de nombreux points les normes de production pour l’industrie musicale d’aujourd’hui. Beaucoup de rappeurs estiment qu’il est important non seulement d’enregistrer des bandes de haute qualité et des CDs, mais aussi de faire des tournées et de s’exhiber mais d’exploiter également l’audiovisuel. La vente de vidéos et clips musicaux est aujourd’hui une partie importante de la promotion. Les musiciens relèvent de nouveaux défis. Les coûts de production sont sensiblement plus hauts que ceux des enregistrements et actuellement très peu de compagnies de production de film investissent dans les affaires de musique. Artistiquement et créativement, les clips-vidéos exigent des compétences et moyens d’expression différents que les enregistrements et les exhibitions par les rappeurs. Ici, East Coast Team a récemment eu beaucoup de succès avec le vidéo Ama Zangu, Ama Zao qui a incité de nombreuses de réactions et publicité pour son contenu provocateur. Mais il n’y a pas seulement les vidéos musicales ; l’année dernière un film dirigé par George Otiene Tyson a été très acclamé. Girlfriend, une histoire sur la vie des musiciens et des acteurs en Tanzanie a vu la participation de certains artistes célèbres du hip-hop comme Lady Jay Dee, Crazy GK, AY, Juma Nature, Inspecta Haroun, Mike Tee et Jay Moe. Tyson voulait attirer des spectateurs en faisant jouer des musiciens populaires et des stars médiatiques. Le film a vendu plus de 100.000 copies vidéos. Pour les stars de Bongo Flava cela signifit qu’ils peuvent prolonger leurs carrières et remporter un grand succès dans la musique ainsi que dans les films. George Otiene Tyson va présenter son dernier film Dilemma, qui concerne selon lui la vie moderne et les cultures africaines, avec à nouveau des musiciens tanzaniens bien connus cdont : Lady Jay Dee, Ray C, et l’East Cost Team.

La collaboration, la gestion du réseau et du futur du hip-hop sont matières à l’industrie des événements en Afrique de l’Est. En octobre, le deuxième sommet du hip-hop a eu lieu en Ouganda. En décembre, un événement semblable se tiendra à Dar es Salaam organisé par Sugu, un rappeur qui est également reconnu à niveau international. Les deux événements veulent réunir artistes, professionnels de l’industrie, investisseurs et sponsors afin de créer une plate-forme pour le hip-hop. Au-delà de l’Afrique de l’Est, les rappeurs de Bongo Flava ont l’occasion de de venir ‘mondiaux’. Ils commencent à attirer le public international, très récemment à travers des tournées d’artistes comme Mr II, TID, et X Plastaz, et des compilations : Bongo Flava. Swahili Rap de Tanzanie de Out Here Records (Allemagne) et le Rough Guide to African Rap de Rough Guides (UK). Début novembre, une production audiovisuelle sur le hip-hop d’Afrique de l’Est a reçu une reconnaissance importante en dehors du continent africain. Filmé en 1999, le documentaire Hali Halisi – Rap As An Alternative Medium in Tanzania de Madunia a gagné le prix du meilleur court documentaire au quatrième festival de film de H2O (Hip Hop Odyssey) qui a eu lieu à New York. Un autre documentaire, Bongo Flava. HipHop-Kultur in Tansania de Anna Roche et Gabriel Hacke circule actuellement en Allemagne et, si tout va bien, prochainement dans les cinémas internationaux. Le film suit différents rappeurs de Bongo Flava et porte un regard sur le hip-hop en tant que phénomène mondial. En avril 2005, l’UNESCO, en coopération avec le Conseil International de Musique et le Marché Africain commémoreront le 30ème anniversaire du hip-hop en tenant le premier sommet mondial du Hip-hop. Avec son industrie professionnelle musicale, ses artistes habiles, et son produit universel, le Bongo Flava est au même niveau que la musique populaire dans de nombreux pays ; vous feriez mieux de regarder autours de vous parce que les grandes stars du Bongo Flava viennent à votre rencontre.

Parmi les rappeurs les plus intéressants à suivre il y a : Afande Sele, AY, Crazy GK and the East Cost Team, Daz Nundaz, Dully Sykes, Gangwe Mobb, Inspecta Haroun, Jay Moe, Juma Nature, Lady Jay Dee, LWP Majitu, Man Dojo & Domo Kaya, Mike Tee, Mr. Ebbo, Mr. Nice, Mwanafalsafa, Mr. II aka Sugu, Professor Jay, Ray C, Sista P, Solo Thang, TID, X-Plastaz, ZayBi.

En Europe, il n’y a actuellement pas de possibilités d’accéder facilement au Bongo Flava, au hip-hop d’Afrique de l’Est, ni au R&B. Les sites Web suivants sont intéressants à visiter:www.africanhiphop.com, www.darhotwire.com, www.channel5.co.tz, www.musicuganda.com, www.c4africa.com, www.artmatters.info.

///Article N° : 3699

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© Lydia martin
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