Antonia David, professionnelle du marketing et de la communication et Alice Lefort, styliste ont donné naissance à la marque de prêt à porter Tiss’ame en 2011. Rencontre autour de leurs nouveaux défis de rentrée.
Antonia et Alice marchent de pair malgré la distance. Antonia dessine et participe à l’élaboration des croquis de chaque modèle, et ajoute son expertise sur les tendances auprès d’Alice responsable de la production. C’est elle qui finalise le modélisme des tissus et contrôle la qualité des confections. Née sur le continent africain, Antonia David vit à Paris. Alice Lefort, la Bretonne est installée à Dakar et a grandi dans le cosmopolitisme du quartier de Ménilmontant (Paris 20e). Elles se sont réunies autour d’une passion pour le pagne tissé et les artisanats du monde. Ainsi est née Tiss’ame en 2011. Le nom de la marque est l’association des mots : tisser (des liens, tisser le pagne), et âmes ou amitié. Véritables amoureuses du continent qui les inspire l’une et l’autre, elles essayent de valoriser un savoir-faire sur des matières pas spécialement en vogue. « J’aime les choses simples mais bien travaillées, et le pagne tissé en fait partie », confie Alice.
Au coeur des savoir-faire
« Au début de notre aventure on prenait/ sourçait des tissus au Ghana et au Burkina Faso. Aujourd’hui, on a décidé de travailler nos propres tissus, sur nos propres couleurs, et créer nos propres motifs », explicite la Sénégalaise de cur. La confection des tissus se passe du côté de Dakar. Les créatrices font appel au savoir-faire de tisserands et utilisent pour leurs modèles du fil de coton. « C’est très riche car nous avons le choix entre plusieurs sortes de tissages et motifs », ajoute la cofondatrice togolaise. À leur grand regret, il semble difficile de trouver du coton de qualité. La plupart du temps en effet, le coton est exporté par des pays qui le transforment. « Notre rêve serait à terme d’avoir notre propre coopérative ou de travailler avec une coopérative qui utilise du coton pur » continue Antonia.
Les collections de la marque proposent des pièces uniques en kenté, le tissu traditionnel du Ghana, en faso dan fani du Burkina, en pagne baoulé de Côte d’Ivoire, et le manjak sera le plus utilisé pour les prochaines collections. « Comme nous confectionnons au Sénégal, beaucoup de nos artisans sont manjaks », décrit Antonia. Elles nourrissent l’envie d’habiller aussi bien l’Européenne que l’Africaine. Les deux trentenaires proposent des prix pour toutes les bourses. Les vêtements oscillent entre 100 à 210. Les accessoires coûtent entre 25 à 50 et les coussins de 25 à 35. Si Alice et Antonia font essentiellement du prêt à porter, elles travaillent aussi sur commande et organisent des ventes privées. Il y a quelques mois elles lançaient des collections de tissus d’intérieurs aux couleurs flamboyantes. À la fin septembre, la marque proposera de nombreux modèles de boucles d’oreilles en bronze de Côte d’Ivoire.
En savoir plus : http://tissame.com
Des baskets en wax, pourquoi pas ?
Si la marque Vans dévoilait en janvier dernier une ligne de chaussures inspirée de la culture ghanéenne, Ohema Ohene est l’une des premières créatrices à avoir proposé des tennis en wax et pagne en 2008. Cette self-made woman qui vit entre Londres et Accra, met un point d’honneur à choisir des tissus du Ghana. Résultat ? Des collections innovantes avec des baskets montantes ou transformables en chaussures basses.
Depuis le 20 mai dernier, trois paires de chaussures en pagne sont aussi disponibles sur le site de la marque FAGUO by HRM, représentée par l’épouse styliste de Keziah Jones. Conçus au Nigeria et produits en édition limitée les modèles sont unisexes. Une ligne de sacs assortis est également sur le marché. Pour chaque paire de chaussures achetée, une somme est reversée à une association de reboisement de terrains en friche non valorisés.
En savoir plus : www.ohemaohene.com et www.faguo-store.com///Article N° : 12644