Orpailleur

De Marc Barrat

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Le scénario avait obtenu le trophée du premier scénario du CNC. Il est vrai qu’en alliant initiation, écologie et action, il fait le choix de l’efficacité. Cela commence tout doux dans le mystère, avec le retour au pays de Rod (Tony Mpoudja), un jeune Parisien d’origine guyanaise, accompagné de l’inénarrable Gonz, son pote des cités (Julien Courbey, qui avait notamment marqué dans Les Barons de Nabil Ben Yadir). Rod reprend contact avec son enfance tandis que Gonz joue les Gaston Lagaffe à l’envi. Lorsque grâce à la belle Yann (Sara Martins), les deux compères vont remonter le fleuve Approuague pour s’enfoncer dans la forêt amazonienne, le film table sur l’ampleur des lieux. A la recherche du frère, qui n’est sans doute pas aussi mort qu’on veut leur faire croire, ils vont se confronter aux orpailleurs clandestins, les garimpeiros, un univers sans pitié. Le film d’aventures respecte alors les règles du genre : le parcours initiatique du héros plongé dans un monde inconnu semé d’embûches. Ce sont les bons contre les méchants car l’enjeu ici n’est pas seulement la survie des protagonistes mais celle du fleuve et de la forêt : les chercheurs d’or bousillent l’environnement en parfaite illégalité.
Le happy-end est prévisible mais le plaisir est de savoir comment nos héros vont pouvoir se dépatouiller du pétrin dans lequel ils se sont fourrés. C’est là que le scénario est un peu sommaire, les personnages perdant toute épaisseur pour laisser place à la série des rebondissements. Tout cela reste ludique et décontracté, et laisse en mémoire l’aspect documentaire bien marqué sur la menace d’un milieu fragile par des malfrats français exploiteurs de clandestins brésiliens. Philippe Nahon en incarne un, sans grande conviction tant il doit camper un personnage sans nuance.
On aurait pu rêver d’une utilisation plus envoûtante de la forêt comme l’avait tenté Marc Barrat dans son court métrage Le Blues du Maskilili, qui abordait déjà le thème des orpailleurs. En dépit des tentatives d’immersion, elle est ici davantage un beau décor à protéger qu’un élément clef de la renaissance de Rodrigues à son identité. Mais Orpailleur reste un divertissement bien maîtrisé qui a le mérite de défendre clairement l’environnement face à la cupidité.

///Article N° : 9519

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