La mélodie limpide d’une kora, un stand bien en vue, de nombreuses signatures et une présentation accueillante ont fait de la librairie africaine du salon du Livre un succès. Organisé par la librairie Folies d’encre, le CLEF et France Edition, ainsi que la Direction du Livre et la Coopération, ce projet tentait de donner sa chance à toute la littérature en provenance de l’Afrique ou concernant le continent. Chose rare, on trouvait aussi sur ses étalages des publications d’éditeurs africains, la plupart du temps absentes des librairies françaises.
Deux débats Regards croisés, ont abordé les particularités de la littérature africaine et de l’esclavage avec divers auteurs africains, français et brésiliens. On a parlé de langue, de l’édition, de l’engagement… Les écrivains Aminata Sow Fall (Sénégal) et Moussa Konaté (Mali), respectivement fondateurs des Editions Khoudia à Dakar et Editions du Figuier au Mali notaient qu’alors que le lectorat étant trop restreint au Sénégal, un livre dans une langue nationale serait un tirage à perte, au Mali ce sont justement ces éditions en langues africaines qui permettent de financer les livres en français !
Cependant, malgré la valeur des écrivains présents, les débats n’ont pas échappé aux banalités souvent entendues à propos de cette littérature (tradition et modernité, langue de l’écriture, la »ghettoisation » de la littérature africaine etc.). On aimerait que les auteurs aient plus souvent l’occasion de parler de leurs textes, de leur aventure d’écriture, et de la confronter à celle d’autres auteurs, pas forcément africains. Car ces auteurs le disent eux-mêmes : ils se sont nourris de littératures autres qu’africaines, et, comme l’a affirmé Aminata Sow Fall : » L’écriture est d’abord une aventure personnelle « .
