Epineuse distribution

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Il est rageant pour les guichets du cinéma africain (Union européenne, Agence de la Francophonie, ministères français de la Culture et des Affaires étrangères, fondations diverses…) que des films si chers à produire soient aussi peu vus, non seulement en Europe mais aussi par leur public « naturel », en Afrique.
Nous avons publié en son temps les interviews des principaux responsables (Francophonie : Africultures 21, ministère des Affaires étrangères : Afr. 24, Union européenne : Afr. 27). Différentes actions sont menées pour soutenir la distribution du film africain en Afrique, sachant c’est depuis 30 ans une vieille histoire tumultueuse à lire dans les ouvrages spécialisés. (1)
Aujourd’hui, face aux carences des Etats africains, différentes options professionnelles sont envisagées : une aide en équipement à des salles qui acceptent de passer des films africains ; des stocks régionaux de films du Sud plus facilement disponibles pour les exploitants ; le soutien aux dépenses promotionnelles (affiches, bande-annonce) ; le soutien des sociétés de distribution africaines sur place ; l’organisation de tournées panafricaines comme le fait le nouveau prix du Fespaco etc.
L’Agence de la Francophonie a créé en 2000 une bourse annuelle de promotion internationale et a déjà transcrit en numérique et sur DVD dix films du patrimoine cinématographique africain et les fait circuler en organisant des téléprojections vidéo depuis mars 2001 en Côte d’Ivoire et au Sénégal, et depuis fin 2001 au Bénin, au Togo et au Niger. L’atelier qu’elle a organisé à Ouagadougou en octobre 2001 a permis l’émergence de deux groupements professionnels : un GIE pour la distribution des films africains et francophones, doublé d’un réseau de salles rassemblées autour d’une charte commune. Parallèlement, les investissements et ouvertures de salles annoncés par des groupes français (CFAO) et camerounais, devraient permettre une amélioration substantielle des conditions de projection pour le public de Dakar, Libreville et Bamako.
En Afrique centrale, Ecrans noirs fait tourner chaque année les films africains dans plusieurs pays. Le ministère des Affaires étrangères titre les films en différentes langues et les fait tourner dans le monde entier dans les circuits des CCF et des festivals. L’association Ecrans Nord-Sud soutient la diffusion des films en Afrique en partenariat avec les exploitants locaux (www.ecrans-nord-sud.com)…
Elle agit également pour la promotion des films africains auprès des professionnels français, notamment par un bulletin illustré et des débats en salles. Le ministère français des Affaires étrangères a édité un DVD de courts métrages africains et continue son soutien professionnel à Cannes, de même que l’Agence de la Francophonie, qui avait beaucoup agi en termes de matériels promotionnels. Elle se branche maintenant sur internet comme moyen de promotion des films auprès des acheteurs. La diffusion des films par e-commerce est également dans l’air du temps. Mais aucune baguette magique ne créera le public, si ce ne sont les films eux-mêmes…

(1) cf. Olivier Barlet, Les Cinémas d’Afrique noire : le regard en question (Ed. L’Harmattan, 1996, prix Art et Essai du CNC 1997), p. 281 sq.///Article N° : 2082

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