La photographie de presse sur le continent : un potentiel encore sous-exploité

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Depuis quelques années, les regards africains comme Zohra Bensemra en Algérie, George Osodi au Nigeria ou Guy Tillim en Afrique du Sud sont de plus en plus sollicités par les agences de presse internationales et exposés dans les grands événements artistiques de type biennales. Mais ces nouveaux talents qui renouvellent un photojournalisme en crise ne sont que la partie visible de l’iceberg. Un monde les sépare bien souvent de ceux qui travaillent pour la presse continentale.

Le photojournalisme attire toujours plus de vocations en Afrique : la soif d’images n’a jamais été aussi grande à l’ère du tout numérique. Et pourtant, outre des problèmes d’équipement (le matériel reste cher et son entretien difficile), les photographes de presse africains sont rarement considérés comme des journalistes à part entière. Leur potentiel est sous-exploité ou tout simplement ignoré. Encore aujourd’hui, ils doivent se cantonner au rôle d’illustrateur, sans même pouvoir signer leurs clichés.
Sans filet de protection ni moyens, les photojournalistes africains qui veulent porter un vrai regard affranchi de toute censure sur l’actualité de leur région le paient parfois très cher : tabassés, emprisonnés… Ou même assassinés, comme Patrick Kikuku Wilungula, le 9 août dernier, à Goma dans le Nord Kivu (à l’est de la RD Congo).
Même si dans d’autres pays, la situation des photographes paraît plus enviable, le combat pour la reconnaissance de leur métier est pour autant loin d’être gagné. Desirey Minkoh, photoreporter originaire du Gabon, fort de son expérience internationale, a initié Afrikimages, une agence de presse indépendante sur le Internet (cf. l’entretien qui suit).

///Article N° : 7115

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