Le 14 juin 2005 au Palais des congrès de Yaoundé, date la 1ère édition du Prix de l’excellence littéraire au Cameroun, organisée par la toute récente Académie des Urgentistes Bénévoles de l’Education (2005). Elle visait à récompenser les meilleurs auteurs camerounais depuis 1960 à nos jours. Pour douze nominés dont Bernard Nanga, Medou Mvomo et Calixte Beyala, huit ont été primés en trois catégories de la manière suivante : pour le prix de l’excellence, celui des » auteurs qui appartiennent à la première génération, ceux qui ont posé les bases de littérature locale » précise le président du jury, Ebénézer Njoh Mouelle, il y avait Mongo Beti, Léopold Ferdinand Oyono, Francis Bebey et Gaston Paul Effa ; tandis que Pabé Mongo et le général Calmille Nkoa Atanga se partageaient le prix de l’effort, consacré à ceux qui font les lettres de noblesse de cette littérature parallèlement à leur profession ordinaire ; remportaient, enfin, le prix de la révélation, Eugène Ebodé et Patrice Nganang, tous deux brillants auteurs de la diaspora.
Tel honneur qui fut peu en odeur de sainteté auprès du dernier cité, alors aux Etats-Unis, ouvrit, par droits de réponse interposés, la voie à une des plus vives polémiques à laquelle le quotidien Mutations (N°1426,1434 et 1436 des 06, 28 et 30 juin 005) se fit le fidèle écho et le théâtre royal de cette passe d’armes enlevée. Y subodorant quelque uvre d’imposture, le 4è Grand prix du roman de l’Afrique noire camerounais (2002), par ailleurs Prix Marguerite Yourcenar (2001) déclinait fermement sa mention, prenait à parti et vouait aux gémonies l’initiative de l’Aube sous cinq griefs : un crime de lèse-majesté à l’endroit de nombre de piliers à l’image de René Philombe, une machination politicienne, , le parti pris linguistique, l’anachronisme des distinctions et la démission rédhibitoire de l’Etat à la probante promotion de la littérature endogène.
Récusant d’emblée » l’amalgame entre le politique et l’académique » tout en mettant en perspective l’ouverture dudit Prix à la littérature anglophone et à d’autres genres, Cyriac Oloum, le président fondateur de l’Aube, réciproquait à ces critiques par les lieux communs d’innovation, d’originalité, d’intégrité et d’indépendance » au nom de la préservation de l’intangibilité de ma pensée
Notre Académie étant justement le contrepoids de telles orientations étatiques » (sic).
Y adjugeant une caution de choix, le philosophe Ebénézer Njoh Mouelle faisait valoir que » la 1ère édition est une édition devant prendre compte tout ce qui a été écrit pour démarrer (
) Il a fallu faire un choix (…) On ne pouvait non plus faire d’un prix une distribution générale parce que cela n’aura plus de sens et de valeur. » Le crible de » la qualité de l’écriture, l’imprégnation dans les réalités environnementales et le degré d’engagement » qui aura guidé « le jury éclectique » dans ses désignations, fonde davantage le crédit de ce prix, selon son président du jury.
A propos, c’est le cas de relever que l’histoire des prix littéraires est émaillée de semblables faits chevaleresques qui ont vite passé en chronique. Déjà avant l’écrivain et enseignant camerounais de littérature françaises, anglaises et germaniques aux Etats-Unis, le russe B. Pasternak (1958) et l’existentialiste français Jean-Paul Sartre (1964) tenaient ce rang pour des motifs aussi variés que donquichottesques. L’événement qui a défrayé les chroniques culturelles et les milieux d’esprit, a sinon instruit à quel point d’équilibre et de hauteur se revendique la sagacité intellectuelle pour se conjurer de toute arrivisme ou attentisme, mieux, pour s’interdire de battre la breloque.
Par-delà toutes généralités, il faut penser, sommativement de ce qui précède, qu’il en est de l’histoire comme des prix littéraires, on s’y inscrit de deux manières optatives: par l’inspiration ou par la conspiration. Avec tous les aléas des fortunes diverses.
Grand prix de l’excellence littéraire des romanciers majeurs du Cameroun francophone de 1960 à nos jours
1-Mongo Beti, Grand prix de l’excellence littéraire
2-Ferdinand Oyono, Grand lauréat de l’excellence littéraire
3-Camille Nkoa Atenga, Grand prix de l’effort littéraire
4-Francis Bebey, prix de l’excellence littéraire
5-Gaston Paul Effa, prix de l’excellence littéraire
6-Eugène Ebode, grand prix de la révélation littéraire
7-Pabe Mongo, prix de l’effort littéraire
8-Patrice Nganang, prix de la révélation littéraire
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