Kuduro Sound System

De Frédéric Galliano

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Branle-bas de combat sur les dance-floors français où l’on découvre enfin l’existence du kuduro (prononcez koudouro). Ce mélange lusophone de semba, de kizomba et de techno house occidentale est apparu en Angola, il y a une dizaine d’années. Pour mémoire, le premier tube date de 1996. Il était signé Tony Amado et bousculait les plus conformistes du bled de Bonga sur la base d’un air de carnaval détourné. Pulsions percussives à fond les manettes…  » C’est énergique et il faut voir comment ça se danse. C’est trop déjanté, sans parler de la sensualité des corps «  avance un mordu. Kuduro, qui signifie  » cul dur  » en bon français, provoque des courbatures aux fesses les lendemains de soirées festives. Amateurs de coupé-décalé, vous n’avez qu’à bien vous tenir, d’autant plus que le kuduro reste une incroyable machine à recycler. À l’instar du kwaïto sud-africain ou du baile funk brésilien, il réinvente le global à coup de beats électro sur un trip matrilocal.
Galliano, qui n’en rate pas une sur le continent, a fait feu avec son studio mobile sur ce phénomène qui embrase les ghettos de Luanda et surchauffe les transports en commun de l’Angola en période de paix. Convié sur place pour une partie d’African divas, un précédent projet en tournée, le deejay français s’est payé un tour de piste chez les pros du genre, avec cet opus qui laisse les habitués baba en Hollande et au Portugal. Des pays où se sont réfugiés les producteurs les plus consacrés du kuduro, à commencer par Amorim, Beleza et Victor Black. Galliano en a profité pour mettre deux autres albums en boîte avec Paulo Flores, le roi du semba style, et Dog Murras, un fou furieux au flow sur pattes en live.

Kuduro Sound System, de Frédéric Galliano, (Frikyiwa/Nocturne)///Article N° : 5837

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