Murmures

Journal de bord de la Quarantaine #2 (Récréâtrales-Ouagadougou)
janvier 2010 | Communiqués de festivals | Théâtre | Burkina Faso

Français

L’équipe des Récréâtrales vous invite à découvrir le Journal de bord de la Quarantaine. Ainsi, vous aurez tout le loisir d’être informé sur ce qui s’y passe au jour le jour…
par Olivier Coyette.

Questions de dramaturgie posées par Kouam Tawa & Olivier Coyette

La dramaturgie au sens où nous l’entendons aux Récréâtrales concerne :

– L’écriture proprement dite des textes

– Le passage du papier au plateau

La dramaturgie est l’interrogation portée sur deux plans : celui, littéraire, de la construction dramatique d’un texte de théâtre ; et celui, plus « concret », de la réalisation (ou de la « traduction ») sur le plateau des idées, des mots, des images qui se trouvent dans le texte écrit.

Le premier aspect de notre réflexion concerne donc plus directement les auteurs, tandis que le deuxième aspect vise le travail du metteur en scène et de son équipe artistique.

Nous pensons que tout l’art de la dramaturgie est de parvenir à se poser les bonnes questions.

Dans cette optique, nous interrogeons les équipes présentes à la Quarantaine en vue de dégager un panorama de questions dramaturgiques générales, à partir des écritures et des projets en présence.

12/01/10

Nous questionnons Façons d’aimer d’Aristide Tarnagda.

(seules les questions que le texte pose nous intéressent, et non les « qualités » ou les « défauts » d’écriture du texte ; nous n’en ferons donc pas mention ici)

La question du lieu n’est pas résolue : d’où parlent ceux qui parlent ?

La question du genre/du type de texte non plus : est-ce un monologue ? Ou un texte à plusieurs voix ?

Corollaire : la question des dialogues au sein du « tissu narratif » n’est pas résolue par l’auteur ; cette « obscurité » est-elle opérante ?

Comment rendre ces aspects fondamentaux du texte clairs ?

L’auteur peut-il laisser volontairement ces questions dans le flou ?

Qu’est-ce que cela apporte à la qualité du texte ?

Au nom de sa « liberté », l’auteur peut-il tout se permettre ?

13/01/10

Nous questionnons Retour d’atterrissage, d’Amadou Saendou.

Le texte nous est remis en deux versions : qu’apporte la deuxième version que la première ne contenait pas ?

N’y a-t-il pas un danger, en voulant faire mieux à la dernière minute, de faire pire ?

Le temps de l’écriture est-il un temps rapide ?

Les changements auxquels on procède dans l’écriture d’un texte doivent-ils être motivés par :

– Une injonction intérieure (la conscience de l’auteur qui lui dit que quelque chose cloche ; le besoin de « se mettre au clair » avec tel ou tel aspect du texte qu’il ou elle a écrit…)

– Une injonction extérieure (demande du metteur en scène, remarque de tel ou tel ami lecteur, d’un acteur, du directeur du théâtre et producteur du spectacle, etc.)

Dans le texte d’Amadou, la clarté du propos pose question : de quoi cette pièce nous parle-t-elle exactement ?

Comment centrer le thème d’une pièce ?

Comment parvenir à se mettre au clair sur l’essentiel et l’accessoire ?

Comment construire son intrigue ?

Et, partant, comment accorder une (juste) place à l’incise ou à la parenthèse ?

Comment, dans ce cas précis, resserrer l’action autour de quatre ou cinq scènes majeures qui « fonctionnent » bien dramatiquement ?

Pour améliorer un texte, faut-il :

– Ajouter des scènes ?

– Etre capable d’en retrancher ?

Et, dans ce cas-ci, ne s’agit-il pas surtout de choisir (cibler) les scènes « jouantes » ?

Quand une scène est-elle « jouante » ?

Qu’est-ce qu’une « situation dramatique forte » ?

L’attention du spectateur peut-elle être convoquée sur la simple narration, ou faut-il au contraire la nourrir de tensions dramatiques ?

Le récit au passé peut-il fonctionner comme dans le roman, alors que le théâtre est spécifiquement un art du présent ?

Quelle est la différence entre une « télénovela » sud-américaine et une tragédie grecque ?
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