Musique

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Aux sources du rythme en Afrique

L’origine du rythme est dans la nature humaine et cosmique. Elle se situe aussi au-delà de la vie et de la mort, dans le monde invisible des forces qui président à la démarche de l’univers. Mais c’est surtout dans le ventre nourricier de la femme que les percussions de l’Afrique puisent la sève primordiale qui en inspire le battement.

S’il y a un artiste africain qui déstabilise ses contemporains dès lors qu’il s’agit de se définir musicalement avec des origines, marquées, qui figent, c’est bien Ray Lema.

Un engouement pour une musique peut masquer ses origines : celui pour le Son cubain ne doit pas faire oublier que ce genre est l’héritier de chants pluriels que les esclaves entonnaient pour évoquer les dieux d’Afrique dans l’espace sacré des Cabildos.

C’est l’histoire fabuleuse d’un enfant qui découvre le monde entre deux rives. L’Afrique et l’Europe. Il naît dans les vapeurs faussement speed du 13ème arrondissement parisien mais ne rate pas une seule occasion pour aller rendre visite à la terre bénie de ses ancêtres. Son père, Francis Bebey, l’initie aux rythmes subtils de la tradition camerounaise et le laisse ensuite s’enivrer de sons étrangers dans l’univers éclectique de la capitale française. Piano, formation classique dès l’âge de six ans, dix ans de conservatoire. Saxophone et découverte de la musique noire américaine à travers les opus de Duke Ellington, Nina Simone…

De Susana Baca

Cette grande vocaliste afro-péruvienne lègue par ses refrains flamboyants de vigueur l’héritage noir des fêtes familiales et des fonctions religieuses dans les faubourgs de Lima. C’est de cette école populaire que Susana Baca tire la sève qui irrigue les chansons et les rythmes des anciens, tels le festejo, le lando ou le golpe, qu’elle apprend depuis l’enfance. La graine magique de sa voix profonde évoque 500 ans de présence noire au Pérou pour germiner dans des images poétiques aux références solides d’un César Valleja ou d’un Alejandro Romualdo. Entre une marinera et une complainte, une valse et la reprise d’un…

De Changüi

Issu de la province de Guantanamo, dans la région cubaine d’Oriente, le Changüi est un genre rural par excellence. Dans le jeu fébrile des instruments comme dans les voix pratiquant l’antiphonie, ce style de  » transition  » profite d’une synthèse plus équilibrée entre les éléments d’origine espagnole et africaine, alors que dans le son – faisant pourtant partie de la même famille – la mélodie hispanique est dominante. Eclos dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le Changüi se sert de cinq instruments principaux, mise à part la voix : le très, une guitare à trois doubles cordes, le bongo, la marimbula, sorte de…

De Afro-Cuban All Stars

 » J’avais toujours souhaité réunir les plus grandes vedettes des années 40 et 50 avec des musiciens d’autres générations pour enregistrer un disque qui montre la continuité de la musique cubaine « . Juans de Marcos Ganzales, concepteur de ce disque historique, est joueur de très, chanteur et directeur musical du célèbre Sierra Maestra. L’aboutissement de son projet se concrétise dans l’enregistrement d’un album d’anthologie, où les classiques sont interprétés par le gratin des musiciens insulaires. Avec d’émérites chanteurs de son, des enfants-prodiges et des membres de Sierra Maestra aux percussions, les cuivres du célébrissime Tropicana, l’extraordinaire pianiste Ruben Gonzales et le contrebassiste…

De La Famille Valera Miranda

Il n’est pas aisé de définir le son, ancêtre de la salsa, et qui déferla à La Havane de la région d’Oriente aux alentours des années 20. Des formes anciennes basées sur le chant, danse et percussion, jusqu’aux petits bands campagnards avec marimbula, très, timbales, botijuela (récipient en terre avec un orifice pour souffler) et diente de arado (soc de charrue), ce genre en évolution constante adopte également le bongo, le maracas, la clave et la contrebasse (à la place de la marimbula). C’est dans une formation de ce type que la Famille Valera Miranda, dernière créature d’une saga de…

De Merceditas Valdez y los tambores bata de Jesus Perez

Voilà la magnifique chanteuse, initiée aux mystères des dieux noirs, celle par laquelle les incantations sacrées en langue yoruba sortirent des baraquements des descendants d’esclaves, brisant la torpeur des ruelles encaissées de la Habana Vieja, circulant entre les colonnades des patios, pour rappeler à tous les Cubains que dans leurs veines puise le sang de l’Afrique ! Cette voix superbe et inspirée retentit à la radio, dans les théâtres et dans les concerts à partir de 1936, lorsque les tambours bata des ancêtres firent leur apparition inattendue dans les quartiers chics de la capitale, et que les hymnes à Yemayà guidaient…

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