Fiche Personne
Cinéma/TV

Isabelle Eberhardt (Si Mahmoud Essadi)

Ecrivain/ne, Poète, Journaliste
Suisse, Russie

Français

Isabelle Eberhardt est née à Genève en 1877, des amours illégitimes d’un ex-pope de l’Eglise Orthodoxe russe et de la femme d’un général de l’armée du Tsar convertie à l’Islam. Elle grandit dans l’univers clos de la Villa Neuve, aux abords de Genève. Elle a une enfance austère et solitaire, toujours habillée en homme, entourée de ses frères et de son père, adepte de la philosophie nihiliste.
Très vite, elle tente d’échapper au despotisme paternel, cédant à sa fascination pour les contrées exotiques (elle a appris l’arabe classique). Elle s’absorbe dans les écrits sur le lointain Maghreb et embarque pour l’Afrique du Nord. Là, elle commence à écrire pour un journal local. Rapidement, son style d’écriture et de vie inquiètent : elle s’enivre, fume du kif, finit souvent la nuit avec un indigène. Tantôt vêtue en homme, tantôt en femme, sa personnalité paradoxale, sa détresse authentique, suscitent l’hostilité des colonialistes français.
Initiée à la Quadrya, confrérie soufie, elle adopte le nom de Si Mahmoud Essadi pour justifier son déguisement masculin. Ses voyages à travers le Sahara, la vie du désert, ses mystères sont une épreuve initiatique. Isabelle devient une jeune femme toujours poussée à l’action, conduite à la folie par sa soif de vivre, sa volonté farouche de combattre l’injustice et la suffisance. Alcoolique et malade, elle reste obsédée dans sa vie et dans son oeuvre, par la quête de la liberté absolue. Sa vie tumultueuse croise des personnages exceptionnels : le chef de la Quadrya en lutte pour débarrasser l’Algérie de la domination française, le troublant colonel Lyautey qu’enflamme l’idée d’un modernisme arabe, et surtout Slimen, qu’elle va aimer scandaleusement et épouser. Entre tentatives d’assassinat et accès de malaria, Isabelle, nature ardente en tout et toujours exagérée, vit la vie qu’elle a choisie : « Personne n’a jamais vécu aussi au jour le jour que moi, personne n’a jamais été si dépendante du hasard. » Cette vie va s’arrêter en 1904 dans les montagnes de l’Atlas par une nuit d’orage. Sa maison, construite sur le lit d’un oued asséché, est emportée par un torrent d’eau boueuse. Isabelle meurt noyée. Elle avait 27 ans.
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