Un prisme afro-centré

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Virginie Ehonian, la trentaine, passionnée d’art contemporain, bloggeuse et entrepreneuse, a fait du site African Links et du coffret culturel Nooru Box ses quartiers généraux. avec comme moteur : le souci du partage autour des cultures africaines et diasporiques.

Vous l’avez peut-être déjà croisée dans une galerie d’art contemporain, aperçue dans le dernier clip de Mokobé ou suivie sur les réseaux sociaux. Virginie Ehonian a la culture pour passion et le partage comme credo. Nous la rencontrons à Paris, où elle est née, de parents ivoiriens. Comme toujours, elle porte une tenue de goût, aux couleurs criantes et aime s’essayer à des coiffures sophistiquées. Son blog, African Links, créé en 2011, a fait d’elle une personnalité du monde de l’art contemporain en lien permanent avec des artistes africains et de la diaspora. Mais allons dans l’ordre des choses. Elle décroche, en 2011 une licence d’arts plastiques puis deux masters : l’un en coopération artistique internationale et l’autre en coopération internationale centrée sur l’Afrique et le Moyen-Orient. Parallèlement, Virginie crée des bijoux, s’approche de l’entreprenariat et travaille dans un centre d’art à Dakar. Elle assiste, un temps, l’un des artistes d’art contemporain africain les plus renommés, Barthélémy Toguo et le marchand d’art André Magnin.

Blog et box

Puis, elle pense African Links comme une plateforme de partage. Sans volonté pédagogique, elle donne à son blog une touche holistique qui vise à conduire un public large vers l’art contemporain, à partir de portraits d’artistes et de comptes-rendus d’expositions. Et on y trouve aussi des actus théâtre, musique, ou des infos sur des ateliers de cuisine ou de foulards. Virginie assume un positionnement « afro-centré », et par l’art contemporain issu du continent africain et des diasporas, elle cherche à bâtir « des ponts entre les générations et les cultures ». Elle cite alors des pionniers de la photographie ou de l’art contemporain comme les Maliens, Seydou Keita et Malick Sidibé, le Nigerian J.D.O’Okhai Ojeikere ou encore l’Ivoirien Frédéric Bruly Bouabré. Elle parle aussi du peintre congolais Chéri Samba, ou du plasticien béninois Romuald Hazoumé. Déployant une culture riche sur la diversité des oeuvres et artistes, elle insiste sur la nécessité de se battre contre les clichés exotisants. Il faut historiciser le statut de l’artiste africain d’aujourd’hui, affirme-t-elle : « Reste t-il cet artisan qui reproduit des commandes ou un illuminé gourou qui créé selon sa spiritualité ? Entre les deux, il y a l’espace pour une nouvelle définition : un artiste qui se veut juste artiste ». African Links, le blog comme espace de réflexion et de documentation, accompagne le projet en plein essor de virginie, né en 2016 : la Nooru Box, « la version physique et commerciale d’African Links ». Ce coffret, à 39.90€, disponible tous les deux mois contient dvd, place de concerts, livres etc. virginie n’est pas à court d’idées pour participer à l’enrichissement de votre bagage culturel afro.


Expo : Les conseils de Virginie Ehonian

Bilad Es Sudan de Claude Iverné, à la Fondation Henri Cartier Bresson
Bilad Es Sudan retrace un jeu de piste du photographe français, mené sur une vingtaine d’années, au Soudan du Sud. Ses photographies, en noir et blanc et en couleurs, nous éloignent du misérabilisme et des idées reçues. Avec son appareil photo, c’est comme s’il arrêtait le temps et nous transportait avec douceur au plus près d’une réalité amère. Des tickets pour voir cette exposition seront disponibles dans la Nooru Box #5.
Jusqu’au 30 juillet 2017.

Walker Evans, Centre Pompidou
Découvrez notamment sa série Labor Anonymous publiée dans le magazine Fortune dans les années 1940 et 1950. L’anonymat des visages fait sens pour documenter l’Amérique d’une époque. Un grand photographe humaniste du XXe siècle.
Jusqu’au 14 août 2017.

Stall(s) of Fame de Gareth Nyandoro au Palais de Tokyo
La 1re exposition personnelle de cet artiste zimbabwéen à Paris. À travers ses oeuvres, il s’applique à une recherche sensible de la matière dans l’espace pictural.
Du 14 juin au 10 septembre 2017.

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