Guy Karangwa est né en 1952 à Bisenga, dans la commune de Kabarondo, en préfecture de Kibungo, au Rwanda. Il vit et travaille aujourd’hui à Kigali, dans le quartier de Gakondo. Cette généalogie n’est pas neutre : c’est elle que peint Karangwa. Depuis 25 ans, il représente les cérémonies rituelles, les marchés, les vaches et les bergers, les danses et les joueurs de tambours, les femmes, les masques, la vie quotidienne rwandaise. Dans un pays où la tradition plasticienne se résume à quelques sculptures, son uvre est par sa durée, sa constance, son unité, exceptionnelle.
Un véritable ethnologue : Karangwa fait la chronique picturale du quotidien de son peuple. Il ne capte pas l’événement mais la continuité, la tradition. En choisissant la vache, la musique, le marché, la bière, il représente l’échange et le partage dans une société dualisée entre pasteurs et cultivateurs. La femme, le couple complètent en une allégorie de l’amour à la fois pudique et sensuelle cette représentation de la circulation, cette affirmation de vie.
Certaines toiles, chroniques elles aussi, évoquent les conséquences de la guerre : Veuves, Le Chagrin, Retrouvailles, La visite. Une seule à ce jour aborde de front le génocide : Scène folle (traumatisme). Elle fera la couverture du livre que les éditions Sépia lui consacrent, à paraître ce mois-ci.
///Article N° : 340