Trois poèmes. Le titre du premier poème fait référence aux dates des différents génocides perpétrés dans le monde.
Guerres mondiales, génocides, Cambodge, Rwanda, Attentats, ces chiffres sont autant de bornes de souffrance d’une route qui ne s’arrête jamais
Le XXe siècle s’est ouvert sur une série de tragédies provoquées et orchestrées par les appétits de pouvoir, qui se poursuivent et se perpétuent en ce XXi siècle. L’histoire, un éternel recommencement marqué par une violence humaine d’une incroyable cruauté et brutalité. Comment résister ? Comment ne pas oublier ? Comment témoigner ?
Au nom de tous les Tiens,
Des morts et des oublis :
Que des livres de larmes
Témoignent sans répit
De ces crimes d’ombre
Qui nous lient
.
A chaque part que l’histoire retient
Comme une avancée d’humanité
L’Homme répond par sa bestialité
Ces crimes de bête enragée
Au nom de tous les Miens
Et des liens de Vérité :
Que ces mains tranchées,
Ces lits amnistiés d’hymens déchirés
Soient inscrits à jamais,
Dans des mémoires collectives
De résistance à poings levés.
« l’écriture est en moi depuis l’enfance, et la poésie aussi. Ces mots de tous les jours écoutés, décryptés, puis assemblés dans ces poèmes sont autant de messages d’amour, de peine, d’indignation et de témoignage que je souhaite partager. Forme classique, vers libres, au gré des voyages, des lectures et des rencontres, l’écriture a changé, elle s’est, me semble t’il ouverte au monde ? A vous de juger »
IL est parti, sans crier gare, sans crier vie,
En coupant le fil de ses ennuis,
Si j’avais pu, si j’avais su,
.
Sont ses cadeaux en héritage
Des lignes blanches à pertes de vue
Ont lissé de SI, son vieux voyage
ET pour ceux, qui restent en gare
La valise au pied et le cur détruit,
Ces quelques mots en forme de coquillage
Huitre fermée, non-dits et mortel ennui
Ont bien valeur d’assemblage:
de ces gâchis, malgré lui
Parce que c’était facile, presqu’inutile,
De glisser sa vie sur papier
ET parce qu’il n’a jamais crié,
Personne n’a cherché à monter
Dans son train bondé de silence :
Son cur, lui, s’en est allé
Qu’est ce qu’un arbre sans racine
Qui n’aurait que le ciel comme horizon ?
Un bout de bois immense tracassé au gré du vent,
Des illusions d’argile comme rempart au désespoir de l’abandon
Contré par des bourgeons splendides,
Le cri primal de nos enfants
Et voilà que soudain la vie demeure
Dans le souvenir de nos parents
Ces ponts de liane tressés d’amour
Qui nous portent debout à demain.
///Article N° : 8318