Eve

Angélique Kidjo

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En tournée actuellement, la chanteuse Angélique Kidjo a sorti son nouvel album en début d’année sur le label Savoy. Un album dédié aux femmes d’Afrique.

Le temps passe, et les femmes se disent, non plus au travers de l’homme, mais en arrachant à la société ce qu’elle feint de vouloir leur refuser, à savoir la liberté. Image récente de la femme debout, en dépit des vicissitudes de la vie, qui n’est pas que miracle des dieux. Car elle est aussi volonté et pugnacité, espérance et combat, rêve et malice.
Kidjo, furieuse, inspirée et fille de tumultes sous les tropiques, a toujours su comment y faire pour transcender le vécu de la femme noire, africaine, en quête de sens et de démesure. Ainsi s’est-elle hissée du Bénin, avec la complicité de Jean Hébrail, son complice de mari, sur le trône parisien des musiques du monde dans les années 1980. À coups de riffs et d’audace, de mélopées et de grâce, sans coup férir.
Mais se frayer un chemin parmi les loups est une chose, en ouvrir un pour toutes ces mères oubliées de l’hémisphère sud en est une autre. « Eve est un album dédié aux femmes africaines, à leur résilience et à leur beauté » confie la battante, dont le chant, cette fois-ci, s’accompagne d’un chœur gracile de femmes, issu du pays natal et du Kenya voisin. Le dernier opus de la battante est ainsi fait qu’il rend un hommage appuyé à toutes ces femmes, sans qui l’espérance ne serait possible en pays défait.
À ses côtés pour le dire, Asa, la petite nigériane du tout-Paris, sur Eva. Sont aussi de la fête le la guitare de Lionel Loueke, la basse de Christian Mc bride, le groove décalé du trio Teriba sur Hello, le louisianais Dr John au piano sur Kulumbu, les cordes du Kronos Quartet sur Ebile, la grandiloquence de l’Orchestre philarmonique du Luxembourg sur Awalole. Sans oublier sa propre mère, avec qui elle partage Bana, une chansonnette de l’enfance.
Un album efficace et généreux, sorti en janvier dernier et composé à la suite d’une rencontre avec des réfugiées du Darfour. D’elles, au-delà des horreurs contées, elle n’aura, dit-elle, gardé que la dignité d’avoir survécu : « J’ai été touchée par leur beauté, leur élégance et leur résilience, car elles veulent aller de l’avant. J’ai voulu rendre hommage à toutes ces femmes rencontrées en Afrique et ailleurs, car nous les femmes, nous sommes toujours le ciment des sociétés. »

Angélique Kidjo sera au Stockholm Jazz Festival le 12 octobre, à la Cigale à Paris le 14 octobre, au Carnegie Hall à New York le 5 novembre, au koerner hall le 8 novembre à Toronto, à l’EFG London Jazz festival à Londres le 14 novembre. Plus d’infos sur son site : http://www.kidjo.com. Lire son autobiographie, parue cette année. : Spirit rising, my life, my music, chez Harper Design.///Article N° : 12417

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