Une nouvelle galerie pour les artistes africains

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Bonne nouvelle : loin de vouloir enfermer les artistes dans le carcan de « l’art africain contemporain », l’idée directrice de la nouvelle galerie Agbé & Gbalicam est d’exposer deux artistes en parallèle, un africain et un occidental.

Pour Agbé, maîtresse des lieux, la démarche de la galerie consiste à croiser des artistes du Sud avec des artistes du Nord pour établir des correspondances entre des œuvres qui, à priori, peuvent être aux antipodes l’une de l’autre. C’est ainsi qu’un peintre soudanais, Islam Zian al-Abdeen devrait prochainement être exposé avec un sculpteur américain Art Brenner : « réunir en presque un clin d’œil les Etats-Unis et le Soudan, et montrer que, bien au-delà de la politique, les artistes dépassent un certain nombre de clivages« . Ou encore, en mars 2002, à l’occasion des journées de la femme, les personnages féminins et les masques gigantesques de l’Angolaise Manuela Sambo dialogueront avec les personnages tout en longueur en bronze et en résine de la Française Marie Wermuth.
Comme pour donner le ton, ce sont cependant deux artistes africains qui ont inauguré la galerie : Do Mesrine, sculpteur togolais installé à Paris, qui réalise de massifs personnages, pétris d’une texture composite dont il garde le secret, qu’il recouvre de cuir brut ou tanné. Pascal Heranval, franco-sénégalais, brésilien d’adoption durant douze ans, qui est à la fois musicien et peintre. Sur ses toiles, se déclinent comme sur une partition musicale, des personnages proches de la BD, de plus en plus petits et dont les postures semblent pouvoir varier à l’infini.
Agbé et Gbalicam ne veut pas se contenter d’être une vitrine d’art contemporain. Elle projette à terme d’organiser des résidences d’artistes occidentaux en Afrique et de faire venir des artistes africains en France. Ses premières expositions seront cependant consacrées à des artistes africains installés en Europe, la galerie ne pouvant pas, dans un premier temps, financer des expositions en provenance du continent. Prônant le travail des galeries en réseau, Abgé voudrait pouvoir proposer des circuits d’expositions aux artistes, « l’essentiel pour un artiste, étant d’exposer dans le plus de lieux possibles pour faire connaître son travail« .
Agbé en langue fon béninoise signifie « la vie » alors que Gbalicam en langue gourmantché invite à « regarder autour de nous pour voir les gens bien ». « Savoir ouvrir les yeux, regarder les autres et les comprendre, commente Agbé, ça s’applique aussi à l’art« .

Galerie Agbé & Gbalicam, 7, rue St Paul, 75004 Paris, tél. 06 85 55 67, agbé@club-internet.fr, ouvert du jeudi au dimanche de 14h à 19h.///Article N° : 1915

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