Fiche Personne
Cinéma/TV Littérature / édition Poésie / Conte

Malek Alloula

Ecrivain/ne, Poète, Scénariste
(Homme)
Algérie

Français

Malek Alloula (مالك علولة), né le 13 novembre 1937 à Oran et mort le 17 février 2015 à Berlin, est un écrivain franco-algérien de langue française qui a poursuivi des activités éditoriales à Paris à partir de 1967.



En décembre 1953, le père Alloula, gendarme auxiliaire à cheval, prend sa retraite après 27 ans de service. Il quitte le village de l’Oranie où il écoula 11 ans de sa dernière affectation et entraîne sa famille à Oran. La famille Alloula s’installe dans la grande ville de l’Ouest en juillet 1954 dans un deux-pièces. La pension de retraite du père ne suffisant pas, il fallait un travail pour compléter les revenus de la famille. Le père finit par trouver « quelque chose ». Il avait, en fait, loué une échoppe dans une rue populaire de la ville pour installer une officine d’écrivain public. L’année scolaire 1955-56, le jeune Malek entame sa terminale philo dans un lycée d’Oran. Mais en mai 1956, il répond à l’appel à la grève de l’Ugema.



Il est renvoyé du lycée. Malek Alloula commence à donner un coup de main à son père. Ce dernier acquiert une aura de sérieux et d’efficacité renforcée par l’acquisition d’une machine à écrire. Petit à petit, le jeune Malek, en apprenant de son père, devient lui-même l’écrivain public titulaire en quelque sorte. Le père abandonne à son fils l’échoppe. Rodé a « l’art poétique » des procès-verbaux, le père impose à son fils « la tyrannie du style dépouillé et expéditif ».



« Les phrases courtes et tricéphales (sujet, verbe, complément) devaient articuler une pensée toute tendue vers l’obtention de casier judiciaire ou d’acte de mariage, enfin de toute pièce officielle revêtue de quelque sceau et d’un paraphe ».



Malek Alloula fera des études de lettres modernes à la faculté d’Alger, ensuite à la Sorbonne à Paris où il a fait sa thèse sur Denis Diderot et le XVIIIe siècle. Il vivait et travaillait à Paris où il s’était installé définitivement en 1967. Il est l’auteur de plusieurs recueils de poésies. « Il est une figure discrète et essentielle de littérature algérienne », peut-on lire sur la page consacrée au poète, sur le site de son éditeur algérien Barzakh, qui a réédité l'intégralité de l'oeuvre de ce poète oranais.



La poésie d’Alloula, publiée à Paris et au Maghreb, se caractérise par une écriture élégante, riche en métaphores et symboles. Celles-ci ont pour thèmes la ville, la nature, les femmes dont il sera un déconstructeur de l’univers mental de l’exotisme colonial comme l’a montré son travail sur les photos coloniales de femmes algériennes.



Écrivain, critique littéraire, poète, Malek Alloula préside l’association qui contribue à faire connaître l’œuvre de son frère assassiné en 1994, le dramaturge Abdelkader Alloula. Il épouse la femme de lettres Assia Djebar en 1980, puis de 1999 jusqu'à son décès, il vit avec la styliste belge Véronique Lejeune. Parmi ses livres, on citera ‘‘Villes’’ (poèmes, 1069), ‘‘Villes et autres lieux’’ (poèmes, 1979), ‘‘Le Harem colonial, images d'un sous-érotisme’’ (essai illustré de photographies, 2001), ‘‘Rêveurs/Sépultures suivi de L'Exercice des sens’’ (poèmes, 1982), ‘‘Mesures du vent’’ (poèmes, 1984), ‘‘Les Festins de l'exil’’ (essai, 2003) et ‘‘L'Accès au corps’’ (poèmes, 2003).



Malek Alloula décède le 17 février 2015 à Berlin où il était l'hôte de la DAAD (Berliner-Kuenstlerprogramm.de).





https://www.babelio.com/auteur/Malek-Alloula/132735

English

Malek Alloula (مالك علولة), born November 13, 1937 in Oran and died February 17, 2015 in Berlin, is a Franco-Algerian writer in French who pursued editorial activities in Paris from 1967.



In December 1953, Father Alloula, auxiliary mounted gendarme, retired after 27 years of service. He leaves the village of Oranie where he spent 11 years of his last assignment and takes his family to Oran. The Alloula family settled in the large western city in July 1954 in a two-room apartment. The father's retirement pension was not enough, he needed a job to supplement the family's income. The father ends up finding “something”. He had, in fact, rented a shop on a popular street in the city to set up a public writer's office. In the 1955-56 school year, young Malek began his final year of philosophy in a high school in Oran. But in May 1956, he responded to Ugema's call for a strike.



He is expelled from high school. Malek Alloula begins to help his father. The latter acquires an aura of seriousness and efficiency reinforced by the acquisition of a typewriter. Little by little, young Malek, learning from his father, himself becomes the titular public writer of sorts. The father leaves the shop to his son. Rodé has the “poetic art” of minutes, the father imposes on his son “the tyranny of the spare and expeditious style”.



“The short, three-headed sentences (subject, verb, complement) were intended to articulate a thought geared towards obtaining a criminal record or a marriage certificate, in short, any official document bearing some seal and initials.”



Malek Alloula will study modern literature at the Faculty of Algiers, then at the Sorbonne in Paris where he did his thesis on Denis Diderot and the 18th century. He lived and worked in Paris where he settled permanently in 1967. He is the author of several collections of poetry. “He is a discreet and essential figure in Algerian literature,” we can read on the page dedicated to the poet, on the website of his Algerian publisher Barzakh, who has republished the entire work of this Oranese poet.



Alloula's poetry, published in Paris and the Maghreb, is characterized by elegant writing, rich in metaphors and symbols. These have as themes the city, nature, women of which he will be a deconstructor of the mental universe of colonial exoticism as shown by his work on colonial photos of Algerian women.



Writer, literary critic, poet, Malek Alloula chairs the association which helps to publicize the work of his brother assassinated in 1994, the playwright Abdelkader Alloula. He married the woman of letters Assia Djebar in 1980, then from 1999 until his death, he lived with the Belgian designer Véronique Lejeune. Among his books, we will cite ''Cities'' (poems, 1069), ''Cities and other places'' (poems, 1979), ''The Colonial Harem, images of a sub-eroticism'' (illustrated essay by photographs, 2001), ''Dreamers/Sepultures followed by L'Exercice des sens'' (poems, 1982), ''Measures du vent'' (poems, 1984), ''Les Festins de l'exil'' (essay , 2003) and ''Access to the body'' (poems, 2003).



Malek Alloula died on February 17, 2015 in Berlin where he was the host of the DAAD (Berliner-Kuenstlerprogramm.de).





https://www.babelio.com/auteur/Malek-Alloula/132735





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