Compagnie Black Blanc Beur, pionnière du hip-hop

Print Friendly, PDF & Email

Le succès actuel du hip-hop et sa reconnaissance par les institutions françaises doivent beaucoup à B3, sacrée compagnie nationale depuis deux ans. Co-fondée par Jean Djemad, médecin et acteur social cf. entretien dans Africultures 13), et Christine Coudun, historienne et chorégraphe formée aux danses contemporaine, africaine, jazz et flamenco, Black Blanc Beur voit le jour en 1984 à Elancourt, dans la banlieue parisienne. Dès sa création, cette compagnie mise sur le long terme en se professionnalisant rapidement et en permettant ainsi à ses danseurs d’acquérir un statut social. Suivant son exemple, toute une génération de hip-hopeurs lui emboîtera le pas. Par-delà son engagement social, B3 joue aussi un rôle majeur dans l’évolution artistique de la danse de la rue. Inventant une  » danse d’auteur « , Christine Coudun est l’une des premières à réfléchir aux questions de l’écriture et de la composition et à ouvrir le vocabulaire hip-hop à d’autres influences, notamment contemporaine, africaine et orientale.
En quinze ans d’existence, la compagnie d’Elancourt a séduit des publics du monde entier (Europe, Afrique, Australie…). Elle compte aujourd’hui dix créations dont l’époustouflant Lambarena (1997) sur une musique mêlant mélodies traditionnelles gabonaises et Jean-Sébastien Bach. Au fil des ans, B3 s’est aussi révélée une formidable pépinière de talents dont sont issus plusieurs grands noms de la nouvelle génération, comme Max-Laure Bourjolly et Alex Benth de Boogie Saï ainsi qu’Hakim Maïche d’Ykanji (compagnie présente aux Rencontres 99).
Wartane, duo, création en mars 1999
S’éloignant des rythmes binaires, Wartane ( » conversation  » en wolof, langue sénégalaise) poursuit la profonde transformation de la danse hip-hop commencée avec Lambarena, en 1997. Ce duo de breakers (Iffra Dia et Lamine Diouf), chorégraphié par Christine Coudun, évolue dans un univers arabo-andalou. Sur les rythmes ternaires d’une contrebasse mi-tzigane, mi-mauresque, voyageant de l’Inde à l’Andalousie, deux amis se retrouvent quelque part en Afrique. Un dialogue rythmé, fraternel s’engage entre eux. Entre gravité et mélancolie, le ton de la confidence s’installe.

///Article N° : 989

  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Laisser un commentaire