Adulée en Algérie, Biyouna est une icône dans son pays. Elle y a effectué l’ensemble de sa carrière. A 17 ans, elle danse déjà dans les cabarets à Alger. Fatma, le rôle qu’elle interprète dans La Grande Maison, de Mustapha Badie, la révèle au public. Star, elle aurait pu s’en contenter et finir ses jours, dans le bonheur. C’est mal la connaître. Biyouna aime les chalenges. Son goût de liberté la pousse à explorer musique, danse, cinéma. Et pourquoi pas aller à la rencontre d’une autre musique ? Jusque là, elle n’était jamais sortie d’Algérie. Ce sera chose faite en 1999, lorsqu’elle se rend au Maroc y tourner Le Harem de Madame Osmane, du réalisateur Nadir Moknèche. Une chose en entraînant une autre, elle fait la connaissance du compositeur John Bagnolett, lors d’un dîner durant lequel elle donne de la voix. Le compositeur s’emballe pour cette voix brute, crue, âpre, qui accroche les mots dans tous les tons. Ils travaillent ensemble, et proposent dix titres de toute beauté. La chanteuse joue de sa voix aux travers des mélodies longues et syncopées, se glisse entre des rythmes rock, trip hop, raï ou électro, met en valeur, à travers les textes, ses talents de comédiennes. Complètement explosif. Elle exprime les sentiments d’une femme qui a presque tout connu, elle est la voix des sans voix. Surtout n’allez pas dire que le hasard existe. Recevez cet album comme une bouffée d’énergie.
Raid zone, de Biyouna (Bagnolett Prod / Warner)****///Article N° : 2202