Pouvez-vous nous faire brièvement l’historique de votre salon ?
Notre salon est à sa quinzième édition. Naturellement, il a commencé tout petit. L’année dernière, on a reçu 160 000 visiteurs. On sent de plus en plus l’intérêt d’un public très divers. La diversité est d’ailleurs l’une des originalités de notre salon : on y rencontre des journalistes, des mamans marocaines, des papas maliens qui habitent dans le coin, etc. Cette diversité du public pour nous est très importante.
Pourquoi une telle affluence ?
Quelque soit leur origine, leur histoire, leur rapport à l’écriture, les parents savent que la réussite de leurs enfants passe par leur rapport à l’écrit. C’est le point le plus important. Le deuxième aspect est que ce salon n’est pas seulement composé de stands. C’est aussi un lieu de promenade avec une vraie scénographie. C’est un lieu où l’on peut facilement parler à un auteur, un conteur, où l’on peut demander un dessin à un illustrateur, bref un espace de convivialité dans lequel le rapport humain est moins solennel. Et la troisième raison est qu’il y a des livres à tous les prix !
Pourquoi avoir choisi l’Afrique ?
Il se trouve que nous célébrons le dixième anniversaire de la convention des droits de l’enfant. A ce propos, on parle naturellement du droit à la vie, du droit à l’éducation et à la protection. Ce qui conduit très vite au droit au rêve, au loisir, à l’imaginaire et au livre. Ce droit à l’écrit connaît une avancée dans notre pays mais les enfants du monde sont loin d’être à égalité devant le livre. Par ailleurs, nous aimons que chaque année les parents et les enfants aillent à la rencontre, à la découverte des cultures que l’on connaît moins bien. Or les civilisations, les cultures africaines sont mal connues de l’ensemble des Français, mais aussi des enfants d’autres origines. Car l’une des originalités de notre pays, c’est le mélange. Et il est important de valoriser cet aspect, cette richesse.
Que mettez-vous en exergue ? La représentation de l’Afrique dans l’imaginaire occidental ou l’écrit en Afrique ?
Il ne s’agit pas de montrer la manière dont l’Occident regarde l’Afrique, mais d’aller en contact direct avec les auteurs, les illustrateurs et les écritures africaines. L’idée c’est de découvrir. A la librairie seront présentées les littératures africaines d’expression française, mais aussi les livres en langues nationales. Il était important pour nous de montrer qu’il existe des littératures en langues africaines. Pour la petite histoire, quand on a demandé aux éditeurs africains des livres en langues africaines, ils ne nous les ont pas envoyés, ne voyant pas très bien ce qu’on en ferait. Il fallait qu’on leur explique que pour nous c’était très important. On présentera donc un choix de 100 livres africains à la librairie.
Henriette Zoughebi est Responsable du Salon du livre de jeunesse de Montreuil.///Article N° : 1069